Il faut avoir les nerfs solides et aimer les fins de matchs à suspense si on supporte le Chicago Sky cette saison. Les joueuses de James Wade ont poursuivi leur superbe entame en arrachant une 4e victoire en 5 matchs face aux Dallas Wings (82-79) au bout du suspense. On ne sait pas si Courtney Vandersloot et ses partenaires repoussent volontairement un peu plus leurs capacités mentales en vue des playoffs pour ne pas revivre la même désillusion que l’année dernière, mais si c’est le cas, c’est très réussi !
Si le collectif du Sky est évidemment à l’origine de ce début de saison canon, il va quand même falloir à un moment louer le côté clutch de Cheyenne Parker et la placer un peu au-dessus de la mêlée. L’éphémère joueuse du BLMA a été décisive pour un deuxième match de suite, après avoir réussi le game winner contre les Mystics. Outre son activité épatante (15 points, 7 rebonds, 4 interceptions et 2 passes), Parker a surtout sorti l’interception-clé du match.
Revenons d’abord aux 20 dernières secondes de la partie. Alors que le Sky a fait la course en tête pendant pratiquement tout le match sans jamais vraiment creuser un écart suffisant – chapeau à Dallas et sa jeune troupe pour ça – les Wings ont la possession avec trois points de retard. C’est le moment choisi par Arike Ogunbowale (26 points et 5 passes) pour driver dans la défense comme dans du beurre pour ramener son équipe à un petit point, à 13.5 secondes de la fin. Derrière, les Wings parviennent à piéger Allie Quigley (15 points) et à provoquer un entre-deux, logiquement remporté par Kayla Thornton face à la shooteuse d’élite du Sky.
C’est la que l’agressivité contagieuse et démonstrative de Cheyenne Parker entre en scène. Sur la remise en jeu de Bella Alarie, Parker jaillit devant Satou Sabally et la dépossède du ballon en lui arrachant quasiment des mains. Un moment « Welcome to the WNBA » pour l’Allemande, déjà un peu en difficulté dans cette rencontre (10 pts, mais à 2/9 et avec un +/- de -18).
Dans la foulée, Courtney Vandersloot est envoyée sur la ligne et scelle le sort des Wings en enrobant au passage un double-double (14 points, 10 passes et 5 rebonds).
Dallas n’a pas à rougir de cette défaite. Si on voulait faire dans le cliché, on dirait que c’est un peu le métier qui rentre. Il ne manque en tout cas pas grand chose à cette équipe pour afficher un bilan un peu plus flatteur. Les jeunes pousses se montrent à leur avantage (Bella Alarie a signé 4 contres et pris 9 rebonds en sortie de banc avec un joli différentiel de +10 en sa présence sur le terrain) et tout le monde contribue. Brian Agler n’hésite pas à bouleverser les schémas qu’il avait prévus, en témoigne le très faible nombre de minutes des titulaires Astou N’Dour et Isabelle Harrison, au profit d’un banc très largement ouvert.
S’il faut évidemment dire du bien des ressources mentales montrées par Chicago, celles étalées par Dallas sont intéressantes aussi. Lorsque le match a démarré par un 11-0, puis un 14-2 pour le Sky, on imaginait déjà une promenade de santé et des joues rougies pour les Texanes à la fin de la rencontre. Cinq minutes après, sur un shoot soyeux de Katie Lou Samuelson, sans doute ravie de pouvoir montrer à James Wade, son ancien coach, qu’elle est capable de jouer plus de 10 minutes par match, c’est bien Dallas qui finissait le 1er quart-temps en tête et annonçait que ce match serait serré.
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Pour le Sky, on se répète quasiment après chaque match, mais c’est le propre des équipes constantes. Il se dégage une force collective et une sérénité dans les moments chauds qui peuvent donner énormément d’espoir à la franchise. Azura Stevens (15 points, 10 rebonds, 2 passes et 2 contres) confirme soir après soir qu’elle est l’une des meilleures recrues de l’intersaison. Ses retrouvailles avec Dallas ont probablement été au-delà de ses attentes, elle qui n’avait pas réussi à démontrer toutes ses qualités pendant un an sous les ordres de Brian Agler.
Chicago n’a de nouveau pas eu besoin qu’une joueuse en particulier cartonne en attaque et le partage des tâches offensives est ce qui rend aussi cette équipe agréable à voir jouer et progresser. Il faut quand même se rendre compte que Diamond DeShields, qui donne l’impression de jouer sur une jambe, est en méforme et a shooté à 1/9 en sortie de banc cette nuit. Savoir qu’une telle joueuse peut se « permettre » d’être en difficulté sans que cela impacte les résultats de l’équipe donne beaucoup de crédit aux ambitions affichées par James Wade en début de saison…