La Draft WNBA 2024 se tiendra le lundi 14 avril, soit dans quelques semaines, et on tenait à vous proposer comme chaque année notre Mock Draft du 1er tour (au-delà cela s’apparente à de l’art divinatoire), en tentant un compromis en ce qui nous semble logique de la part de chaque franchise et notre propre sensibilité sur le scouting et le potentiel de chaque joueuse. Shaï et Ghislain ont synthétisé leur pensée. Voilà ce que ça donne !
*Cette mock draft est la version 2 qui tient compte du trade récent entre les Washington Mystics et le Chicago Sky. Tant que nous n’avons pas les déclarations officielles des joueuses qui vont se présenter à la draft, il nous semblait important de rester sur notre analyse de base et d’éviter de tout modifier. Une version 3 de cette mock sortira après la March Madness.
1 – Paige Bueckers (UConn) – Dallas Wings – PG – 1m83
Avec les départs de Natasha Howard et Satou Sabally et l’arrivée d’un nouveau front office autour de Curt Miller, les Wings ont clairement pris un tournant vers l’avenir. Et quoi de mieux pour préparer son futur que de sélectionner un talent considéré comme générationnel ? A moins que Nico Harrison prenne les rênes de la franchise féminine de Dallas 😭, il n’existe aucun univers par son talent, son côté marketing et son potentiel All-WNBA, dans lequel Paige Bueckers ne soit pas le premier choix de la draft 2025. La quatrième fantastique de la génération 2024 (avec Cameron Brink, Angel Reese et Caitlin Clark) va apporter toute sa science du basket. Que ce soit par son scoring d’élite (drive, pull-up à 2 et à 3 points), son playmaking défensif et offensif et ses capacités à créer du jeu avec et sans le ballon, elle sera la pierre angulaire du projet. Le potentiel backcourt avec Arike Ogunbowale nous fait saliver tellement la complémentarité peut être dévastatrice. On imagine que la reine de l’efficacité (aux tirs et aux pertes de balle) va transformer Dallas sportivement. Comme toutes les rookies, Paige « Buckets » aura certainement besoin d’un temps d’adaptation. Mais ne vous-y trompez pas : si il y a une joueuse qui peut s’adapter à tous les contextes c’est bien la meneuse des Huskies.
2 – Olivia Miles (Notre Dame) – Seattle Storm – PG – 1m78
En transférant Jewell Loyd, le Storm a pu récupérer le 2ème choix de cette draft. Nul doute qu’elles vont s’en servir pour trouver une joueuse compétitive de façon à compléter leur équipe de haut de tableau. Mais elles ont aussi certainement un coup d’avance pour préparer l’avenir. Olivia Miles présente les deux options. La meneuse de Notre Dame a vu sa cote monter cette saison avec les performances de son équipe, mais surtout avec sa progression fulgurante au tir. Le côté génie de la passe est toujours présent, mais c’est bien son évolution sur le tir à 3 points qui lui permet d’atteindre une autre sphère. Pour une joueuse qui n’avait jusqu’ici jamais dépassé les 27% sur un petit volume, elle affiche cette saison une réussite de 43%. Même si la surchauffe des premiers mois semble un peu retombée, il est évident que la progression existe. Olivia devra s’améliorer sur le danger offensif qu’elle représente sur jeu placé, notamment dans le scoring pur. Si elle excelle sur transition, la WNBA ne lui offrira pas autant de jeu rapide vu la qualité des replis défensifs. Néanmoins, elle n’aura aucune pression en 2025 avec la présence de Skylar Diggins-Smith pour l’encadrer et lui laisser du temps pour se développer. Olivia n’est pas sans rappeler des joueuses comme Ticha Penicheiro ou Courtney Vandersloot c’est dire à quel point le potentiel est présent !
3 – Azzi Fudd (UConn) – Washington Mystics – SG/SF – 1m80
Il y avait beaucoup de questions autour des Mystics et de la direction de la franchise avec les nouvelles nominations de Jamila Wideman (GM) et Sydney Johnson (Coach). Après une saison 2024 dans un entre deux et une Free Agency sans mouvement, les Mystics étaient attendus au tournant pour la draft. L’orientation est apparue cette nuit avec le trade d’Ariel Atkins vers Chicago pour récupérer le pick 3 (2025) et un swap en 2027. Les Mystics ont acté la reconstruction et le développement autour de jeunes talents.
