Les Bleues : du jeu et des promesses pour l’avenir !

Pour commencer balayons l’évidence : il y a une immense déception – en premier lieu chez les joueuses – de voir les Bleues sortir en quarts de finale du Mondial de basket en Australie. Passé ce douloureux moment, parlons du vent de fraîcheur que cette compétition nous laisse entrevoir pour de longues années à venir.

Revenons quelques mois en arrière, depuis la fin des JO de Tokyo. L’équipe de France féminine a été au centre de plusieurs interrogations  : 

  • Tout d’abord, le remplacement du staff complet avec la fin de l’ère Valérie Garnier (2013-2021) et l’arrivée d’un nouveau crew articulé autour de Jean-Aimé Toupane, issu de la Fédération française, mais sans expérience du basket féminin. Néanmoins, on le répète régulièrement, le basket féminin reste du basket, même si le jeu s’adapte légèrement. Pas de raison particulière d’envisager un échec, même si les premiers rassemblements n’ont pas été très convaincants.
  •  Les absences des joueuses cadres importantes à cause de blessures ou d’un besoin de souffler : Sandrine Gruda, Endy Miyem, Olivia Epoupa, Valériane Vukosavljević-Ayayi et plus récemment Marine Johannès, de retour de WNBA mais forfait quelques jours avant la compétition à cause d’un petit pepin à la cuisse.

C’est dans ce flou relatif que les Françaises ont débarqué en Australie, avec un groupe peu expérimenté mais au talent indéniable (coucou la génération 2001 notamment), ainsi que quelques joueuses avec un vécu important au haut niveau : Gabby Williams, capable d’amener un gros leadership et Sarah Michel, véritable « couteau suisse », promue capitaine des Bleues pour cette compétition.

Une attaque métamorphosée

Pour débuter, parlons du jeu offensif des Bleues. Là où elles étaient « enfermées » pendant des années à jouer un basket demi-terrain basé principalement sur des systèmes offrant des solutions sur du jeu intérieur, les Bleues sur cette compétition ont présenté une métamorphose dès le premier match face à l’Australie. Terminé le jeu tout intérieur avec des systèmes longs ou d’isolation sur du post-up, on voit du jeu nettement plus moderne adapté aux qualités de nos jeunes joueuses :

  • Des possibilités de jouer des 1c1 avec notamment Gabby Williams, véritable métronome quand il faut prendre ses responsabilités. Que ce soit en première intention sur de la transition rapide quand on lui laisse le drive ouvert ou alors sur des fins de possessions bien défendues pour rentrer des gros tirs ou provoquer une faute. Du jeu de 1c1 pour une poste 3 chez les bleues, une révolution !!!
  • Sur jeu placé énormément de prise de décision sur du Pick & Roll ou Pick & Pop où excellent les joueuses comme Marine Fauthoux, Iliana Rupert ou Alexia Chartereau capable de driver/shooter pour la première ou de finir près ou loin du cercle pour les deux autres en fonction du choix défensif. En résumé, ça pick fort dans l’axe central ou à 45 degrés tout en laissant énormément de liberté à la porteuse de balle. Un style de jeu qui devrait d’ailleurs parfaitement convenir à une joueuse comme Marine Johannès.

Si tout est aussi bien me direz-vous, pourquoi les Bleues n’ont-elles pas réussi à scorer plus (9ème attaque de la compétition), c’est simplement qu’il faut différencier bons choix d’attaque et paniers marqués. En effet, sur un style basé sur la lecture de jeu, il faut prendre ce que la défense nous offre et même si les Françaises ont souvent pris les bonnes options, il reste néanmoins à les convertir. Et le point noir en attaque sur ce Mondial se situe bien au niveau de l’adresse. Avec un pourcentage souvent en berne à 3 points (25.5%) ou par moments sur des tirs complétement ouverts (41.6% en FG), les Françaises ont manqué de cartouches pour punir les choix défensifs adverses.

