Il y a quelques semaines encore, on se demandait comment le Connecticut Sun allait pouvoir ne serait-ce qu’entrer dans le top 8 avant la fin de la saison. Les finalistes en titre venaient de démarrer par un inattendu 0-5 et semblaient promises à une sortie prématurée de la Wubble. Mon pari de début de saison, à savoir une 3e place au général, était en lambeaux après 15 jours de compétition.
Il reste deux matchs aux filles de Curt Miller en saison régulière et les voilà avec le sésame en poche. Le Sun s’est officiellement qualifié pour la post-saison lundi, après avoir dominé le Mercury et peu importe ce que l’on pense du style de jeu de cette équipe, souvent plus défensif et physique que spectaculaire, il faut lui tirer notre chapeau.
Phoenix restait sur 6 victoires de suite – certes contre des équipes qui ne verront pas les playoffs – et était l’équipe la plus en forme à Bradenton. La volonté du tandem DeWanna Bonner-Alyssa Thomas a brisé cette belle série et empêché Sandy Brondello et son groupe d’assurer pratiquement la 5e place.
Connecticut a réussi le petit exploit de limiter le Mercury, dont l’attaque a plusieurs fois été incandescente cette année, à 70 points et à 35%, et à ne jamais être derrière au tableau d’affichage. La blessure à la cheville de Jasmine Thomas dès le 1er quart-temps (elle souffrait déjà du pied), n’a pas freiné les ardeurs de ses coéquipières, qui ont parfaitement contraint Diana Taurasi (19 pts, mais 1/9 à 3 pts) et Skylar Diggins-Smith (16 pts) à ne prendre que des tirs difficiles.
De l’autre côté du terrain, DeWanna Bonner n’a pas manqué ses retrouvailles avec la seule équipe qu’elle avait connue jusqu’ici en WNBA et avec laquelle elle a remporté deux titres et trois trophées de meilleure 6e femme de la ligue. Bonner avait le feu sacré et l’envie de briller. Elle l’a fait, dans la lignée de sa superbe première saison avec Connecticut : 25 points, 8 rebonds, 3 passes et, seul bémol, une faculté un tout petit peu agaçante à contester chaque décision arbitrale et réclame une faute à chaque intervention adverse contrariante. Ça n’enlève strictement rien au fait qu’elle a souvent porté l’équipe sur ses épaules cette saison, notamment quand le Sun était au plus mal et semblait foncer vers le fiasco. On a déjà hâte de la voir dans un contexte plus favorable la saison prochaine, avec le retour de Jonquel Jones et l’appui, espérons-le, du public de la Mohegan Sun Arena.
« C’était un moment émouvant pour moi. On parle de 10 années d’amour et d’amitié entre moi et cette équipe. Partir n’a pas été facile pour moi », a déclaré Bonner après la rencontre.
Malgré un problème à la main qu’elle traîne depuis quelques semaines, Alyssa Thomas n’a pas non plus ménagé ses efforts. Le moteur de la bande à Curt Miller a encore épuisé le camp adverse en défendant et attaquant à un rythme surhumain. Avec 22 points, 9 rebonds et 9 passes, « AT » a de nouveau frôlé le triple-double. C’est à son initiative que Connecticut a commencé le match sur un 9-0 qui a tout de suite donné le ton et fait comprendre au Mercury que la soirée ne se finirait pas aussi bien que les dernières fois.
Désormais, le Sun va pouvoir jouer plus libéré et viser, pourquoi pas, la 6e place pour le moment occupée par Chicago. Le Sky semble dans tous les cas devoir être l’adversaire au programme du 1er tour des playoffs. Pour Phoenix, il s’agira vraisemblablement du 8e, que l’on devine à cette heure être les Dallas Wings.
