Elle est notre micro infiltré dans la Wubble. C’est elle qui fait des chorégraphies TikTok avec la fille de Sandy Brondello en bord de terrain, qui récolte les impressions des joueuses durant et après les matchs, qui scrute le salon de coiffure pour nous obtenir des images exclusives de la chute de Headband Bill Laimbeer. Bref, la WNBA est tellement mieux quand elle est couverte par une journaliste aussi compétente, passionnée et drôle qu’Holly Rowe.
A 54 ans, Holly a maintenant plus de 20 ans de boutique en tant que journaliste sportive au sein d’ESPN. Elle couvre la WNBA, évidemment, mais aussi de nombreux autres sports et ligues comme le softball, le beachvolley, la NCAA(W). Originaire de l’état de Utah, à l’Ouest des Etats-Unis, Holly a également été analyste pour le franchise WNBA des Utah Starzz jusqu’à ce que la franchise déménage à San Antonio.
Mais au delà de son impressionnant CV professionnel, cela fait des années qu’Holly Rowe donne une leçon de courage au monde entier.
En 2015, on lui diagnostique en effet un mélanome desmoplastique, une forme rare de cancer de la peau qui se répand rapidement. A l’époque, seuls ses amis proches, les membres de sa famille et son patron sont au courant de la première intervention chirurgicale visant à enlever la tumeur.
En 2016, seconde opération. Après avoir passé la soirée sur un terrain à couvrir un match de NCAA, la journaliste d’ESPN prend un vol tardif de Dallas à Salt Lake City, où elle habitait à l’époque. Le lendemain matin, elle subit une opération pour retirer une tumeur sous son aisselle. Le chirurgien lui enlève également 29 ganglions lymphatiques. Moins d’un mois après l’opération, elle est de retour sur les terrain pour couvrir les championnats de NCAA et NCAAW avec des tubes en plastique cousus dans son incision pour drainer le fluide dans un sac sous son chemisier.
Elle décide de ne plus cacher sa maladie : elle rase ses cheveux, qui tombent par poignées, via une vidéo sur Facebook. Elle affiche un manchon de compression au bras pour réduire un lymphoedème, un gonflement douloureux et persistant causé par l’accumulation de liquide lymphatique. Elle se bat et ne cache rien de la difficulté du combat qu’elle mène : “De nombreuses femmes, en particulier des survivantes du cancer du sein, m’ont remerciée d’avoir fait en sorte que cela semble normal”.
Quelques mois après cette 2ème opération et les traitements lourds qui en découlent, nouvelle douche froide : un scanner montre trois masses dans son poumon droit. Une biopsie confirme que les tumeurs sont cancéreuses.
Le médecin m’a dit que je devais commencer à réfléchir à la façon dont je voulais passer mon temps.
Holly Rowe
Holly s’inscrit alors à un essai clinique testant une approche d’immunothérapie combinée. Elle déménage également à New York avec son fils, dans un appartement ensoleillé à un pâté de maisons de Central Park. McKylin et sa maman passent les quelques jours où Holly n’est pas en voyage à regarder des films ensemble, des films sportifs le plus souvent. Creed est leur favori.
D’août 2016 à août 2018, Holly se rend à Los Angeles en avion tous les 21 jours pour des perfusions intraveineuses. En trois mois, les tumeurs pulmonaires commencent à se réduire. À la fin du traitement, le diamètre de la plus grosse tumeur a diminué de 21 millimètres à 3 millimètres. Ses médecins lui assurent que la masse restante est probablement du tissu cicatriciel résiduel. Holly a gagné !
Bien qu’elle ait d’abord hésité à partager ses difficultés personnelles avec les fans de sport, la journaliste est finalement heureuse d’avoir rendu public son diagnostic et son traitement.
Si le fait d’avoir vécu des moments difficiles en public a aidé quelqu’un d’autre à passer une meilleure journée, je pense que c’est important.
Holly Row
Pour aider les autres, Holly continue à travailler avec plusieurs groupes de défense des patients. Elle continue évidemment à fair des contrôles réguliers pour s’assurer que la maladie ne revienne pas. Elle admet qu’elle n’a jamais pensé aux dommages de la peau lorsqu’elle faisait des bancs solaires ou qu’elle avait des coups de soleil foudroyants. “Nous devons crier sur les toits que ces habitudes nous tuent littéralement”, affirme Holly Rowe.
Si Holly a choisi le journalisme sportif, c’est que, pour elle, les athlètes font partie des personnes les plus fascinantes au monde. Pendant son traitement, Holly a couvert les matchs de WNBA et cela l’a inspirée, constamment : “Chaque jour, je voyais des gens gagner. Je voyais ces femmes faire des choses incroyables. Cela m’a vraiment inspirée et m’a donné une force incroyable”. Très appréciée dans la communauté de la WNBA, Holly a aussi pu compter sur le soutien de nombreuses joueuses.
L’un de ses plus grands supporters est son fils, qui dit que sa mère est son héros. “Elle a fait ce qu’elle voulait, peu importe ce que le cancer lui a pris. Ma mère est le vrai Rocky”, dit McKylin. Et personne ne le contredira.