La WNBA Mock Draft 2022 2.0 de Swish Swish

La Draft WNBA 2022, c’est cette nuit ! Pour la première fois depuis la pandémie, les heureuses élues pourront serrer la pogne de Cathy Engelbert et vivre l’événement autrement que dans leur salon. Comme tous les ans désormais, on vous a préparé une Mock Draft, née des discussions et concertations de la team ces derniers jours.

Voici la Mock née de cette réflexion, basée à la fois sur le talent des joueuses, mais aussi sur le besoin des équipes et ces satanés trades de dernière minute. Nous nous sommes évidemment uniquement concentrés sur le 1er tour, ce qui est déjà un exercice compliqué qui confère parfois à l’art divinatoire.

1- NaLyssa Smith (Atlanta Dream) – F/C

Oui, on sait, l’immense majorité des médias américains a décidé que Rhyne Howard serait le 1st pick depuis bien longtemps déjà et continue de prédire que la joueuse de Kentucky sera la première à serrer la pogne à Cathy Engelbert cette nuit, même si le pick est passé de Washington à Atlanta. C’est effectivement ce qu’il y a de plus probable, mais on avait déjà expliqué la dernière fois que NaLyssa Smith nous semble être la joueuse la plus prête et la plus impactante théoriquement de cette cuvée. Au Dream, les postes de jeu où peut évoluer Howard sont occupés par des joueuses plus référencées et une paire entre Smith et Cheyenne Parker nous semble complémentaire. Si Nicki Collen, la coach de NaLyssa à Baylor, a conservé de bons rapports avec la franchise et que Dan Padover est sur la même ligne que nous – ça fait quand même pas mal de si 😅 – alors NaLyssa Smith a des chances d’être la 1st pick 2022.

2- Rhyne Howard (Indiana Fever) – G/F

Tout ce que l’on a dit précédemment n’a pas pour but de discréditer Rhyne Howard, dont le talent et le potentiel, athlétique notamment, saute aux yeux. A l’instant T, on trouve simplement qu’elle gagnerait davantage en termes d’exposition et de développement à être draftée en deuxième position par le Fever. Indiana a quatre picks au 1er tour et la volonté manifeste de faire confiance aux jeunes joueuses qui incarneront la reconstruction. A Kentucky, Howard avait tous les ballons et n’était pas nécessairement très bien entourée. On a envie de la voir dans un autre contexte, avec des professionnelles, que ce soit à Indiana ou à Atlanta.

Info utile : son prénom se prononce “Rayane”.

3- Shakira Austin (Washington Mystics) – C

Mike Thibault a concédé n’avoir pas eu assez confiance dans l’impact immédiat des deux joueuses les plus cotées de cette classe. Tonton Mike a généralement l’oeil et le bon pour identifier les besoins de son équipe. Ici, il s’agira de renforcer la raquette avec de la taille. Shakira Austin et son mètre 96, avec de bonnes mains et la capacité d’apporter de l’énergie et de l’envie sur un temps de jeu réduit, semble être le choix de la raison. A moins que le coach des Mystics ne croit pas non plus en elle et décide de prendre une autre route que celle qui mène à la joueuse d’Ole Miss en dernière minute…

4- Kierstan Bell (Indiana Fever) – F

Kierstan Bell a montré un visage intéressant avec sa fac de FGCU, qui fait un tournoi NCAA très honnête, en partie grâce à son sang froid et à sa capacité à faire les bons choix. Bell

a un jeu défensif déjà très au point et la capacité à avoir un impact fort en attaque lorsque son équipe en a besoin. Elle a de la taille, un goût certain pour l’intensité et le combat, des valeurs qui devraient sauter aux yeux du front office du Fever en quête de pièces pour reconstruire un navire dont avait du mal à deviner dans quel sens il souhaitait naviguer.

Info utile : elle n’a aucun lien de parenté avec Kristen Bell, l’actrice de Veronica Mars et The Good Place (si vous n’avez jamais regardé cette série, allez vite réparer ce tort).

5- Naz Hillmon (New York Liberty) – F

Naz Hillmon n’a pas nécessairement le jeu le plus raffiné qui soit et n’a pas l’air d’avoir envie de développer un shoot extérieur hyper fiable pour le moment. Qu’à cela ne tienne, la joueuse de Michigan présente des atouts qui peuvent donner envie à une équipe en quête d’énergie et de scoring, pourquoi pas New York, de miser sur elle. Au poste, Hillmon a une capacité presque surnaturelle à trouver les bonnes positions et à surclasser celles qui se mettent en travers de son chemin. On se souvient évidemment de ses 50 points face à Ohio State l’année dernière, symbole de sa capacité à scorer en masse lorsqu’elle est dans un bon jour.

