Avec la nouvelle année qui commence, le monde de la balle orange au féminin se tourne petit à petit vers la saison à venir. Et si le premier coup de semonce a été donné avec la loterie de la draft récemment qui a vu le premier choix être attribué au Fever d’Indiana, ce sont maintenant les choses sérieuses qui débutent avec l’arrivée prochaine de la Free Agency : la période des signatures des nouveaux contrats et de constitution des équipes pour la saison à venir.
Pour vous accompagner et vous préparer à cette période essentielle de préparation de la saison prochaine, nous vous avons concocté un petit guide. Si vous ne l’avez pas encore lu, la partie 1 de ce guide rappelait les bases du fonctionnement des contrats en WNBA pour bien en comprendre les rouages, la partie 2 s’intéressait à la situation des équipes de la Conférence Est.
Les différents tableaux et chiffres de cet article sont issus principalement du site anglophone Her Hoop Stats, véritable mine d’informations pour tous ceux qui s’intéressent aux contrats en WNBA.
Dallas Wings

- Nombre de joueuses sous contrat : 10
- Salaires : 1.056.804 $
- Cap Space : 363.696 $
Sur le papier, Dallas a déjà un effectif bien rempli et il lui reste pourtant encore un peu d’argent à dépenser. Vu la belle dynamique dans laquelle est le projet, on imagine mal le Front Office tout chambouler. Parmi les fins de contrat, il ne sera pas possible de resigner tout le monde. Teaira McCowan a progressé de manière indéniable au fur et à mesure de la saison dernière et Dallas aurait tort de ne pas vouloir y mettre le prix. « T-Mc » sera certainement courtisée mais les Wings auront probablement intérêt à s’aligner sur les offres de la concurrence. En parallèle de ce dossier, il faudra également régler celui de Marina Mabrey, dont la complémentarité avec Arike faisait des merveilles. Attention toutefois à ne pas surpayer. Marina a fait des coups d’éclats et cela a pu taper dans l’oeil des autres équipes. Jusqu’où sera prêt à aller Dallas ? Là est la question. Enfin, certaines jeunes joueuses atteindront la fin de leur contrat rookie cette année et il est probablement pertinent de se poser la question d’éventuelles prolongations. On pense en particulier à Satou Sabally, qui a démontré tout le talent dont elle pouvait faire preuve… quand elle n’était pas blessée. Ce manque de régularité pourrait refroidir les Wings au moment de lui proposer anticipativement son chèque.
Las Vegas Aces

- Nombre de joueuses sous contrat : 9
- Salaires : 1.281.696 $
- Cap Space : 138.804 $
Voici donc l’équipe avec le moins d’argent de disponible de la ligue. Normal me direz-vous, les Aces viennent d’être championnes et possèdent encore toutes leurs pièces principales sous contrat. Reste donc à repartir avec toute cette belle bande pour tenter le back-to-back et tenter de compléter l’effectif avec l’une ou l’autre role player. Rien d’impossible donc.
Los Angeles Sparks

- Nombre de joueuses sous contrat : 5
- Salaires : 424.399 $
- Cap Space : 996.101 $
C’est une page quasi blanche dont dispose le nouveau Front Office de Los Angeles. Parmi les joueuses sous contrat, seulement deux sont garantis. Et si Katie Lou a enfin lancé sa carrière après des débuts houleux et devrait donc en toute logique être en tenue l’année prochaine, Chennedy Carter ne semble plus en odeur de sainteté. Se dirige-t-on vers un trade ? Y a-t-il un intérêt d’une autre équipe ? Au vu du salaire encore raisonnable de l’arrière, l’équipe pourrait tenter de laisser passer la dernière saison. Sans compter qu’avec l’arrivée de Curt Miller au coaching, une nouvelle voix pourrait être ce qui ferait du bien à Chennedy.
En ce qui concerne les signatures, le chantier est d’ampleur. Le resignature de Nneka devrait être automatique tant elle est importante, tant sportivement que médiatiquement à LA. On emet plus de doute pour sa soeur Chiney mais nous ne serions pas surpris si les Sparks la resignait également. D’autant plus que Chiney a déjà joué sous les ordres de Miller lors de ses première années au Sun. Jordin Canada et Brittney Sykes sont des joueuses intéressantes pour l’impact qu’elles amènent des deux côtés du terrain et leur jeunesse. Mais quelles propositions recevront-elles des autres équipes et jusqu’où seront prêts à aller les Sparks ? Quant à Kristi Toliver, cela nous fait mal au coeur de le dire tant on aime la joueuse mais peut-être s’approche-t-on d’une fin de carrière. Elle semble tellement loin de son niveau d’il y a 2 ou 3 ans qu’on espère qu’elle puisse proposer un dernier tour de piste de qualité, histoire de ne pas se quitter sur une mauvaise note.
Minnesota Lynx

