C’est le dimanche 28 juillet que commencera enfin le tournoi de basket féminin des Jeux Olympiques 2024 à Paris. A l’approche de cette échéance cruciale pour nos équipes de cœur (Belgique, France et USA pour ceux qui ne suivraient pas là-bas dans le fond), l’équipe Swish Swish a décidé de vous proposer une grande preview pour être à jour sur les enjeux et les forces en présence.

Aujourd’hui, place au groupe C. Un groupe “de la mort” qui aura une saveur toute particulière pour la communauté Swish Swish puisqu’il s’agira du groupe des Belgian Cats, mais aussi de l’ogre Team USA.

🗓️ Calendrier du groupe C

🇩🇪 Allemagne

Sans doute une des nations montantes du basket féminin. Les sœurs Sabally, ainsi que l’arrivée en WNBA de Leonie Fiebich ou la naturalisation d’Alexis Peterson ont contribué à faire monter cette équipe dans les rankings. Même si l’expérience risque de manquer par rapport à leurs adversaires dans ce groupe, l’Allemagne n’entend pas être une souris pour le chat. En dehors de Team USA, l’Allemagne possède en Satou Sabally arguably la meilleure joueuse du groupe avec Emma Meesseman.

🪪 Roster

💪🤏 Forces et faiblesses

Avec l’arrivée des soeurs Sabally, la progression de joueuses comme Leonie Fiebich et la naturalisation d’Alexis Peterson pour venir épauler l’expérimentée Marie Gülich, l’Allemagne commence à entrer dans une autre cour. Là où elles possédaient avant certains faiblesses flagrantes, l’effectif est désormais très équilibré et complémentaire, avec une profondeur tout à fait honnête en terme de talent et de qualité. En Satou Sabally, l’Allemagne possède indéniablement une des 10 meilleures joueuses du tournoi, Team USA compris. Sur le banc, Lisa Thomaidis est une coach d’expérience, habituée des grands rendez-vous, elle qui a coaché de nombreuses années l’équipe canadienne féminine. C’est donc avec beaucoup de fraicheur mais également d’ambition que l’Allemagne va aborder ce tournoi.

Malheureusement pour elles, les allemandes sont tombées dans le pire groupe de ces jeux, avec une marge d’erreur faible, voire inexistante. L’équipe est jeune et arrivera sans complexe face à ce challenge. Mais qui dit fraicheur dit également inexpérience. On a vu récemment en prépa les allemandes se faire balayer par Team USA mais l’essentiel est ailleurs. C’est face au Japon et à la Belgique que le véritable tournoi des allemandes aura lieu (ce qui est également valable pour leurs adversaires d’ailleurs). Dans les moments chauds, l’équipe trouvera-t-elle les ressources pour se sortir de ce groupe ? Sur le papier, c’est possible.

⭐️ Joueuse à suivre : Satou Sabally

Quel bonheur enfin de voir Satou Sabally participer à une grande compétition internationale avec son pays. Après plusieurs mois d’absence en raison d’une blessure à l’épaule, l’aînée Sabally (sa sœur Nyara fait également partie de l’équipe) aura la lourde tâche de conduire son pays dans la plus grande compétition de son histoire en basket féminin. Nous le savons, une Satou Sabally en pleine possession de ses moyens physique c’est une des meilleures joueuses au monde et sans doute une top 5 joueuse de cette compétition (joueuses de Team USA compris). Elle devra être le moteur de cette jeune équipe d’Allemagne qui risque de manquer d’expérience à ce niveau. Mais attention, quand Satou va toute son équipe peut dérouler tellement elle est capable d’impacter tous les secteurs du jeu. Il faudra qu’elle apporte son scoring bien évidemment mais qu’elle puisse également faire vivre le ballon avec sa capacité de passe. Avec sa simple présence, toutes les équipes devront être sérieuses face à l’Allemagne pour ne pas subir de “Satou Game” à base de 30 points, 15 rebonds et 5 passes en ayant provoqué 14 lancers francs 😁. La grande interrogation se situe au niveau de son rythme, elle qui n’a plus joué depuis février. Elle devra monter vite en température pour que son équipe puisse espérer jouer les trouble-fête dans ce groupe de la mort.

🇧🇪 Belgique

Les championnes d’Europe en titre tout simplement. Difficile de savoir si les Belgian Cats pourront confirmer ce nouveau statut vu le groupe titanesque qu’elles devront affronter. Les matchs de préparation auront montré que le groupe possède ses certitudes. Reste désormais à déterminer quel sera son plafond. Le premier match, contre l’Allemagne d’emblée, aura une importance capitale pour la suite du tournoi.

