On savait que tomber sur la Chine plutôt que sur Team USA au tirage ne méritait qu’un tout petit ouf soulagement. On l’a vu dans ce quart de finale, les Chinoises ont une équipe, un niveau et des certitudes supérieures à celles des Bleues dans cette Coupe du monde. Il y a donc eu défaite de 14 points (85-71), ce qui est clairement trop lourd par rapport à ce qu’ont proposé les Françaises. Mais il y a aussi et surtout, une fois l’élimination digérée, le besoin de dire que les filles de Jean-Aimé Toupane peuvent être fières d’elles.
Elles ont regardé droit dans les yeux un adversaire qui, dans ce contexte et avec ses armes, était bien trop difficile à faire chuter. Malgré ça, ce n’est qu’en fin de partie que la fatigue et le manque d’expérience ont fait des dégâts et mis la Chine sur orbite pour le dernier carré de ce Mondial. On a encore vu du jeu, de la combativité et une absence de complexes effarante de la part des plus jeunes de ce groupe. Menées de 11 points à la pause, les Bleues ne se sont pas découragées et ont été tractées par la fougue de Marine Fauthoux (19 pts), révélation du tournoi, l’activité herculéenne de Gabby Williams (17 pts, 6 asts, 4 rbds), mais aussi l’envie et l’énergie de toutes leurs coéquipières. Avec un peu plus d’adresse et de sang froid lorsqu’elles sont revenues à une possession des Chinoises dans le 4e quart-temps, elles auraient même pu réussir un coup gigantesque. Le manque de jus et le côté impitoyable de leurs adversaires à la finition (Meng Li, l’assassine au chouchou rose, et Sijing Huang ont 41 points à elles deux, soit presque la moitié des points de leur équipe) ont eu raison d’elles.
Comme on l’a dit à plusieurs reprises, il faut se rendre compte que sans la meilleure marqueuse de son histoire (Sandrine Gruda), son attaquante surdouée (Marine Johannès) et trois cadres de longue date (Endy Miyem, Valériane Ayayi-Vukosavljevic et Olivia Epoupa), mais aussi un changement de coach, l’équipe de France a fait aussi bien que lors de ses meilleures campagnes en Coupe du monde. Avec ce qu’elles ont déployées en purs termes de basket et de collectif, on ne peut qu’être optimistes pour la suite. Il faut espérer que les analystes et les joueuses elles-mêmes ne soient pas trop durs après cette élimination juste avant le dernier carré. L’avenir a tout pour être radieux.
