Donne-moi ta main et prends la mienne. La cloche a sonné ça signifie… que la rue est à nous, que la joie vienne. Mais oui, mais oui, l’école est finie !
La saison 2020 est désormais terminée et bien derrière nous. L’occasion de se retourner et de faire le bilan équipe par équipe. Le conseil de classe s’est réuni et a rendu son verdict.
Bilan d’année
Les esprits chagrins diront que le deuxième est le premier des perdants mais le conseil de classe ne peut que se montrer époustouflé devant cette magnifique année de la petite Aces et les énormes progrès entrevus en seulement deux ans. La saison 2019 les avait vu revenir en playoffs de manière plus que convaincante. En 2020, c’est désormais en Finales que les filles de Bill Laimbeer se sont finalement inclinées face à une armada du Storm et une Breanna Stewart tout bonnement injouables.
La saison 2020 aura été l’occasion de voir les Aces développer une identité bien à elles. Défensive tout d’abord, Bill Laimbeer oblige, mais également très efficace offensivement. Dans une ère dominée par le shoot extérieur, Bill Laimbeer va vite se rendre compte que son effectif ne lui permet pas de se démarquer dans ce secteur de jeu en particulier. Il peut en revanche compter sur deux des joueuses les plus injouables dans le mi-distance en la personne d’A’ja Wilson et Angel McCoughtry. Le duo sera étincelant et portera l’équipe jusqu’à l’avant dernière marche.
Malgré donc cette défaite finale, le conseil de classe ne peut que se montrer satisfait et octroie à Aces la note quasi maximale. Nous ne pourrons nous empêcher toutefois de ressentir un pincement au coeur en revoyant ces images d’Angel McCoughtry, désabusée devant la domination du Storm, elle qui voit là s’échapper ses 4e Finales sans le moindre match gagné à ce stade de la compétition. Ne manque donc plus désormais que cette petite bague pour valider le tout et effacer définitivement la frustration de cette saison.
La grande absente : Liz Cambage
Cela commence à devenir une habitude mais Liz Cambage était de nouveau absente cette saison. Pour rappel, depuis son arrivée dans la ligue, à la draft de 2011, Elizabeth n’aura joué que 4 saisons au sein de la grande ligue. On frôle donc l’absentéisme de grande échelle et le non-respect de l’obligation scolaire. C’est d’autant plus regrettable que, ce n’est un secret pour personne, une fois sur le terrain, Liz a les arguments pour mettre toute concurrence à l’amende et s’inscrire dans pas mal de discussions All-Time.
C’est néanmoins sans elle que l’effectif de Bill Laimbeer a du composer cette saison. Bien aidées par la nouvelle venue Angel McCoughtry, elles tireront bien leur épingle du jeu avec cette accession au stade des Finales. Reste donc, on l’espère, à rajouter une petite pincée d’épices australienne dans ce repas déjà très consistant pour espérer atteindre le graal suprême la saison prochaine.
La bonne élève : A’ja Wilson
MVP tout simplement
Pressentie depuis son arrivée lors de la draft 2018 comme un des futurs visages de la ligue, A’ja Wilson a peut-être commencé son règne plus tôt qu’attendu. Après une saison rookie étincelante en 2018, couronnée du trophée de Rookie de l’année, sa saison 2019 avait un peu marqué le pas. Loin d’être décevante pour autant, elle avait vu A’ja devoir composer avec quelques petites blessures et trouver sa place à côté de la nouvelle arrivée, Liz Cambage.
Mais en 2020, Liz Cambage n’est pas là et de la place, A’ja n’en manque pas. Sa nouvelle camarade de jeu se nomme Angel McCoughtry, bien décidée à rappeler à tout le monde la légende qu’elle fut et surtout, la joueuse dominante qu’elle sait encore être. Le duo fonctionne bien et, bien aidées par Dearica Hamby, comme toujours impeccable dans son rôle en sortie de banc, les Aces déroulent leur saison. A’ja domine et c’est sans scandale qu’elle voit sa saison couronnée d’un trophée de MVP déjà à son jeune âge.
Et si ses playoffs 2019 avaient pu questionner sur sa capacité à répondre dans les moments chaud, cet exercice 2020 aura définitivement fait taire ses détracteurs. A’ja domine, des deux côtés du terrain et, du haut de ses 24 ans seulement, ce n’est pas prêt de s’arrêter.
La cancre : Kayla McBride
Sous-performance ou sous-utilisation ?