A ce jour, pour nous, Azzi Fudd est le deuxième plus gros potentiel de cette classe de draft. Il était donc impossible de la voir chuter dans cette projection encore plus lorsque Washington veut du talent pour l’avenir. Même si nous comprenons les incertitudes concernant les blessures, Azzi possède la panoplie parfaite de la joueuse extérieure moderne. Souvent en parlant de Fudd, on évoque son shooting d’élite à 3 points (47% cette saison). Mais cela serait sous-estimer la joueuse tellement elle possède une palette complète. Capable de driver au cercle, de tirer en catch and shoot ou sur du pull-up, Azzi peut à près tout faire en attaque. Sa défense sur la joueuse est également assez exceptionnelle même si elle devra progresser sur les aides. Azzi serait un parfait complément pour cette équipe des Mystics pour ajouter du shooting et de spacing suite au départ d’Ariel Atkins. Elle permettrait d’étirer les lignes et d’ouvrir des boulevards à l’intérieur pour Aaliyah Edwards et Shakira Austin. Nul doute qu’il y aura des appels entre les deux ex-partenaires des Huskies.
4 – Sonia Citron (Notre Dame) – Washington Mystics – SF – 1m85
Les Mystics ont activé le bouton développement des jeunes. Si elles possèdent déjà un noyau de jeunes autour de Jade Melbourne, Aaliyah Edwards et Shakira Austin, il nous semble qu’elles manquent de profondeur sur le poste 3. Et quoi de mieux pour répondre à la demande que de sélectionner une des joueuses les plus polyvalentes de cette draft ? Sonia Citron ne sera sans doute jamais une première option d’équipe très compétitive mais en revanche avec ses qualités de polyvalence défensive (sur le ballon et en aide), ses capacités de tirs en catch and shoot et de coupes vers le cercle elle sera un élément essentiel pour faire fonctionner une équipe. Son absence de playmaking offensif (balle en main) est sans doute son plus gros défaut,mais vu son âge il est fort possible qu’elle puisse le développer. Et dans ce cas, autant vous dire que les Mystics auront tiré le gros lot. En attendant, son plancher est suffisant pour en faire une joueuse titulaire de haut niveau.
5 – Dominique Malonga (France) – Golden State Valkyries – C – 1m98
Dominique Malonga est l’une des prospects les plus impressionnantes de cette draft et pourrait facilement être sélectionnée plus haut sur son potentiel. En effet, ses qualités de course, de longueur et de tirs extérieurs sont rares pour une joueuse de sa taille. Elle peut faire face au panier, attaquer en dribble, prendre un rebond et traverser le terrain rapidement. Il lui reste néanmoins pas mal de développement sur les lectures offensives, notamment sur les prises à deux. Il faudra également développer une qualité de passe pour punir sur ces situations de jeu. Attention également aux fautes, car en WNBA il y aura de nombreuses joueuses pour aller la sanctionner. Mais à son âge, elle a à peine gratté la surface de son potentiel. Néanmoins, comme toute joueuse internationale, elle est sélectionnée à 19 ans. Il faudra donc prendre le temps pour développer tout son arsenal. D’autant plus que nous pouvons légitimement se poser la question de sa venue dans la grande ligue immédiatement. En effet, avec la présence de l’Eurobasket en juin et un calendrier français peu en adéquation avec la WNBA c’est une vraie question que peut se poser un front office. Pour toutes ces raisons, nous imaginons la nouvelle franchise des Valkyries la sélectionner. En effet, Golden State n’aura aucune pression et pourra prendre le temps de développer son joyau à l’image du travail effectué par Seattle avec Ezi Magbebor.
