C’est le dimanche 28 juillet que commencera enfin le tournoi de basket féminin des Jeux Olympiques 2024 à Paris. A l’approche de cette échéance cruciale pour nos équipes de cœur (Belgique, France et USA pour ceux qui ne suivraient pas là-bas dans le fond), l’équipe Swish Swish a décidé de vous proposer une grande preview pour être à jour sur les enjeux et les forces en présence.
Aujourd’hui place au groupe A et à plusieurs équipes historiques des grandes compétitions internationales.
🗓️ Calendrier du groupe A
- Espagne – Chine, 13h30
- Serbie – Porto Rico, 21h00
- Porto Rico – Espagne, 11h00
- Chine – Serbie, 13h30
- Chine – Porto Rico, 11h00
- Serbie – Espagne, 13h30
🇨🇳 Chine
Équipe actuellement classée 2e au ranking FIBA, ce n’est rien de dire qu’il ne faudra pas sous-estimer cette équipe. Dernièrement, cette équipe a gagné la médaille d’or à la dernière Asia Cup (2023) mais aussi et surtout la médaille d’argent de la dernière coupe du monde en se hissant en Finale face aux américaines. L’équipe chinoise a pour habitude de toujours être présente sur les échéances internationales. Quand on connait en plus l’importance qu’accorde la Chine dans son ensemble aux Jeux Olympiques pour l’aura que cela lui apporte à l’international, il faudra clairement composer avec l’Empire du Milieu.
🪪 Roster
Poste | Nom | Age/Taille |
Guard | Siyu Wang | 28/1.80 |
Guard | Meng Li | 29/1.83 |
Guard | Yuan Li | 24/1.70 |
Guard | Liewi Yang | 29/1.75 |
Guard | Tongtong Wu | 30/1.75 |
Forward | Ru Zhang | 24/1.85 |
Forward | Shuyu Yang | 22/1.83 |
Forward | Xinyu Luo | 22/1.88 |
Forward | Sijing Huang | 28/1.92 |
Center | Sun Mengran | 32/1.98 |
Center | Yueru Li | 25/2.01 |
Center | Xu Han | 24/2.11 |
💪🤏 Forces et faiblesses
Même si par le passé, certains ont pu cataloguer le « basket asiatique » comme une même famille, il serait totalement illusoire de vouloir rapprocher le style de jeu de la Chine avec celui du Japon ou de la Corée. La Chine a montré lors des dernières compétitions qu’elle savait s’appuyer sur un collectif bien huilé mais également sur des individualités qui ont été tâter le terrain de la WNBA par exemple. La Chine est aussi et surtout une équipe capable de mettre un impact et d’imposer un défi physique à ses adversaires. Avec Han Xu, la Chine est la seule équipe à disposer dans ses rangs d’une joueuse plus grande que Brittney Griner aux USA. Avec Li Yueru (2,01m) et Mengran Sun (1,98m), la Chine est en capacité d’avoir en permanence une joueuse dans les 2m à placer comme tour de contrôle centrale. On est loin du stéréotype de l’asiatique frêle mais disciplinée. On connait en plus le surplus d’âme dont est capable cette équipe dans les échéances olympiques. La Chine en tant que nation a mis un point d’honneur à utiliser la plateforme du sport pour donner de l’aura à son pays et tous les athlètes se savent investi de cette mission patriotique. Attention donc à cette équipe qui ne lâchera pas un mètre de terrain, peu importe l’adversaire.
Si on devait pointer un bémol, on pourrait quand même noter l’absence d’une joueuse de calibre mondial. Nous avons cité des joueuses comme Han Xu, Li Yueru ou Meng Li, qui ont été tâter le terrain de la WNBA pour se frotter au gratin du basket féminin mondial, d’autres joueuses moins connues, actives dans le championnat local, ne sont pas moins intéressantes mais aucune n’est a priori d’un niveau suffisant pour prendre une nation sur ses épaules et regarder le top du top dans les yeux (Comprenez : pour faire face à Team USA, mais qui le peut ?). On peut ajouter également que la préparation des chinoises ne nous a pas rassuré sur leur état de forme et sur l’écart de niveau entre les stars de la sélection et les joueuses de complément. Si le trio des WNBAers ne performent pas à leur niveau, la chute pourrait être brutale.
