Dimanche, la saison de WNBL a sacré son nouveau champion : les Southside Flyers. C’est une bonne occasion pour revenir un peu sur cette saison mouvementée chez nos amies australiennes.
Tout d’abord, la WNBL, c’est quoi ? Pour les moins connaisseurs, vous ignorez peut-être l’existence de cette ligue (on ne vous en veut pas). Beaucoup de fans européens ne prêtent pas forcément attention non plus à ce qu’il s’y passe. Pour faire simple, c’est le championnat australien de basket féminin. Il compte uniquement 8 équipes, mais est parfois considéré comme le deuxième meilleur championnat national du monde, derrière la WNBA (mon coeur de français en rigole encore).
D’habitude, beaucoup de joueuses étrangères font leurs valises pour l’Australie pendant l’hiver. Par exemple, l’an dernier, avec la MVP américaine de la saison régulière Kia Nurse, ou encore la MVP française des finales, Olivia Epoupa (cocorico !), qui, toutes les deux, jouaient pour les championnes, les Canberra Capitals. Seulement, cette année, à cause du COVID-19, aucune joueuse extra-communautaire n’a été acceptée. Malgré tout, plusieurs joueuses (ou ex-joueuses) WNBA ont pu participer à ce championnat grâce à leur nationalité australienne, comme Cayla George (ex-Dallas) et Ezi Magbegor (Seattle) pour les Melbourne Boomers, et évidemment Liz Cambage (Las Vegas) pour les Southside Flyers, épaulée par la petite mais adroite Leilani Mitchell (Washington).
Ainsi a donc débuté une saison spéciale, avec 13 matchs de régulière et déjà un calendrier bouleversé par des soucis liés à la pandémie du côté de l’équipe d’Adélaïde. C’est la dernière fois que l’on aura entendu parler de ce fichu Covid en Australie, où le public était même de retour à la fin de la saison. Une fois la bulle créée, les joueuses se sont affrontées. Outre le spectacle offensif proposé par les Flyers, la lose perpétuelle de Bendigo (0 victoires au compteur) et le coeur défensif de Canberra, rien de bien surprenant.
C’est sur les derniers matchs de saison régulière que tout s’est emballé : le Fire de Townville a surpris les Boomers et les Capitals pour leur prendre la 2eme place, tandis que Southside a gagné en confiance. Stephanie Talbot, du Lightning d’Adélaïde, a été nommée MVP et défenseuse de l’année malgré une 6eme place au classement, tandis que la jeune Zitina Aokuso se voit couronnée du titre de 6eme femme de l’année.
Pour les playoffs, on a eu droit à un système très bizarre… er et 2eme s’affrontent pour aller en finale, le perdant affronte le vainqueur entre le 3eme et le 4eme, tout ça avec Townsville (2eme de la régulière) qui a l’avantage du terrain et tout ça, évidemment, en match à élimination directe…
Un gros bazar qui a vu le Fire, après une défaite contre les Flyers, créer la surprise sur le fil face aux Boomers, puis prendre une seconde fessée face à Southside. D’ailleurs, lors de cette dernière rencontre, on attendait beaucoup de Liz Cambage, ultra dominante jusque-là !) mais ses problèmes de fautes l’ont vite rattrapée et c’est finalement Leilani Mitchell qui aura porté l’attaque de façon brillante : 31pts, 9/13 au tir, 5 passes décisives et un titre de MVP de la finale pour la meneuse de poche des Mystics, tout en assurant une super défense sur la jeune mais déjà très talentueuse Shyla Heal. Retenez d’ailleurs son nom, car elle risque de rejoindre le continent américain à l’avenir…
Ainsi, la saison de ce championnat australien s’est terminée avec des promesses pour l’an prochain, où l’on espère que les stars WNBA non-Australiennes comme Kia Nurse reviendront au pays des kangourous. Pour l’instant, les Southside Flyers, qui reviennent au sommet du basket féminin australien pour la première fois depuis 2012 (ils s’appelaient alors les Dandenong Rangers) grâce notamment à une certaine madame Cambage, peuvent savourer.
La star des Las Vegas Aces est apparue en bonne forme et a globalement été au-dessus de la mêlée sans avoir à se démener. C’est plutôt bon signe en vue de son retour en WNBA, si celui intervient bien comme on le souhaite pour la saison 2021. Sa présence va rendre le projet des Aces, finalistes en son absence autour de la MVP A’ja Wilson, encore plus intrigant.