Okay, Indiana nous avons eu un problème…
A quelques heures de la reprise, j’ai choisi de revenir sur le cas Fever : la franchise malade de la WNBA semblait offrir quelques signes de vie avant la pause olympique mais que pouvons-nous attendre de la suite ? Allons-nous nous enthousiasmer ? Ou bien au contraire sommes-nous du genre à tirer sur l’ambulance ?
Revenons aux faits, le Fever occupe la dernière place du classement à 2,5 matches du Dream et semble toujours candidat aux 1er pick de la prochaine draft ; toutefois l’équipe moquée en début de saison est sur une série de 3 victoires, deuxième meilleure série en cours derrière le Lynx en mode résurrection (mais on ne peut rien contre Cheryl Jésus Reeve)…
Tuons le suspens immédiatement, même si la série en cours est belle, nous sommes très loin de la sérénité du côté d’Indianapolis… Déjà parce qu’avant cette série, Indiana cumulait 1 victoire pour 16 défaites incommensurables, enfin si elles sont mesurables, c’est d’ailleurs ce qui fait flipper ; ensuite parce qu’Indiana est en reconstruction depuis un certain temps et que sur cet aspect-là le staff du Fever n’offre pas beaucoup de garanties : revenons sur certains épisodes-clef qui nous donnent des sueurs froides.
Le cut de Betnijah Laney
Aujourd’hui, ça fait marrer ou rager, tout dépend de quel point de vue on se place, mais Indiana a bel et bien cut Laney en 2020… récupérée par Atlanta derrière s’offrant un titre de MIP ; désormais la native de Clayton (Delaware) fait les beaux jours du Liberty. Avec le recul, on peut se dire quel gâchis, mais mettons de l’eau dans le vin, au moment du cut, Laney est un 17ème choix de draft qui n’a pas réussi à s’imposer au Sky et au Sun et qui malgré un temps de jeu conséquent produit des stats absolument dégueulasses (5,6PPG à 36,2 % au shoot le tout en 26min de moyenne). Dès lors, à ce moment précis, le cut ne paraissait pas si mauvais. Toutefois, cela révèle deux soucis dans le management du Fever : l’incapacité d’avoir décelé le talent de Laney et une mauvaise utilisation de cette joueuse qui aurait été une véritable arme dans le roster actuel.
La draft de Kysre Gondrezick
La saison rookie de Gondrezick est loin de mettre la fièvre à l’Indiana Farmers Coliseum. Avec 1,9PPG, 1RPG et 0,8 APG le tout en 9,1 Min, on est très loin des performances d’une n°4 de draft, surtout quand on voit ce qu’il y a derrière. C’est un peu le problème quand on scout sur Instagram (oui je suis méchant mais je suis amer)… Vous me direz c’est loin d’être la seule de cette draft qui brille plus sur les réseaux sociaux que sur le parquet (coucou Dungee !). Bref, tout cela pour dire qu’Indiana a réussi le double-exploit de drafter un poste dont il n’avait pas besoin et une joueuse qui n’est pas à la hauteur d’un 4ème pick. Peut-être que Gondrezick me fera mentir avec un destin à la Laney, et c’est tout ce que je lui souhaite, mais aujourd’hui la seule conclusion qui s’impose est qu’elle fût probablement le pire pick de cette draft 2021…
Le cas Lauren Cox
Lors de la draft 2020, avec son 3ème pick, le Fever a fait le choix de Lauren Cox. Choix tout à fait logique, tous les scouts la plaçaient ici et soyons honnête, votre humble serviteur fût le premier à se réjouir de ce pick… malheureusement, la suite ne donnera pas raison aux observateurs. Alors tout d’abord, rappelons que Cox souffre d’un diabète de type- 1, ce qui rend sa présence en WNBA absolument remarquable et nous ne pouvons que saluer le parcours de la native du Texas. Toutefois, l’alumni de Baylor n’a jamais réussi à s’imposer. Et, elle a été cut sèchement cette saison, terrible désaveu du management à peine plus d’un an après sa draft. Alors certes, les stats de Cox au Fever ne sont pas terribles, mais elles doivent être contextualisées : elle a contracté le Covid-19 avant l’entrée dans la bulle en 2020 puis dans cette même bulle elle s’est blessée au genou… Au total, elle n’aura joué que 25 matches pour Indiana, 278 petites minutes en tout, un peu juste pour condamner définitivement un 3ème pick de draft. Au final, le management du Fever a considéré que les problèmes physiques de Cox étaient insurmontables et a décidé de se séparer de la poste 4. Certains me diront que ses débuts aux Sparks ne sont pas exceptionnels non plus, alors oui mais elle n’a joué que 5 matches et je ne suis pas convaincu que le contexte à L.A. soit meilleur que dans l’Indiana. Quoiqu’il en soit, il me semble que ne pas laisser sa chance à cette joueuse est problématique, surtout lorsque l’on connaît la capacité de résilience de Lauren Cox…
Ces trois épisodes nous éclairent, à mon avis, sur le futur du Fever et il est inquiétant. Le Fever est en construction et n’est pas un marché attractif, si la franchise de l’Indiana veut s’offrir le droit de rêver à une deuxième bague, elle devra avoir le nez fin et faire les bon choix car clairement elle n’attirera pas les grands noms des Free Agencies. Et c’est là que le bât blesse…
Avant d’écrire les lignes qui vont suivre, je veux déclarer ma flamme à Tamika Catchings. Tamika, sache que je t’aime, ne prends pas les lignes qui vont suivre trop personnellement, mais voilà quand on s’aime il faut pouvoir tout se dire, même ce qui ne va pas… Reprenons !
Donc nous disions, ah oui le nez fin… Jusqu’à présent, on ne peut que constater que la lecture du potentiel des joueuses est, comment dirais-je, hasardeux… Le management n’a pas su repérer le talent de Laney et le coaching staff l’exploiter. Les choix de draft se sont avérés jusqu’à présent pas terribles, surtout le dernier, même si McCowan a été une belle surprise (sauf que ce n’était pas un choix du management en place…dommage), or les prochaines cuvées de draft vont être incroyables de talent et Indiana aura de bons picks, il ne va surtout pas falloir se rater… pas comme cette année en somme. Bref, avec une attractivité digne du Mordor, une capacité à repérer les qualités des joueuses proche du néant, un player development infâme et une faculté à drafter qui pose question, on se demande comment le Fever va pouvoir rebondir…
Vous devez me trouver bien sombre, et il est vrai que tout n’est pas fichu du côté d’Indiana, le duo Allemand-McCowan offre de belles perspectives : à condition d’être en mesure de les entourer correctement (comprenez bien que ce n’est pas avec les 2 Mitchell et Robinson que les spectateurs de l’Indiana Farmers Coliseum verront les playoffs). Or, il faut l’avouer le staff du Fever n’offre aujourd’hui que peu de garanties. Je crois que la question peut d’ores et déjà se poser : la légendaire Tamika est-elle en mesure de relever ce défi ? Ou alors au-delà de son statut de GOAT a-t-elle un autre point commun avec un certain Michael Jordan ?