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💪🤏 Forces et faiblesses

On espère ne pas faire preuve de trop de chauvinisme mais la Belgique est sans conteste une des équipes les plus enthousiasmantes à voir jouer actuellement. Sur la simple qualité de jeu, il s’agit peut-être même tout simplement du plus beau jeu à l’heure actuelle (la beauté étant une notion subjective, vous nous concéderez cette appréciation). Sans avoir l’effectif le plus chargé en talent du tournoi, la Belgique peut en revanche s’appuyer sur un certain nombre de certitudes. Le premier c’est son style et sa cohésion de jeu. En poursuivant le travail instigué à l’origine par Philip Mestdagh et en y mettant sa patte, Rachid Meziane a développé une harmonie dans le jeu qui plait tant aux yeux des fans qu’il n’est efficace pour faire performer cette équipe. Tout le monde connait son rôle et ses limites et cela contribue beaucoup à la sérénité de l’équipe dans les moments chauds (ça et la présence d’une certaine numéro 11 dans la raquette mais on y reviendra plus tard.). Ensuite, la Belgique peut compter sur quelques joueuses de très haut niveau sur des postes clés. On pense bien évidemment à Emma Messeman mais également à Julie Vanloo à la mène ainsi que la présence physique de Kyara Linskens dans la raquette ou la polyvalence d’Antonia Delaere à l’aile. Si la Belgique n’a pas l’effectif le plus profond du tournoi en terme de qualité, elle peut en revanche s’appuyer sur quelques joueuses de grande qualité. Il y a également la jeune génération (Elise Ramette, Laure Resimont, Maxuella Lisowa-Mbaka,…) qui arrive petit à maturité.

La principale interrogation est consécutive de l’info tombée pendant la rédaction de ces lignes. Blessée en fin de saison avec l’ASVEL, Julie Allemand aura espéré jusqu’au dernier moment pouvoir prendre part à l’aventure mais elle aura du se faire une raison et les Belgian Cats devront faire sans elle. Une absence d’importance quand on sait toute l’importance qu’elle a sur le jeu des belges. L’autre option à la mène, Julie Vanloo est, quant à elle, en pleine bourre à Washington et arrivera donc en plein rythme mais avec potentiellement un peu plus de fatigue dans les pattes.

⭐️ Joueuse à suivre : Emma Meesseman

Dans son style tout en discrétion, Emma est très probablement une des 10 meilleures joueuses du monde, Team USA compris. D’année en année, elle a ajouté à l’incroyable palette technique et la vision de jeu qu’elle possédait déjà à la fois confiance en ses capacités et leadership pour tirer le meilleur de ses partenaires. La récente médaille d’or remportée à l’Euro a probablement donné à cette génération et sa leader un surplus de confiance en soi qui sera primordial pour aborder ce groupe hautement compliqué. Comme elle l’a déjà fait à plusieurs reprises, Emma a décidé cette année de ne pas aller en WNBA pour se concentrer pleinement sur sa préparation avec les Belgian Cats. Les matchs de préparation ont pour le moment donné pleinement satisfaction, tant sur les résultats que sur le niveau de jeu affiché par Emma. Reste à confirmer quand cela comptera réellement. A commencer par cette confrontation décisive avec l’Allemagne, rare nation hors Team USA à compter dans ses rangs une joueuse capable de rivaliser avec Emma en la personne de Satou. Le 29 juillet, le rendez-vous est donné, Emma entend continuer sa fantastique histoire avec l’équipe belge.

🇯🇵 Japon

Médaille d’argent des derniers JO, qu’elles jouaient à domicile, le Japon avait surpris la planète basket avec un jeu atypique mais diablement efficace. Depuis de l’eau a coulé sous les ponts. Les nipponnes auront-elles la capacité de renouveler l’exploit ?

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💪🤏 Forces et faiblesses

Lors des derniers JO, le Japon a surpris la planète basket en s’appuyant sur un style de jeu atypique, taillé pour les spécificités de cet effectif finalement peu équilibré : un jeu small-ball en fer à cheval, fait de drive et kick et de tir à 3 points à outrance. Avec un effectif où tout le monde a la capacité de tirer à des pourcentages élevés avec un volume décent, le Japon a pu exister et faire flancher nos équipes de coeur, Belgique et France, avant de seulement s’incliner en finale face aux USA. Ce style de jeu avait été mis en place par leur coach d’alors Tom Hovasse, qui avait trouvé là une manière de faire fonctionner cette équipe sous-dimensionnée, sans véritable intérieure. Lorsque les tirs à 3 points pleuvent, le score peut s’alourdir rapidement et c’est un danger qu’aucune équipe ne peut vraiment éviter ou sous-estimer.