Au Tournoi NCAA, Naz Hillmon a été performante et a permis à Michigan de faire un superbe parcours. On sait que les franchises se laissent facilement séduire par les joueuses qui brillent lors de la March Madness et Hillmon n’a clairement pas endommagé sa réputation durant le tournoi.

Info utile : si vous avez peur de paraître trop familier lors de votre première rencontre avec Naz Hillmon, vous pouvez toujours l’appeler par son vrai prénom, Nazahrah Ansaria.

6- Elissa Cunane (Indiana Fever) – F/C

L’intérieure de NC State a la taille (1,95 m), le shoot extérieur et les fondamentaux pour se faire une place intéressante chez les pros, si elle parvient à hausser le ton sur le plan athlétique. On peut se demander de quelle manière se passera la transition pour elle entre NCAA et WNBA, mais Cunane est une joueuse fiable et souvent dominatrice au niveau universitaire, en témoigne sa place dans le deuxième meilleur cinq de la saison de AP.

Indiana a l’embarras du choix dans ce 1er tour et continuer de renforcer le secteur intérieur ne peut pas être une mauvaise idée, les joueuses les plus expérimentées du groupe étant plutôt autour du périmètre.

Elissa Cunane et NC State ont poussé UConn en double prolongation durant le Tournoi NCAA. Si elle n’a pas forcément montré son meilleur jour, sa présence et son expérience ont évidemment pesé dans les performances du Wolfpack.

Info utile : le nom de famille de la joueuse de NC State se prononce “Kou-Nèyne”.

7- Niara Sabally (Dallas Wings) – F/C

Les Wings ont déjà un noyau dur intéressant et difficile à bouger pour la saison à venir. On pense du coup qu’à ce stade, la franchise texane se penchera sur le plus gros potentiel disponible. Niara Sabally a connu un nombre invraisemblable de pépins physiques, petits et moins petits, durant sa carrière universitaire, mais lorsqu’elle a été en mesure d’enchaîner les matches, on a pu voir son potentiel dévastateur à l’intérieur. Evidemment, elle retrouverait sa soeur Satou, dont le style de jeu est très différent, si Dallas la sélectionnait à cette position, mais ce n’est pas uniquement par goût des regroupements familiaux que ce choix nous semble intéressant pour les Wings.

Dans la rotation intérieure, la facilité de Sabally à attaquer le cercle et à s’imposer au rebond peut lui offrir une situation intéressante en sortie de banc dans une équipe comme les Wings, qui vont composer sans Bella Alarie cette saison.

Son dernier match avec Oregon, éliminé à la surprise générale par Belmont au 1er tour du Tournoi NCAA, aura été aussi cruel qu’impressionnant sur le plan individuel : 31 points, 12 rebonds et 7 contres.

8- Emily Engstler (Las Vegas) – F

Las Vegas vient de récupérer ce pick après un trade avec les Lynx, dans l’idée de compléter son effectif à moindre frais. Bill Laimbeer n’est plus le coach des Aces, mais ce n’est pas pour cette raison que l’ADN du groupe, basé sur un jeu assez tough et intense – doit radicalement changer. Excellente avec Louisville durant le Tournoi NCAA, Emily Engstler a vu sa cote grimper en flèche après un début de carrière universitaire plus discret du côté de Syracuse. En termes d’impact défensif, de combativité et de polyvalence, Engstler a peu d’équivalent dans cette cuvée et on la voyait dans tous les cas partir au 1er tour, autour de cette place-là, indépendamment de l’équipe qui détiendrait le pick. Au sein du programme, beaucoup n’ont pas hésité à comparer son talent défensif à celui d’Angel McCoughtry, ce qui n’est quand même pas anodin. Quelque chose nous dit qu’elle ne fera pas du tout tâche dans rotation d’Aces qui seront encore parmi les équipes les plus ambitieuses sur la ligne de départ.

Info utile : vous avez peut-être vu Emily Engstler en France en août dernier pour le tournoi de 3×3 qu’elle a remporté avec Team USA U23. Pas impossible qu’on la voit à l’avenir dans cette discipline aux JO, en même temps que sa coéquipière à Louisville Haley Van Lith.

9- Veronica Burton (Los Angeles Sparks) – G

On avait placé Ashley Joens sur ce 9e pick, avant d’apprendre que la joueuse d’Iowa State remettrait le couvert pour une saison en NCAA. Sur ce spot, à la place des Sparks, on se pencherait très, très sérieusement sur la panoplie défensive de Veronica Burton, la capitaine de Northwestern. Chez les Wildcats, Burton était la joueuse à tout faire, mais ce sont ses aptitudes défensives qui devraient lui permettre de faire son trou en WNBA, avec un plafond intéressant si elle parvient à transposer ses qualités au scoring et à la passe chez les pros. Los Angeles aurait bien besoin de ce profil sur la rotation du backcourt et si on est toujours un peu sceptiques sur les choix effectués par Derek Fisher en tant que General Manager/head coach/gouverneur de Californie, on s’inclinerait s’il optait pour cette option qui nous paraît intelligente.

