Enes Kanter, un allié de plus pour la WNBA

A l’image de ce que l’on avait fait pour le texte de Bradley Beal, fan hardcore des Mystics et de leurs joueuses, on a décidé de vous traduire ce message d’Enes Kanter, le pivot des Boston Celtics. Les joueurs NBA ont beau avoir presque tous fait des déclarations à la volée pour dire qu’ils respectaient et admiraient même parfois leurs homologues de WNBA, il est bon de voir que certains sont capables de verbaliser de façon plus construite et argumentée leur pensée.

Kanter estime que les avancées liées au nouveau CBA sont intéressantes, mais qu’il reste énormément de travail à faire. On est bien d’accord avec lui. Voici ce qu’il a écrit pour Time.

“Mon rêve est devenu réalité lorsque j’ai été drafté en NBA il y a 10 ans. Je ne pensais à rien d’autre qu’à travailler autant que possible pour aider mon équipe à gagner. Pour les talentueuses athlètes de la WNBA, c’est une histoire différente. Une fois qu’elles sont professionnelles, elles doivent continuer à batailler pour obtenir un salaire équitable, une médiatisation équilibrée et un traitement juste. Elles doivent mener deux combats : l’un sur le terrain, l’autre en dehors.

Ce n’est pas qu’une question de salaire, mais de reconnaissance de leur travail acharné en tant qu’athlètes. L’une des raisons pour lesquelles on peut parler aujourd’hui d’équité salariale dans le sport est liée au courageux combat mené par l’équipe américaine de soccer. Il a fallu qu’elles gagnent la Coupe du monde pour être entendues. Comme l’a dit l’ancienne présidente de la WNBA Lisa Borders, le sexisme est derrière tout ça. ‘Les gens ne croient pas que les femmes puissent être de superbes athlètes’.

“La conversation sur cette question en WNBA a pris un tournant en 2018, quand la star A’ja Wilson a tweeté que “le salaire de LeBron James devait être sympa”. Je me souviens du flot de critiques qu’elle avait reçu après ce message. Pour le simple fait d’avoir parlé, elle a été critiquée. En janvier, moins de deux ans plus tard, la WNBA et son syndicat des joueuses ont signé un nouveau CBA avec des améliorations sur le plan du salaire et des bénéfices. Avant, elles recevaient moins de 30% des revenus générés et perdaient la moitié de leurs salaires si elles partaient en congé maternité durant la saison. Hors-saison, la plupart des joueuses vont en Chine et en Russie, où les salaires sont entre 6 et 12 fois plus élevés qu’en WNBA. Ces femmes quittent leurs maisons, leur pays, leurs amis, leurs familles et travaillent deux fois plus dur, mais sont toujours moins payées que les hommes.

“Taurasi, Delle Donne et Stewart pourraient jouer en NBA”

Le flu game de Michael Jordan (une performance devenue culte car réalisée alors qu’il était grippé, NDLR) est célèbre pour bien des raisons. Skylar Diggins-Smith, elle, a joué la totalité de sa saison 2018 enceinte et a été critiquée pour n’avoir pas joué de toute la saison 2019 à cause d’une dépression post-partum. Elle a dû prendre ce break pour pouvoir revenir sur le plan mental et physique. En NBA, une règle nous permet d’avoir accès à un professionnel de la santé mentale dans le staff depuis la saison 2019-2020. Ce n’est pas le cas en WNBA. Ces femmes pratiquent le même sport que nous, mais reçoivent moins que nous. Pas seulement sur plan financier. Mais en termes de perception en tant qu’athlète, indépendamment du genre.

La disparité salariale n’est pas qu’un problème qui touche les femmes. C’est un problème lié aux droits de l’humain. Ces femmes sont nos paires et, au même titre que nous en NBA, elles inspirent les générations futures. Je suis sûr que la plupart de ceux qui ont critiqué A’ja Wilson n’ont jamais regardé un match. C’est Kobe qui l’a le mieux dit : il y a des femmes qui pourraient jouer en NBA aujourd’hui. Je pense que Diana Taurasi, Elena Delle Donne et Breanna Stewart en seraient capables.

J’applaudis le courage d’A’ja Wilson. Sa décision de prendre la parole a mené au changement. Mais je crois que le reste d’entre nous, et je m’inclus là-dedans, peuvent en faire plus pour montrer notre soutien aux athlètes, afin qu’elles puissent obtenir le respect et le traitement juste qu’elles méritent. Comme disait Martin Luther King, ‘nous ne pouvons marcher seuls’. Au plus nous exprimerons notre soutien aux femmes, au plus nous serons unis en tant que peuple”.

Quand on lit ces mots d’Enes Kanter, qui avoue espérer pouvoir lui-même en faire davantage, on repense à cette phrase de Nneka Ogwumike au sujet du soutien des hommes et des joueurs NBA, lors d’une table ronde organisée par le Players’ Tribune que l’on vous avait également traduite.

“Ceux qui sont déjà fans, on doit les pousser à investir dedans. C’est comme ça que je vois les choses. Beaucoup de joueurs NBA nous regardent. Mais j’ai envie de leur dire, ‘ajoute l’argent aux paroles’. Il y a des opportunités d’investissement pour eux. Et si tu dis que tu paries sur les femmes à l’avenir, tu dois le faire concrètement”

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