⭐️ Joueuse à suivre : Meng Li

Sans avoir la prétention de connaître toutes les joueuses qui composent cet effectif, il y en a en tout de même certaines que nous avons la chance de voir évoluer de près récemment en WNBA. On pense à Han Xu évidemment mais également à Meng Li, passée récemment dans les rangs de Washington et qui avait montré sa capacité offensive, entre autres en terme de shoot extérieur. Dans cet effectif chinois, Meng Li sera probablement une des menaces principales sur les lignes extérieures. Elle sera une des clés de l’alternance dans le jeu des chinois, en contrepoint de leur raquette impressionnante. Du haut de ses 29 ans, Meng Li est en plus une joueuse d’expérience cadre de ce vestiaire, qui a finalement été pas mal rajeuni. Elle connait déjà ce niveau de compétition et essayera de mener ses coéquipières vers la médaille.
🇪🇸 Espagne
Nation historique du basket, l’Espagne est actuellement dans une phase de transition entre 2 générations un peu particulière. Alors que leur participation en finale du dernier euro semblait confirmer que la transition s’était déjà effectuée, elles ont montré des faiblesses, entre autres lors du TQO. L’absence de Raquel Carrera, blessée, est évidemment un facteur primordial, elle qui est, à n’en pas douter, le visage de cette nouvelle génération.
🪪 Roster
Poste | Nom | Age/Taille |
Guard | Maite Cazorla | 27/1.78 |
Guard | Mariona Ortiz | 32/1.83 |
Guard | Leonor Rodriguez | 32/1.80 |
Guard | Leticia Romero | 29/1.72 |
Forward | Maria Araujo | 26/1.87 |
Forward | Queralt Casas | 31/1.77 |
Forward | Laura Gil | 32/1.91 |
Forward | Laura Quevedo | 28/1.85 |
Forward | Alba Torrens | 34/1.90 |
Forward | Andrea Vilaro | 31/1.79 |
Center | Paula Ginzo | 26/1.89 |
Center | Megan Gustafson | 27/1.91 |
💪🤏 Forces et faiblesses
Nous le savons, l’Espagne possède une académie de jeu d’excellente qualité, sans doute même la meilleure au monde. Avec une transition amorcée depuis quelques temps, l’Espagne devra encore une fois montrer qu’avec un peu moins de talent, elles peuvent construire encore une fois sur leur gros collectif. C’est à coup sûr leur plus grande force pour ce tournoi olympique. L’autre point important est leur qualité en défense. Elles l’ont montré lors du dernier euro en affichant une défense et une pression sur la balle, qui leur a permis d’aller jusqu’en Finale. Elles devront également être élite de ce côté du terrain pour masquer un peu leur manque par moment de solution offensive.
Qu’en est-il vraiment de cette équipe ? C’est la question qu’on pourrait se poser tellement elles ont fait les montagnes russes ces derniers temps. En effet, les finalistes de l’euro avaient affiché un visage rayonnant en 2023 et notamment dans un match épique en finale contre la Belgique, où la qualité de jeu était à son paroxysme. Néanmoins, les dernières sorties de l’équipe, et notamment au TQO, ont donné beaucoup d’incertitudes, notamment dans la production offensive. L’intégration de Megan Gustafson a semblé être également très difficile. Elle détiendra pourtant une des clés dans cet effectif dont le secteur intérieur n’est pas le plus dominant.