10- Destanni Henderson (Indiana Fever) – G

Incroyable lors de la finale contre UConn, Destanni Henderson a fait le match de sa vie au meilleur des moments. L’arrière de South Carolina était probablement un peu en surrégime, mais cela convaincra quasiment à coup sûr une équipe de l’enrôler en espérant la voir être une dynamiteuse en sortie de banc, à défaut d’avoir le talent pour être une meneuse ou arrière titulaire en WNBA. Indiana ayant le loisir de prendre des paris au vu du nombre de picks à sa disposition, Henderson peut être un ajout appréciable, avec une culture de la gagne cultivée chez les Gamecocks qui ne sera pas de trop au Fever.

11- Rae Burrell (Las Vegas Aces) – F

La cote de Rae Burrell, l’un des maillons forts de Tennessee a été à géométrie variable ces derniers mois. Entre sa blessure, son retour en forme et un rôle mouvant dans la hiérarchie des Lady Vols, Burrell est tantôt envisagée comme un 1st round pick assuré, grâce à sa polyvalence (elle est capable de jouer poste 2 ou 3 et de défendre plusieurs positions), tantôt écartée de ce même 1er tour dans certaines Mocks à cause des inquiétudes sur la capacité de son corps à tenir au niveau professionnel. A ce stade, Vegas draftera sur le talent et la capacité à s’intégrer à l’effectif. A nos yeux, Rae Burrell peut être cette joueuse et elle méritera l’opportunité de défendre ses chances lors du training camp.

12- Evina Westbrook (Connecticut Sun) – G

On a un peu hésité entre deux des seniors de UConn sur ce pick, avant d’opter pour Evina Westbrook. L’arrière de UConn n’a pas toujours été à son avant Tournoi NCAA mais ça ne doit pas éclipser les qualités qu’elle a montrées, certes pas toujours de manière très régulière, durant son cursus avec les Huskies, puis pendant deux ans auparavant avec Tennessee.

Westbrook était classée n°2 des meilleures lycéennes du pays avant son arrivée à la fac et ce n’est évidemment pas pour rien, même si la hype n’a pas perdurée. La jeune femme originaire de l’Oregon a de très solides instincts défensifs et physiques, mais aussi un QI basket qui s’exprimera peut-être mieux chez les pros qu’en NCAAW. Ce n’est pas une garantie, mais être passée par les deux facs les plus victorieuses du basket universitaire lui a tout de même donné un bagage de grande qualité qui pourrait convaincre une équipe comme Connecticut, toujours avide de joueuses habiles et concentrées en défense, de miser sur elle.

Le plus beau geste technique d’Evina Westbrook lors du du Tournoi NCAA est sans doute d’avoir réussi à empêcher sa coéquipière Paige Bueckers de se friter davantage avec les joueuses de UCF et peut-être de lui éviter une suspension. Admirez le flegme sur son visage.

https://twitter.com/TWDTV1/status/1506102552227627010?s=20&t=_bJTFjn8f9By3_hn9QT8rA

Info utile : elle n’a absolument aucun lien de parenté avec Russell Westbrook, ce nom de famille étant tout à fait commun aux Etats-Unis. C’est déjà cette pression-là en moins…

Les autres

Parmi les joueuses qui ont tout à fait leurs chances d’être prises au 1er tour mais que l’on n’a personnellement pas choisies, on citera :

  • Christyn Williams, l’arrière de UConn, avec son moteur et son leadership, parfois un peu éclipsés par le côté erratique de ses choix de tirs
  • Nia Clouden, la meneuse de Michigan State, plus scoreuse que passeuse, mais qui pourrait faire le bonheur d’une rotation
  • Lorela Cubaj, l’Italienne de Georgia Tech, avec son mètre 93 et sa grosse défense (elle est nommée pour être Defensive Player of the Year)
  • Queen Egbo, l’intérieure de Baylor
  • Ayoka Lee, la sérial-scoreuse de Kansas State, qui penche plutôt pour une saison de plus à l’université
  • Sika Koné, la talentueuse intérieure malienne de Gran Canaria, 19 ans et un avenir radieux devant elle malgré une blessure au genou qui l’a freinée

Du côté des Françaises, Serena Kessler est éligible et son immense talent est dans le viseur des scouts US depuis pas mal d’années, mais la jeune arrière de Tarbes a déjà été gravement blessée aux deux genoux depuis le début de sa carrière professionnelle, ce qui sera peut-être de nature à refroidir les GMs américains.

Pour la Belgique, Bethy Mununga, la machine à double-doubles de South Florida, est également éligible.

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