Sauf que depuis lors, Tom Hovasse s’en est aller s’occuper de la sélection masculine nipponne et que le principe de jeu des japonaises s’est un peu étiolé. C’est en tout cas ce que nous ont laissé penser les matchs de préparation que nous avons pu voir. Le japon essaye de proposer un jeu un peu moins stéréotypé. Malheureusement, elles se heurtent alors de plein fouet aux limitations de leur effectif. Parallèlement à cela, leur jeu reste évidemment fortement basé sur le tir à 3 points. Une telle dépendance à l’adresse extérieure est toujours un risque quand on connait la variabilité de cette dernière.

⭐️ Joueuse à suivre : Maki Takada

Si l’effectif s’est quelque peu renouvelé par rapport aux derniers jeux, certains noms nous restent connus. On pense évidemment à Maki Takada, sur le papier pivot de cette équipe, dans les faits artilleuse en chef de l’effectif. Avec l’arrivée de quelques joueuses plus jeunes, les anciennes de ce groupe devront faire profiter le groupe de l’expérience acquise lors de l’épopée de Tokyo. Maki Takada, de part son rôle offensif central, devra peser et mener le Japon dans ce groupe incroyablement relevé.

🇺🇸 USA

On voudrait pouvoir jouer la carte du suspens mais en étant un tant soit peu réaliste, voici les futures médaillées d’or de ce tournoi. Dream Team, Invincible armada, Monstars, confrérie des chevaliers d’or, peu importe le qualificatif, le résultat risque d’être le même. On oscille finalement entre la frustration de ne pas pouvoir espérer vraiment en tant que supporteurs des équipes belge et française, et la totale admiration pour la qualité de basket et d’intensité que va être capable de produire cette équipe.

🪪 Roster

💪🤏 Forces et faiblesses

Point fort : Tout !! Que manque t’il à cette équipe ? C’est la question qu’on peut se poser quand on regarde le roster… Il contient le trio des votes de MVP de ces dernières années en A’ja Wilson, Breanna Stewart et Alyssa Thomas et l’on peut ajouter Kahleah Copper, Sabrina Ionescu ou Napheesa Collier qui auront très certainement des votes cette année. Quant aux joueuses que nous n’avons pas encore citée, toutes seraient rien de moins que les superstars de leur sélection si elles jouaient dans un autre pays. Création, shoot, scoring de près, de loin, défense, vision du jeu, taille, vitesse, fraicheur et expérience. Toutes les qualités sont présentes dans ce roster. Alors que leur manque-t-il ? A notre sens rien du tout, même si il faudra tout de même trouver une hiérarchie. Mais pour cela, pas de panique, car en plus d’un effectif indécent, les Etats-Unis ont envoyé la crème de la crème sur leur banc, Cheryl Reeve, multi coach de l’année, accompagné pour faire bonne mesure comme assistant de Mike Thibault, coach le plus victorieux de WNBA et Kara Lawson, une des meilleures coachs universitaires du pays, tandis que Curt Miller se contente de faire un peu de scouting en arrière plan. De plus, les américaines arriveront en plein rythme car la saison WNBA bat son plein.

Point faible : Aucun !! Alors sans être trop dithyrambique sur l’équipe, nous avons du mal à trouver un vrai point faible à cette équipe sur le plan du jeu tellement les options sont importantes et variées pour Cheryl Reeve. Team USA ne se battra que contre lui même et à moins d’une grosse suffisance dans le comportement, cette équipe ne possède aucune faille.

⭐️ Joueuse à suivre : A’ja Wilson

En parlant d’arriver en plein rythme… A’ja Wilson est actuellement sur sa saison la plus sale incroyable en terme de domination individuelle. Elle est tout bonnement instoppable. Alors que dire dans un contexte Fiba où elle pourra remplir à la fois un rôle de poste 4 ou de poste 5 selon les oppositions et les besoins de l’équipe. Incroyable au scoring, inépuisable au rebond, intraitable en défense, on peine à trouver les superlatifs pour décrire ses performances. Arrivée à plein maturité, A’ja a prévu d’ajouter Lille et ensuite Paris sur la carte de ses méfaits.

🔮 Notre prono

1. USA 🇺🇸
2. Belgique 🇧🇪
3. Allemagne 🇩🇪
4. Japon 🇯🇵

Avec toute la meilleure volonté du monde, il n’y a pas un scénario où Team USA ne finit pas premier de ce groupe. La domination américaine est encore plus impressionnante chez les filles qu’elle ne peut l’être chez les gars. Derrière, on espère voir la Belgique tenir son rang même s’il faudra être attentif. Les allemandes sont nouvelles à cet échelon mais proposeront un effectif très sérieux. Quant aux japonaises, elles ont été étincelantes lors des derniers JO à domicile et plus en retrait depuis. Cependant, elles semblent reprendre du poil de la bête dernièrement. Pas sur donc que la hiérarchie que l’on voit pour ce groupe soit la bonne. Le groupe de la mort, définitivement.