Les meilleurs exemples sont sur les matchs face à la Serbie et au Canada où l’équipe de France n’a pas su mettre les tirs ouverts (22% à 3 pts et 36% en FG sur les deux matchs). Derrière, les défenses adverses se sont adaptées avec notamment des prises à deux (coucou Marina Maljkovic) et les options offensives se sont fortement réduites… Bref, je ne vous apprends rien, ça aide au basket de mettre le ballon dans le panier. Les retours de certaines « snipeuses » à l’extérieur (comme Marine Johannès, Valériane Vukosavljević ou Alix Duchet) et un peu moins de fatigue accumulée chez certaines intérieures, comme Iliana Rupert, régleront le problème.

Par moments, les Bleues ont également péché sur le mouvement de balle et les déplacements, notamment sur les deuxièmes options de jeu (Jean-Aimé Toupane a d’ailleurs beaucoup insisté sur le mouvement lors de ses temps-morts). Cependant, rien d’alarmant qui ne puisse pas se corriger avec plus de temps et de vécu pour développer le jeu collectif.

Une défense toujours présente

Passons maintenant de l’autre côté du terrain, celui qui selon l’adage fait gagner des titres, à savoir la défense. Et sur cet aspect du jeu, l’équipe de France n’a pas du tout à rougir par rapport à ce qu’elle était déjà capable de produire sous l’ère Valérie Garnier. Nous avons longuement parlé de l’évolution offensive de l’équipe, mais ce n’est clairement pas au détriment de la défense (3ème défense sur ce Mondial).

La nouvelle défense des Bleues version Toupane s’articule autour de 3 axes :

  • Une pression incessante sur la porteuse de balle : au basket, ce que l’on nomme la première pointe défensive (souvent la meneuse de jeu) permet régulièrement de dicter le rythme de la défense. C’est ce que les Françaises ont fait, notamment via Marine Fauthoux durant toute la compétition. Comme quoi, il n’ y a pas besoin de posséder des qualités athlétiques hors-normes pour bien défendre. Une abnégation sans faille et une science du jeu le permettent également.
  • Une bonne capacité d’anticipation et de lecture du jeu qui a permis aux Tricolores de réaliser près de 11 interceptions/match ce qui en fait la deuxième équipe de la compétition juste derrière Team USA.
  •  Alterner plusieurs types de défense en passant d’une individuelle à de la zone 3-2. De la zone chez les Bleues, encore une nouveauté…

Comme pour l’attaque, tout n’est évidement pas parfait, et le point noir, que dis-je, le calvaire, a été la gestion du rebond. Les Françaises ont le pire ratio aux rebonds du top 8 (concédant 14 rebonds offensifs de moyenne par match). Les coéquipières de Sarah Michel se sont cherchées toute la compétition sur ce secteur de jeu en ne trouvant aucune réponse collective ou individuelle. Bien sûr, avec les absences et le profil des intérieures présentes, on pouvait imaginer que la France allait être en difficulté. Très souvent mises à mal sur les écrans de retard ou même sur la dureté physique, les Bleues devront trouver des réponses à l’avenir pour ne pas autant gaspiller les bons efforts défensifs sur les attaques adverses (13 points encaissés en moyenne sur rebonds offensifs).

Pour conclure, on peut se dire qu’il y avait bien plus d’incertitudes que de garanties avant ce Mondial. Moins de 10 jours plus tard, la France repart de Sydney avec de très belles promesses. Il y a encore quelques mois, cette équipe semblait complètement perdue et n’affichait aucune identité de jeu. Même si tout est loin d’être parfait, il y a désormais de vrais motifs d’espoir pour les compétitions qui s’annoncent, grâce à l’avènement des jeunes, un style de jeu moderne et identifiable, des capacités d’adaptation de la part du staff et une abnégation à toute épreuve…

Sans remettre en question nos joueuses cadres, qui seront évidemment essentielles pour aller loin lors des prochaines échéances, il serait de bon ton de se servir de cette compétition pour bâtir l’avenir de l’équipe de France. Imaginez ces belles promesses en ajoutant au projet de jeu des joueuses expérimentées, additionnées à un vécu collectif plus important. En résumé, la France semble plus que jamais sur le bon chemin !

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