Senda Berenson, mère du basket féminin

Le basketball est né un jour de 1891 quand James Naismith eut l’idée de placer deux caisses de pêches vides en bois sur les rampes du gymnase dans lequel il officiait en tant que professeur de gymnastique. Il n’en faut pas plus pour poser les bases d’un des sports les plus populaires au monde à l’heure actuelle.

A l’époque, impossible d’imaginer que le basket puisse être pratiqué par des femmes. Ces dernières se contentent en effet de pratiquer des sports individuels comme le tir à l’arc, le cyclisme, l’équitation, la natation. Mais une femme va en décider autrement : il s’agit de Senda Berenson, la mère du basket féminin.

Née en Lituanie, Senda déménage à Boston à l’âge de 7 ans. D’une constitution frêle, elle décide de suivre les cours de la Boston Normal School of Gymnastics pour améliorer sa force et sa santé afin de rentrer au conservatoire. Elle aspire en effet à devenir instructrice de piano. A Boston, elle prend goût à l’exercice physique au point de vouloir en faire son métier. Elle devient donc professeure de gymnastique au Smith College de Northampton, dans le Massachusetts, en 1892.

C’est justement en 1892 que le bon Docteur Naismith publie les premières règles du basket. Celles-ci arrivent jusqu’aux oreilles de Senda qui se lance dans leur adaptation pour les femmes. En effet, impossible de les reprendre telles quelles, il faut faire en sorte que les femmes ne semblent pas “masculines” en y jouant. Senda met donc de côté la rudesse du jeu masculin et accentue la socialisation et la coopération plutôt que la compétition et la victoire. Sa version du basketball est méconnaissable par rapport au jeu d’aujourd’hui. Les règles de Berenson comprennent notamment la division du terrain en trois zones, avec deux joueuses désignées en permanence pour chaque zone, l’élimination du vol du ballon, la limitation des dribbles à trois rebonds et l’interdiction pour une joueuse de tenir la balle plus de trois secondes.

L’adaptation de Senda remporte un franc succès et le concept se transmet à d’autres femmes par le biais des universités, des écoles, des YWCA, des parcs publics et d’autres groupes civiques. Afin d’organiser au mieux ce sport en pleine émergence, Senda décide de créer des règles officielles communes et unifiées. En 1901, la Spalding’s Athletic Library édite son premier livre de règles pour un sport féminin sous le titre de Basket Ball for Women.

Nombre de ces règles ont été utilisées pendant plus de 70 ans après qu’elles aient été écrites. Cependant, le terrain divisé en 3 sections est passé à 2 sections en 1938. Ce n’est qu’à partir de 1971 que les femmes ont officiellement commencé à jouer sur tout le terrain avec des équipes de cinq personnes. En 1972, c’est le fameux titre IX qui est promulgué. Enfin, au début des années 70, le sport féminin commence à être valorisé.

Berenson a écrit dans ses notes que le basket-ball “est apparu au bon moment dans l’histoire du développement des jeux pour les femmes. L’un des arguments les plus forts dans le monde économique contre l’octroi aux femmes de salaires aussi élevés que ceux des hommes pour un travail similaire est que les femmes sont plus sujettes à la maladie que les hommes. Elles ont donc d’autant plus besoin de développer leur santé et leur endurance si elles veulent se porter candidates à un salaire égal… Et combien est précieuse une formation qui permet à une femme de faire face à une situation inattendue, peut-être dangereuse, avec rapidité et succès”.

A l’époque, les raisons qui ont poussé Senda Berenson à promouvoir le basket n’avaient rien à voir avec la compétition ou l’excellence des performances athlétiques. Elle ne cherchait pas à créer un sport professionnel pour des athlètes professionnelles, c’était inconcevable à l’époque. Elle écrit d’ailleurs : “Le but de l’athlétisme féminin devrait être avant tout la santé – la santé physique et la santé morale”. Il est dès lors d’autant plus beau de voir ce que le basketball féminin est devenu après des débuts aussi modestes. : une partie de l’industrie du divertissement grâce à sa ligue professionnelle, la WNBA.

En 1985, Senda Berenson a été récompensée à titre posthume pour sa contribution au basket en étant la première femme intronisée au Basketball Hall of Fame de Springfield, dans le Massachusetts. Lorsque sa nièce Ruth Berenson a accepté son intronisation, elle a déclaré : “J’espère que ce n’est que le début des femmes dans le basket-ball honorées par le panthéon”.

Si Senda et Ruth savaient…

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