Sabrina Ionescu, une histoire sans point final

La NBA a suspendu sa saison et on se demandait quelle démarche allait suivre la NCAA, pour ses compétitions masculines et féminines, face à la problématique du coronavirus. La réponse est radicale : on annule.

Alors que la NCAA était plongée dans les tournois de conférences masculins et féminins, afin de décrocher les billets qualificatifs pour la March Madness, la décision d’annuler toutes les compétitions universitaires ne s’est pas imposée tout de suite. Dans un premier temps (mercredi après-midi), la NCAA a décidé de jouer ses tournois de conférence à huis clos. Cela aurait permis aux matchs d’avoir lieu et de poursuivre la compétition tout en limitant l’accès au match aux staffs des équipes ainsi qu’à la famille des joueurs/joueuses. Cette première décision à fait réagir et des voix du basket à l’instar de Charles Barkley se sont déclarées contre :

« Je pense que nous devrions mettre la March Madness en stand-by jusqu’à ce que nous en sachions plus »

Si après la décision de la NBA, de suspendre sa saison, des rumeurs ont circulé sur un possible report ou annulation de la March Madness (phase finale de la NCAA men and women), il n’y a eu aucune confirmation. Cependant tout s’est accéléré hier soir avec l’annulation en chaîne des tournois des plus grandes conférences américaines  (America East, Big 12, Pac-12) et la décision de célèbres universités d’arrêter toutes leurs activités sportives (Duke, Kansas, UCLA).

Le flou est resté jusqu’à ce communiqué de la NCAA :

« Aujourd’hui, le président de la NCAA, Mark Emmert, et le conseil d’administration ont annulé les tournois de basket-ball masculin et féminin de la Division I pour 2020, ainsi que tous les autres championnats d’hiver et de printemps de la NCAA.  Cette décision est fondée sur l’évolution de la menace pour la santé publique que représente COVID-19, sur notre capacité à faire en sorte que ces événements ne contribuent pas à la propagation de la pandémie et sur l’impossibilité pratique d’organiser de tels événements à un moment quelconque de cette année universitaire, compte tenu des décisions prises actuellement par d’autres entités. »

La décision est claire, aucune compétition universitaire n’aura lieu et donc pas de March Madness. Ma première réaction est la compréhension, la réaction de l’humain. La NCAA n’a pas eu beaucoup de choix, d’autant plus en devant faire avec les calendriers des autres ligues comme le souligne la fin du communiqué (la WNBA reprenant en avril/mai, impossible de décaler la NCAA Women). La mesure est naturelle au vu des circonstances. Il faut protéger les athlètes et un arrêt assure le plus de chances de limiter la propagation du virus.

Sabrina Ionescu NCAA

Ionescu, un “business” a jamais inachevé

Ensuite, c’est la compassion qui m’envahit. Et là, c’est le côté supporter qui s’exprime. Je pense à toutes ces joueuses que j’ai regardées se battre tout au long de la saison afin de participer à la March Madness et qui n’en n’auront pas l’occasion. Je pense à tous ces moments vécus, de joie mais aussi de tristesse, pour les joueuses et les fans, qui rythment une saison, mais toujours avec la notion d’équipe. Mais je pense surtout aux seniors pour qui c’était la dernière saison en NCAAW. Les seniors qui ne pourront pas finir leur année comme elles le devraient.

Enfin, je pense à certaines joueuses qui ont décidé d’effectuer leur année senior en faisant des choix forts. Des joueuses comme Minyon Moore (Oregon) ont changé d’université, souvent en acceptant un rôle secondaire, afin de faire partie d’un plus grand projet. Puis il y a Sabrina Ionescu, la joueuse qui m’a fait suivre la NCAAW. Elle a choisi de ne pas franchir le pas entre cette compétition et la WNBA l’année dernière, pour revenir tenter de remporter un titre avec son université. Impossible d’oublier sa lettre, « A Letter to Ducks Nation », où elle annonçait sa décision en deux mots : « Unfinished Business ». Deux mots qui résonnent aujourd’hui sans qu’on puisse s’empêcher de se demander : Sabrina y serait-elle arrivée ? Aurait-elle remporté le premier titre de l’histoire d’Oregon ? Personne ne le saura…

Face à cette situation particulière, plusieurs pistes sont explorées comme celle d’accorder une année d’éligibilité supplémentaire aux étudiants le souhaitant. C’est une réflexion déjà abordée dans la conférence Ivy League, mais qui sera tout de même compliquée à mettre en place.

Si l’histoire de Sabrina sera peut-être à jamais liée à ce sentiment d’inachevé, c’est le cas pour toutes les athlètes seniors, autant en basket que dans les autres sports universitaires. Toutes n’auront en revanche pas l’opportunité de marquer leur sport comme le talent de Ionescu devrait lui permettre, une fois qu’elle aura été draftée et que cette crise mondiale sera résolue.

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