Un peu dur de traiter Kayla McBride de cancre et pourtant les chiffres sont là. En 2020, Kaymac a réalisé sa saison la moins prolifique au scoring de sa carrière, année rookie y compris. Si l’on regarde un peu plus précisément, on s’apercevra que cela fait en fait 2 ans que les stats de la shooteuse sont en baisse. On pourra rétorquer que c’est le prix à payer lorsque l’on améliore assez sérieusement l’effectif (A’ja Wilson, Liz Cambage/Angel McCoughtry) et que les résultats collectifs s’en ressentent. Néanmoins, cela pose question. D’autant plus lorsque les pourcentages à 3 points, sa spécialité à la base, sont également en chute.
Kayla s’est récemment exprimée sur les problèmes d’anxiété auxquels elle avait du faire face, et cela explique sans doute grandement ses performances. Mais un autre point rentre en ligne de compte également, son utilisation par son coach. On l’a vu et répété cette saison, faute de shooteur vraiment capable dans son effectif en dehors de McBride, Bill Laimbeer a décidé d’axer l’identité des Aces autour d’un jeu principalement tourné vers l’intérieur et le mi-distance, à contre-courant des tendances actuelles. Le 3 points est ainsi devenu un élément “à la marge” dans le playbook de Vegas. La preuve en est : Cette saison, Vegas a été, et de loin, l’équipe qui tentait le moins de tir extérieur. Kayla en fut probablement l’une des premières victimes. Avec un nombre de tentatives fortement réduit par rapport à son habitude, elle n’aura jamais su valablement trouver son rythme au sein de cette saison particulière.
Le programme des vacances
Gérer les cas Cambage et McBride
A l’approche de l’intersaison, la situation de la Vegas semble abordable. La place salariale est honnête même si pas moins de 6 joueuses devront être ajoutées au roster. Il faudra donc calculer ses dépenses et faire des choix intelligents mais rien qu’un bon Front-Office ne sache faire. Or, le duo Bill Laimbeer/Dan Padover a plus que fait ses preuves par le passé.
Parmi la liste des joueuses en fin de contrat, deux en particulier doivent retenir l’attention du duo avec, en premier lieu, Liz Cambage. La géante australienne s’est récemment rappelée au bon souvenir des observateurs en allant gagner le championnat australien avec Leilani Mitchell entre autres. L’occasion de la voir, comme à son habitude, dominer sa raquette et noircir la feuille de stats. Quel sera l’intention des Aces à son égard, après la saison couronnée de succès que l’on vient de voir se produire ? L’éclosion d’A’ja Wilson pose question. Est-ce une coïncidence si celle-ci s’est produite lors de l’absence de Liz ? La question reste ouverte et demandera réponse. Sur le papier, vous souhaitez toujours avoir une Liz Cambage dans votre effectif. Mais que souhaite Liz Cambage ? Depuis son arrivée dans la ligue en 2011, Cambage n’a finalement joué que 4 saisons en WNBA. Quelle sera son intention dans une année olympique où ses obligations avec son équipe nationale seront de nouveau bien présentes ?
L’autre objet de questionnement se situe au niveau de Kayla McBride. Nous l’avons mentionné plus tôt, l’extérieure sniper des Aces a semblé moins en forme cette saison et surtout moins utilisée dans le système de Bill Laimbeer. S’agit-il d’une réaction du coach à son effectif et au contexte de cette saison ou une vraie mise sur le côté de Kayla ? Toujours est-il que se pose la question de son avenir dans le Nevada. Que ce soit une volonté du coach de modifier son roster ou au contraire de la joueuse de démarrer une nouvelle page dans sa carrière, la possibilité de voir Kaymac avec un autre maillot est bien réelle. A moins que ce coup de mou ne soit rapidement de l’histoire ancienne et que l’on retrouve tout simplement l’une des meilleures shooteuses au monde en tenue à côté de sa MVP A’ja Wilson.
Note du conseil de classe : La note serait maximale sans ce tout petit accroc au stade des Finales. Mais le conseil ne peut que se montrer extrêmement satisfait de l’année de la pas si petite Aces. La réussite fut tant individuelle que collective avec une identité marquée. Que demander de plus ? Le titre peut-être ? Alors, nous ne pouvons que souhaiter de bonnes vacances, de bien gérer les quelques dossiers importants de cette intersaison et de revenir pour atteindre ce dernier objectif.