Emma Meesseman, un an et puis c’est tout ?

Après le soulagement, l’étonnement. Les Washington Mystics ont enregistré la signature d’Emma Meesseman lundi, pour permettre à Mike Thibaut de pouvoir tenter plus sereinement de réussir le back to back en WNBA. C’est évidemment un immense soulagement du point de vue des Mystics. On ne remplace pas une MVP des Finales en un claquement de doigts. Cette décision était attendue et la franchise avait déjà évoqué un accord verbal, comme avec sa superstar Elena Delle Donne. Ce qui est plus surprenant, c’est la durée du contrat signé par l’intérieure belge.

Là où la plupart des joueuses sous de nouveaux contrats ont verrouillé leur avenir pour deux ou trois ans, Meesseman a pris la décision de ne signer que pour une saison. Dans un an, Washington sera donc à nouveau à la merci d’un départ de celle qui est sans doute la plus discrète, mais pas la moins impactante, des stars de la ligue. Ce choix de s’engager pour une période très courte afin de contrôler totalement son avenir à très court terme ressemble fort à ce qu’ont pu faire des poids lourds de la NBA comme LeBron James ou Kevin Durant par le passé.

Au contraire du “King” et de l’ancien crack des Warriors, Emma Meesseman semble plutôt se demander si elle poursuivra en WNBA au-delà de la saison 2020. Au moins semble-t-elle vouloir bénéficier d’un empowerment plutôt rare quant à la suite à donner à sa carrière. C’est ce qu’il faut lire entre les lignes de la déclaration de Mike Thibaut dans le Washington Post.

“Emma voulait pouvoir réfléchir sur où elle en est dans sa carrière et sur tout le reste à la fin de la saison. On aura toujours la possibilité de faire d’elle une ‘core player’ si on le souhaite. Mais elle veut être en mesure de faire le point sur sa vie à la fin de l’année 2020, notamment avec les Jeux Olympiques qui auront eu lieu durant l’été”.

La Russie et les Cats plutôt que la WNBA ?

© Lorie Shaull

Si Meesseman rentre en Europe pour monnayer ses talents comme la plupart de ses consoeurs lors de l’intersaison WNBA, elle porte en plus sur ses épaules la responsabilité de faire performer l’équipe nationale. Là où les Américaines se savent toutes dispensables tant le vivier est important pour alimenter Team USA, Emma Meesseman est consciente que la Belgique n’a aucune chance d’être une nation majeure sans elle. En 2018, elle avait d’ailleurs fait l’impasse sur la saison WNBA – et donc sur les Finales perdues sèchement face à Seattle – à cause du surmenage et des échéances avec les Belgian Cats. A seulement 26 ans, elle pourrait décider d’en faire de même au sortir de la saison 2020.

Le CBA a beau assurer des salaires en hausse, les 215 000 dollars annuels qu’elle devrait toucher dans la capitale fédérale cette année restent, toutes proportions gardées, une broutille en comparaison de ce que lui offre supposément Ekaterinburg. Les chiffres officiels n’ont pas été dévoilés, mais ce que touchent les meilleures joueuses WNBA en Russie est généralement plus proche du million de dollars que d’un “billet” de 200 000. Idem en ce qui concerne les conditions de travail. Les améliorations conquises de haute lutte par le syndicat des joueuses n’ont pas encore complètement comblé le fossé qui existe entre les Etats-Unis et le surpuissant club russe.

Son départ serait catastrophique pour Washington

A cette heure, il ne s’agit que de suppositions. Emma Meesseman a indiqué sa joie de pouvoir continuer d’évoluer dans une ville qui est “sa deuxième maison” et l’atmosphère sera forcément bonne à Washington au moment de la reprise. On est juste extrêmement curieux de voir comment les choses se goupilleront pour elle et les Mystics dans un an. Le sujet n’est pas anodin sur le plan sportif, puisque l’on parle de l’une des meilleures basketteuses de la planète.

La saison 2019 a prouvé que Washington avait besoin de la Belge pour battre la concurrence. Mike Thibaut parle d’ailleurs toujours d’elle comme de la “pièce manquante” du puzzle qui privait jusque-là Washington du titre suprême. La perdre dans un an obligerait assurément D.C. à revoir ses plans et changerait le visage de la WNBA. Il n’y a pas deux joueuses comme Emma Meesseman dans la ligue. Son talent et ses accomplissements récents lui garantiraient normalement un statut de franchise player dans pratiquement toutes les autres franchises de la ligue. Pouvoir faire sortir du banc une intérieure capable de shooter et de dominer de la sorte est un luxe incroyable pour Washington. Mieux vaut en profiter tant qu’il est encore temps.

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