6 – Aneesah Morrow (LSU) – Washington Mystics – PF/SF – 1m85
Comme évoqué ci-dessus, nous imaginons les Mystics faire le plein de potentiel et de talent pour préparer l’avenir. Aneesah Morrow remplit entièrement ce cadre ! La machine à double-doubles (24 sur 27 rencontres cette saison) de LSU possède une carrière NCAAW avec énormément de domination physique. Certains pourraient avoir peur de sa petite taille pour un style de jeu d’une poste 4 qui à ce jour ne possède aucun tir à 3 points permettant de se faire respecter. On peut aussi se demander si son scoring va se transposer aussi bien en WNBA. Néanmoins, son moteur hors norme pourrait largement compenser sa petite taille et la rendre impactante même sans développer un tir respectable. Sur certains aspects elle nous rappelle une Alyssa Thomas ou une Angel Reese. De plus elle possède des qualités athlétiques au dessus de la moyenne qui lui permettront d’être fiable défensivement à condition de faire les efforts. Vous l’aurez compris, Aneesah est encore une joueuse à compromis mais avec un peu de développement elle pourrait rapidement devenir une joueuse intéressante dans la grande ligue. De ce fait Washington ou le développement des jeunes devrait être le mot d’ordre nous semble tout approprié.
7 – Te-Hina Paopao (South Carolina) – New York Liberty – PG/SG – 1m75
Ah, notre chouchoute ! « Pan Pan » (comme on aime l’appeler chez nous) est une extérieure facilitatrice de jeu comme on en fait peu. Capable de diriger le jeu, de shooter à plus de 40% à 3 points et de défendre le plomb, elle est d’une constance et d’une froideur exceptionnelles dans le jeu. Son « regard de tueuse » sur le terrain est bien évidemment toujours présent depuis ses années Oregon. Sans être un talent générationnel, elle va savoir diriger une équipe, mettre ses tirs et défendre. Avec le départ de Courtney Vandersloot, New York a besoin de rotation sur le poste de jeu ! Te-Hina pourra apporter quelques minutes en rotation de Sabrina Ionescu et même éventuellement jouer avec elle pour compenser ses défaillances défensives tout en ne lui volant pas la création du jeu. Son passage à South Carolina depuis deux saisons lui a donné un bagage d’expérience supplémentaire. Faire entrer une joueuse comme Te-Hina dans une équipe compétitive pourra être très utile pour effectuer les tâches de l’ombre sans avoir besoin du ballon.
8 – Kiki Iriafen (USC) – Connecticut Sun – PF – 1m90
Certains vont nous dire que Kiki Iriafen est trop basse dans cette projection et c’est tout à fait envisageable qu’ils aient raison. Cette chute est due à plusieurs facteurs. D’abord les besoins des équipes de loterie ne nous semblent pas forcément sur ce poste de jeu. Puis les qualités propres nous semblent très sur-estimées. L’ex-joueuse de Stanford a explosé médiatiquement la saison dernière avec des statistiques individuelles en forte augmentation. Elle fut même envisagée comme étant la nouvelle A’ja Wilson. Oui mais voila, analyser une saison seulement d’un point de vue statistique, sans tenir compte du contexte, n’est jamais une bonne option pour analyser le rendu d’une joueuse. En effet, Kiki évoluait avec Cameron Brink qui lui ouvrait tous les espaces nécessaires et couvrait ses errances défensives. Ceci étant dit, Iriafen reste une jeune prospect intéressante, mais nous ne lui voyons pas un plafond si haut, en tout cas actuellement. Tout d’abord car sa domination physique et athlétique sera moins importante en WNBA. Et pour une joueuse qui reste assez unidimensionnelle en attaque (en tout cas de façon efficace) nous risquons d’observer vite des limites. Sa défense reste moyenne et elle commet beaucoup de fautes. Néanmoins, en développant un tir de périmètre correct et en progressant sur ses lectures de jeu (prises à 2, passing) elle pourrait devenir une joueuse importante de cette ligue. Le Connecticut Sun qui a perdu énormément de talent sur les postes 4-5 lors de la Free Agency (DeWanna Bonner, Brionna Jones et Alyssa Thomas) nous parait être le bon endroit pour qu’elle puisse obtenir le temps de jeu nécessaire pour se développer.
9 – Shyanne Sellers (Maryland) – Los Angeles Sparks – SG – 1m88
Avec le gros recrutement à l’intersaison de Kelsey Plum, les Sparks semblent encore manquer un peu de création et de danger extérieur. Shyanne Sellers pourrait aider à remplir ce rôle tout en ayant la capacité avec sa taille de jouer sur les postes 1 à 3 (voir 4) sans difficultés. Avec l’arrivée de Lynne Roberts au coaching qui adore les joueuses polyvalentes avec beaucoup de dynamisme, elle serait un mariage de raison. Roberts aime les joueuses capable de switcher sur de nombreux profils, de shooter à 3 points et de courir. Toutes les qualités que possède actuellement Shyanne Sellers. Sans être un talent immense elle sera une joueuse de rotation utile pour apporter un profil d’extérieure différent de celui de Kelsey Plum et de Julie Allemand.
