Chennedy Carter, le missile est lancé

Sabrina Ionescu est probablement blessée jusqu’à la fin de la saison, Satou Sabally manque un tout de petit peu de régularité et n’est pas la première option offensive de son équipe, Lauren Cox débute seulement sa carrière après avoir vaincu le Covid, Julie Allemand est épatante mais moins spectaculaire statistiquement et le reste de la promo 2020 a un temps de jeu à géométrie variable. Ce que l’on va affirmer ne choquera pas quiconque a suivi ne serait-ce qu’un peu ce début de saison en WNBA : Chennedy Carter a un boulevard pour remporter le titre de Rookie de l’année.

Le contexte a beau lui être favorable – elle a les clés du jeu à Atlanta et sa plus grande rivale théorique Ionescu s’est gravement blessée – mais cette voie royale, elle est en train de se la construire toute seule. On savait que Carter ferait mal et réussirait des perfs offensives en WNBA. Il suffisait de l’avoir vue pendant son cursus à Texas A&M avec ses bastons à distance avec Arike Ogunbowale pour savoir que scorer en masse ne lui faisait pas peur, que ce soit en universitaire ou chez les pros. Avec les Aggies, elle n’a simplement pas réussi le parcours jusqu’au Final Four ou même jusqu’à l’Elite Eight, qui lui aurait assuré une plus grande hype. C’est ce qui explique aussi sa 4e place à la Draft, derrière les deux stars d’Oregon, Sabrina Ionescu et Satou Sabally, ou la championne NCAA avec Baylor Lauren Cox.

Ce que l’on imaginait un peu moins, c’est qu’elle soit aussi efficace et en contrôle après 6 matchs seulement en WNBA. Le Dream n’a gagné que 2 de ses 6 premières rencontres, certes, mais Chennedy Carter monte en puissance et fait de plus en plus peur. Ce n’est pas qu’une expression. Carter est littéralement effrayante. Sur ses trois dernières sorties, elle a shooté à 7/11 (15 points contre Indiana), 11/21 (26 pts contre Phoenix) et 11/17 (35 pts face à Seattle la nuit dernière) tout en étalant une virtuosité hallucinante en termes de maîtrise d’appuis, de vitesse d’exécution, d’absorption des contacts et de sang froid. On vous conseille de regarder les meilleurs moments de sa prestation. Vous comprendrez beaucoup mieux pourquoi les médias américains la comparent fréquemment à deux très grands noms du basket américain : Cappie Pondexter et, ce qui parlera peut-être au plus grand nombre, Allen Iverson, son idole et modèle.

Avant ce triptyque, elle semblait un peu prendre la température du haut niveau et venait surtout en soutien de perfs improbables de joueuses moins attendues comme Monique Billings et Betnijah Laney. Chennedy Carter est maintenant entrée complètement dans le grand bain et va même là où les rookies n’ont généralement pas pied.

Contre le Storm, indiscutablement l’équipe la plus fiable et performante de ce début de saison, on a eu l’impression de voir une All-Star et une joueuse avec 10 ans d’expérience et de domination à l’oeuvre. Ses 35 points (elle est devenue la plus jeune joueuse de l’histoire de la ligue à dépasser les 30 points à 21 ans et 266 jours) et 7 passes, agrémentés de quelques efforts défensifs auxquels on ne s’attendait pas forcément (voir le tweet ci-dessous avec son contre sur Jordin Canada), ont confirmé ce que l’on pressentait depuis deux ou trois matchs. Carter est prête à être le moteur et la star d’une équipe.

https://twitter.com/WNBA/status/1291519859449368576?s=20

Le Dream ne semble pas parti pour jouer les playoffs, mais le bon coaching de Nicki Collen et sa gestion pas à pas de Chennedy Carter donnent très envie de suivre cette équipe. On ne va pas dire le contraire : ce n’était pas gagné il y a encore quelques semaines, surtout à cause de facteurs extra-sportifs. L’opposition frontale des joueuses avec la co-propriétaire Kelly Loeffler (elles ont affiché des messages de soutien à son opposant démocrate pour le poste de sénatrice) et le basket plutôt plaisant proposé par Atlanta y sont pour beaucoup. Pas autant, néanmoins, que la présence du pétard ambulant au style irrésistible qui porte le numéro 3. Carter a un sens certain du spectacle. Ce n’est pas pour rien qu’elle est surnommée “Hollywood”. Avec elle, le Dream est à peu près certains de faire quelques cartons au box-office dans les années qui viennent.

Je l’ai déjà évoqué à plusieurs reprises dans nos podcasts notamment, mais je suis resté un peu scotché par ce qu’avait dit Sheryl Swoopes, légende du jeu s’il en est, à son propos.

“Chennedy Carter peut devenir l’une des meilleures joueuses de l’histoire de la WNBA, tout simplement”.

Le chemin est encore long, mais je commence quand même à comprendre un peu mieux son optimisme. Il faut se rappeler aussi que Sue Bird avait désigné Carter comme la rookie en qui elle croyait le plus, avant même qu’on ne l’ait vue en action. Quand deux monuments du basket émettent un avis aussi positif sur une joueuse, mieux vaut les écouter.

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