- Nombre de joueuses sous contrat : 5
- Salaires : 881.222 $
- Cap Space : 539.278 $
Voilà peut-être l’équipe avec une des situations les plus délicates de la ligue en terme de flexibilité. Sur le papier, Minnesota a de l’argent mais avec minimum 6 joueuses à signer pour 539k $, les contrats ne pourront être très juteux et on se dirige donc vers la signature de joueuses de complément pour entourer Napheesa Collier, Kayla McBride et Aerial Powers. Or, deux chantier principaux sont à régler pour l’équipe de Cheryl Reeve : la mène et le pivot. Pour le poste de meneuse, Moriah Jefferson a de bonnes chances d’être reconduite selon nous. Elle a retrouvé des couleurs, d’abord à Dallas et depuis son arrivée à Minny et apporte donc une solution satisfaisante. Pour le poste de pivot en revanche, le trou laissé par le départ à la retraite de Sylvia Fowles est béant. D’autant plus qu’avec sa grossesse en cours, Natalie Achonwa a de bonnes chances d’être absente une bonne partie si pas toute la saison. Parmi les Free Agent disponibles au poste de pivot, on peut citer comme candidates potentielles Brionna Jones ou Elizabeth Williams. Mais Minny n’aura pas la possibilité de leur proposer une enveloppe trop grosse. Les Lynx pourront-ils damer le pion à la concurrence sur ces dossier ?
Phoenix Mercury

- Nombre de joueuses sous contrat : 3
- Salaires : 538.850 $
- Cap Space : 881.650 $
Beaucoup de joueuses à signer avec beaucoup d’argent disponible, voilà un projet ambitieux mais qui ne semble pas impossible pour le Mercury. Si on entre un peu dans le détail toutefois, deux dossier risquent de peser dans la balance. Le premier est celui de Brittney Griner, qui a annoncé vouloir jouer cette saison, pour notre plus grand plaisir. Si on part du principe que Brittney sera apte à jouer à son meilleur niveau en Mai, et on lui fait confiance pour y parvenir, elle ne mérite rien de moins qu’un contrat max. Quant à la resignature de Diana Taurasi, vu son statut, on imagine mal l’équipe oser lui refuser ce même contrat max si elle en fait la demande, ce qui est tout à fait possible connaissant le caractère de la White Mamba. Or, avec ces deux contrats de plus dans la balance, Phoenix se retrouve à devoir avec des contrats exclusivement minimum. Voire pire, certains de ces contrats devront même être des contrats jeunes, pour être sur de rentrer dans le cap. On le voit, l’avenir ne s’annonce pas évident. Quid de Sophie Cunningham ou Kia Nurse dans ces conditions ? Une chose à noter cependant. Skylar Diggins-Smith est enceinte et risque donc de manquer une bonne partie de la saison. Dans le cas où elle déciderait de faire l’impasse complètement, l’équipe pourrait décider de suspendre son contrat, ce qui laisserait une place appréciable dans le cap. Mais comment les relations déjà parfois tendues entre la meneuse de caractère et sa franchise en ressortiront ? L’avenir nous le dira.
Seattle Storm

- Nombre de joueuses sous contrat : 2
- Salaires : 394.936 $
- Cap Space : 1.025.564 $
Voilà ce qui s’appelle être face à une page (quasi) blanche. Plus d’un million de cap disponible mais minimum 9 joueuses à signer. On se retrousse les manches côté Seattle. Le premier chantier sera évidemment de resigner Breanna Stewart. Certaines rumeurs la dise lorgner du côté de la grosse pomme mais Seattle garde un argument de poids. Ils sont les seuls à pouvoir lui proposer le contrat super max. Une différence de plus de 30.000 $ qui pourrait faire pencher la balance. Pour le reste, il faut acter les retraites de Sue Bird et Briann January et reconstruire intégralement ce secteur de jeu. Quelle position prendre vis-à-vis de Gabby Williams, qui risque de vouloir donner la priorité à l’équipe de France ? Que proposer à Tina Charles, qui a servi de remplaçante de luxe l’année passée mais mérite plus de part son statut ? Les chantiers ne manquent pas du côté d’Emerald City.