⭐️ Joueuse à suivre : Alba Torrens

Du haut de ses 34 ans, Alba Torrens aura très certainement la charge encore une fois de guider l’Espagne vers une énième médaille en compétition. Alors certes, les petits pépins physiques s’accumulent pour la joueuse de Valence et son rendement diminue petit à petit avec les années. Mais ne vous-y trompez pas, dans les moments importants, Alba sera là. En l’absence de Raquel Carrera et de quelques cadres historiques (Cristina Ouviña par exemple), elle sera la joueuse qui possède le plus d’expérience et qui devra prendre le leadership dans les moments importants de ce tournoi. Attention, car personne n’aura envie de jouer une Alba Torrens en pleine possession de ses moyens, sans doute pour ses derniers jeux olympiques. Selon nous, l’Espagne ne pourra viser un podium qu’avec une Alba Torrens des grands jours !
🇵🇷 Porto Rico
Le petit poucet du groupe et à la fois des habituées des événements internationaux. Même si sur le papier l’équipe peut sembler en dessous du top niveau mondial, elles ont montré par le passé de belles choses et pourrait être un poil à gratter pour une équipe qui aurait la mauvaise idée de les prendre de haut.
🪪 Roster
Poste | Nom | Age/Taille |
Guard | Pamela Rosado | 38/1.65 |
Guard | Arella Guirantes | 26/1.80 |
Guard | Trinity San Antonio | 20/1.74 |
Guard | Brianna Jones | 27/1.78 |
Guard | Jacqueline Benitez | 27/1.78 |
Guard | Allison Gibson | 31/1.91 |
Forward | Tayra Melendez | 30/1.70 |
Forward | India Pagan | 25/1.85 |
Forward | Mariah Perez | 23/1.91 |
Center | Mya Hollingshed | 24/1.91 |
Center | Isalys Quinones | 26/1.91 |
Center | Sofia Roma | 27/1.88 |
💪🤏 Forces et faiblesses
On ne va pas se mentir, Porto Rico n’est pas l’équipe que nous avons eu le plus loisir de suivre. A l’exception de certaines sorties internationales comme la dernière coupe du monde, il y a peu d’occasions pour nous de vraiment suivre leurs matchs. Nous aurons donc l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que notre expertise sur le sujet a ses limites. Lors de la dernière coupe du monde justement, Porto Rico avait montré des ressources étonnantes et une capacité à produire du jeu offensif, principalement basé sur le rendement d’Arella Guirantes, bien plus impactante dans le contexte de sa sélection que ce qu’elle avait pu nous montrer lors de son passage en WNBA. Toujours est-il que dans le contexte de cette coupe du monde, Porto Rico avait réussi à se hisser en phase finale sur le fil. Évidemment, et c’est évidemment le point faible de cette équipe, le roster sera bien moins qualitatif que la quasi totalité de leurs adversaires mais il ne faudra pas pour autant les prendre de haut sous prétexte de tomber dans le piège. Comme le dit l’adage, « il n’y a plus de petites équipes » aux jeux olympiques. Leurs adversaires ont tout en main pour assurer face à ce petit poucet pour autant qu’elles évitent le piège de la facilité car Porto Rico jouera crânement sa chance sans pression aucune.
⭐️ Joueuse à suivre : Arella Guirantes

Après un parcours universitaire remarqué, l’arrivée d’Arella Guirantes en WNBA a été plus discret et elle a rapidement disparu des radars pour poursuivre sa carrière dans des équipes européennes de second rang. Avec son équipe nationale toutefois, c’est le jour et la nuit. Au sein de sa sélection, Arella est la joueuse majeure, par qui passent une majorité des ballons. L’arrière scoreuse trouve là un contexte parfait pour faire profiter ses compatriotes de ses qualités premières. Cela ne suffit pas à porter l’équipe vers le tout haut niveau mais cela suffit à Porto Rico pour être très régulièrement invité dans les grands rendez-vous. Elle sera, à n’en pas douter, une des menaces principales (la seule ?) de cette équipe la plupart du temps plutôt tournée vers l’attaque.
🇷🇸 Serbie
Tout comme l’Espagne, la Serbie est également une nation historique du basket féminin et une des équipes les plus victorieuses à l’échelle internationale de ces dernières années. Mais tout comme l’Espagne, cette équipe se situe dans un creux de génération et cherche son nouveau souffle avec une relève qui peine à confirmer. Les matchs de préparation n’auront pas été de tout repos face à la Belgique et la France. Pas impossible toutefois que leur coach, Marina Maljkovic, n’ait souhaité garder des atouts dans sa manche.