10 – Georgia Amoore (Kentucky) – Chicago Sky – PG – 1m67
Georgia Amoore est une meneuse qui possède des capacités de course et pour faciliter le jeu. Cette saison elle dépasse les 10 passes décisives de moyenne. Elle est excellente sur les lectures de pick-and-roll et dans les prises de décision. Elle possède une adresse à 3 points correcte (33% cette saison) même si son volume important (11 par rencontre) est une vraie question. A l’image des joueuses de sa nationalité, l’Australienne n’a pas peur des grands moments et elle a su le montrer lors de plusieurs March Madness. Sa grande interrogation est sa petite taille et donc son impact défensif en WNBA. A seulement 1m67, elle risque d’être ciblée et devenir une joueuse avec un énorme compromis. Néanmoins, le Sky a besoin de renfort à la mène pour donner quelques minutes de repos à Courtney Vandersloot. Ce choix semble donc tout indiqué. Enfin, quoi de mieux pour Amoore que de passer une saison complète pour se développer auprès d’une des meilleures meneuses de l’histoire ?
11 – Sedona Prince (TCU) – Minnesota Lynx – C – 2m00
Cela fait plusieurs saisons que nous évoquons le dossier Sedona Prince lors des projections de draft. Mais l’ancienne joueuse d’Oregon n’a jamais voulu se présenter pour le monde professionnel. On ne connait toujours pas sa volonté pour 2025 mais elle pourrait être utile dans une équipe compétitive. Avec plus de 5 années au niveau universitaire, Sedona n’a sans doute plus un plafond immense, mais sa taille, son scoring au périmètre et près du cercle seraient des besoins utiles pour les Lynx. En effet, les finalistes WNBA ont souffert sur le poste 5 la saison dernière. Le choix de Sedona Prince, même si en décalage avec leur style de jeu 2024, permettrait d’offrir d’autres options de jeu. Avec le départ de Myisha Hines-Allen lors de la Free Agency, Sedona pourrait donner des minutes en complément d’Alanna Smith et de Dorka Juhasz. Il est à noter qu’actuellement, son nom est dans des affaires de violences conjugales (sans condamnation) ce qui pourrait refroidir les franchises WNBA…
12 – Hailey Van Lith (TCU) – Dallas Wings – SG – 1m73
Nous ne comprenons pas la chute de la cote d’Hailey Van Lith chez les Américains. Certes l’ancienne joueuse de Louisville peut être clivante défensivement, mais la voir chuter au deuxième voir troisième tour, c’est simplement impossible pour nous. Nous affectons cette chute à une couverture médiatique autour de son année à LSU et notamment à son match-up défensif face à Caitlin Clark où on l’a jetée sous les roues du bus…. Bref, tout ça pour dire qu’Hailey reste une joueuse avec des qualités offensives hors normes et qui joue contre des joueuses professionnelles en 3×3 depuis de longues années. Son petit gabarit pourrait faire peur, mais à l’instar d’autres “petites”, sa taille ne se sent pas tellement. Elle est au combat sur chaque action, notamment aux rebonds où elle excelle à lire la position du ballon. Joueuse principalement de un contre un, elle est capable de mettre facilement 20 points, que ce soit sur du drive ou du tir. La grande nouveauté avec son transfert à TCU c’est l’ajout de la création. Son volume de passe et de pick-and-roll joués sont en augmentation ce qui lui permet de sortir de son rôle initial de shooting guard. Elle présente toujours des compromis sur l’efficacité et la défense mais son volume de création et de scoring lui donne pour nous automatiquement un ticket de premier tour. Dallas, qui après avoir sélectionné Paige Bueckers, n’aura pas de pression particulière sur ce deuxième choix de premier tour. Le pari de miser sur Hailey nous semble être sans risques. D’autant plus que les deux jeunes joueuses se connaissent parfaitement pour avoir fait les campagnes de jeunes chez Team USA. Nous imaginons une Hailey Van Lith capable d’apporter de la folie sur 10-12 minutes en sortie de banc des Wings juste derrière une Arike Ogunbowale déjà spécialiste de l’incendie !