🪪 Roster*
Poste | Nom | Age/Taille |
Guard | Yvonne Anderson | 34/1.75 |
Guard | Aleksandra Katanic | 27/1.72 |
Guard | Nevena Rosic | 21/1.76 |
Guard | Sasa Cadjo | 35/1.78 |
Guard | Nevena Jovanovic | 34/1.79 |
Forward | Ivana Raca | 24/1.88 |
Forward | Jovana Nogic | 26/1.81 |
Forward | Masa Jankovic | 24/1.87 |
Forward | Angela Dugalic | 22/1.93 |
Forward | Mina Djordjevic | 25/1.86 |
Center | Dragana Stankovic | 29/1.95 |
Center | Tina Krajisnik | 33/1.90 |
*L’effectif de la Serbie n’étant pas encore finalisé, nous nous sommes basés sur celui du TQO de février, qui devrait ressembler fortement à l’équipe présente aux JO.
💪🤏 Forces et faiblesses
Si Marina Maljkovic n’était pas à la tête de cette équipe on aurait du mal à vous trouver vraiment du positif. Néanmoins, quand on fait partie du gratin des meilleures coachs du monde, il faut toujours faire attention pour les adversaires. La force de cette équipe reste le vécu et la connaissance tactique de sa coach, capable de sortir un plan de jeu pouvant ennuyer n’importe qui.
Ceci étant dit, la Serbie fait nettement moins peur à la planète basket féminin qu’il y a quelques années. Avec de nombreuses retraites de joueuses cadres, cette équipe peine à trouver des options offensives crédibles. Elles nous semblent être en pleine transition sans trouver de nouvelles têtes d’affiche. Il est toujours possible que Marina Maljkovic nous sorte un exploit tactique de son chapeau, mais les limitations offensives de l’équipe risquent d’être un gros problème pour ce niveau de compétition. Pour la Serbie, ces JO semblent être de nouveau un moyen d’engranger de l’expérience pour la jeune génération et espérer trouver de la relève.
⭐️ Joueuse à suivre : Yvonne Anderson

Yvonne Anderson est la garante du jeu de cette Serbie depuis les retraites sportives de Sonja Vasic et Ana Dabovic. Et même si elle se démène corps et âme depuis sa naturalisation en 2020, elle est souvent bien seule dans la création du jeu. Pour que la Serbie aspire à sortir du groupe, il faudra une Yvonne Anderson excellente et capable d’emmener tout son dynamisme, son scoring et sa science du jeu. Nul doute qu’elle en soit capable. Malheureusement, le manque de danger offensif à ses côtés risque encore une fois de concentrer toutes les défenses sur elle.
🔮 Notre prono
- Espagne 🇪🇸
- Chine 🇨🇳
- Serbie 🇷🇸
- Porto Rico 🇵🇷
De prime abord, avec les incertitudes actuelles des sélections espagnole et serbe, nous étions tenté de placer les chinoises en tête de ce groupe comme nous l’avons fait lors de notre podcast audio. Cependant, entretemps, les matchs de préparation ne nous ont pas rassuré sur leur état de forme. L’écart de niveau entre les stars établies et les joueuses de complément semble conséquent et cela peut poser un problème à terme. Nous sommes finalement face à un groupe très ouvert où presque tout peut arriver.
L’Espagne et la Chine nous semblent les 2 équipes les plus fortes tout de même sur le papier. Et nous mettrons un très léger avantage à l’Espagne qui pourra s’appuyer sur son académie de jeu, présente à travers toutes les classes d’âge de cette sélection. Les espagnoles auront un fond de jeu sur lequel s’appuyer même s’il ne s’agit plus de la grande Espagne des 10 dernières années. La Serbie nous semble un cran derrière. Yvonne Anderson porte cette équipe de toutes ses forces mais est un peu l’arbre qui cache la forêt.