Cinq semaines ! C’est le temps qu’il nous restait à patienter avant le début tant attendu de la saison régulière 2022 de la WNBA. Cinq comme le nombre de postes au basket. Ce qui nous a donné l’idée parfaite pour passer le temps en attendant le premier coup de sifflet. Et si, en toute objectivité et décontraction, nous nous attaquions à un sujet anodins comme de classer les légendes all-time de cette ligue.
C’est donc l’exercice particulier auquel nous nous sommes attaqué pour les derniers mercredis précédant la première rencontre : déterminer quelles sont les 5 meilleures joueuses de l’histoire à leur poste.
Au menu, des stars, des championnes, de la légende. Les critères sont simples. Tout ce qui fait de près ou de loin une carrière est pris en compte. Le palmarès, la longévité, l’impact sur et hors terrain, le talent et le niveau intrinsèque. Tout y passera pour répondre à cette question : Quel est le top 5 All-time des joueuses sur ce poste ?
Et pour continuer cette semaine, place aux arrières.
Nos “consultants”, experts ès objectivité, se sont ainsi penchés sur l’épineux problème. Voici nos tops :
Florian
- Diana Taurasi
- Cynthia Cooper
- Katie Smith
- Deanna Nolan
- Cappie Pondexter
Ghislain
- Sheryl Swoopes
- Diana Taurasi
- Cynthia Cooper
- Katie Smith
- Cappie Pondexter
Shaï
- Diana Taurasi
- Sheryl Swoopes
- Cynthia Cooper
- Cappie Pondexter
- Katie Smith
Mentions :
- Alana Beard
- Vickie Johnson
- Allie Quigley
Diana Taurasi
Si le premier épisode sur les meneuses s’est passé sans trop de mal, les arrières nous ont donné du fil à retordre. Le débat fut rude et notre amitié mise à rude épreuve. Qui de Diana Taurasi ou de Sheryl Swoopes pouvait prétendre au titre de meilleure arrière de tous les temps ? Dans le camp des défenseurs de la White Mamba, nous retrouvons donc Shaï. Diana Taurasi, c’est avant tout un scoring indécent et incessant. Plusieurs fois meilleure marqueuse de la ligue, elle en possède actuellement le plus haut total. Elle a encore été capable, malgré son âge avançant de planter la trentaine sans problème les soirs où elle a la main chaude. Certains lui reprocheront son manque d’implication défensive, surtout lors de ces dernières saisons mais quelle tueuse de l’autre côté du terrain !
Côté Palmarès, Diana Taurasi c’est 3 titres dont 2 MVP des Finales et un MVP de saison régulière en 2009. La saison dernière, même si l’équipe mise désormais sur la relève de Skylar Diggins-Smith et Brittney Griner, le Mercury s’est encore hissé en Finales. Mais Diana Taurasi c’est aussi et avant tout une icône hors terrain, un mental de guerrière, une trashtalkeuse toujours à l’affut du bon mot et une compétitrice maladive. Alors, Diana meilleure arrière All-Time ? Voyons un peu ce que la concurrence a à nous dire.
(re)découvrez notre portrait de Diana Taurasi.
Sheryl Swoopes
Si le choix a été si difficile entre Diana Et Sheryl c’est aussi parce que nous avons là un duel de génération. Swoopes représente la genèse de la ligue et en est probablement la première superstar. Sur le plan du palmarès, le bilan est sans équivoque avec tout d’abord 4 titres. Les 4 premiers de l’histoire de la WNBA des Houston Comets qu’elle gagnera aux côtés de Cynthia Cooper. Elle prendra ensuite plus personnellement les rênes de l’équipe et engrangera les distinctions personnelles en étant élue 3 fois MVP et 3 fois Defensive Player of the Year. Joueuse ultra complète sur le terrain, hors terrain elle fut une des premières icônes féminines de la balle orange. Surnommée Air Swoopes, elle sera une des premières athlètes à obtenir des chaussures signatures à son nom. En 2005, son coming out, fait très rare chez les sportifs et sportives à l’époque, permettra également de faire bouger les lignes. Une pionnière avant tout. C’est pour toutes ces raisons que Ghislain lui accorde sa première place All-Time.
Devant la difficulté de ce débat, votre serviteur aura choisi une 3e voie plus simple (et plus lâche) : considérer Sheryl Swoopes comme une ailière et la faire apparaître dans un autre top. En effet, même si dans le profil de jeu, Sheryl est une poste 2, dans les faits lors des titres des Comets, elle jouait bien souvent aux côtés de Kim Perrot (ou Janeth Arcain) et Cynthia Cooper. Ce qui faisait d’elle, numériquement en tout cas, une poste 3. L’argument est un peu spécieux mais il suffira pour me permettre de me sortir de ce débat par une petite pirouette.
Cynthia Cooper
A quoi ressemblerait ce top si Cynthia Cooper avait pu réaliser une carrière complète dans la ligue ? Il est en fait possible et probable que Coop aurait réglé notre dilemme en s’imposant tout simplement comme numéro 1 incontestable. Car sa courte carrière WNBA aura été parfaite en tout point. A sa sortie d’université, la WNBA n’existe pas encore et Cynthia s’en va donc poursuivre sa carrière en Europe. Là-bas, elle sort des radars américains ce qui fait qu’à son retour pour les débuts de la ligue, en 1997, du haut de ses 34 ans elle est considérée comme une vétérane, présente pour amener son expérience à une équipe des Comets débutantes. En fait, il n’en est rien. Cynthia est au sommet de son art et sera élue MVP de régulière lors des 2 premières saisons de la ligue. Elle ne restera que 4 saisons pour un bilan sans tache de 4 titres. Après 2 années au coaching du Phoenix Mercury, elle revient en 2003 jouer 4 petits matchs aux Comets à l’âge de 40 ans. Elle sera alors encore à 16pts de moyenne sur ces rencontres. Au global, c’est la brièveté de la carrière WNBA de Cynthia Cooper qui nous la fait reculer derrière les autres citées. Car avec une carrière complète du même acabit, Coop pointerait vers tous les plafonds historiques de cette ligue.
Katie Smith
Le poste 2 est appelé au Etats-Unis Shooting Guard. Dans Shooting Guard, il y a “shooting”. Et s’il y a bien une discipline dans laquelle Katie Smith vient se positionner très haut c’est bien le shoot. A l’heure où nous écrivons ces lignes, elle trône toujours à la 3e place du classement All-Time du nombre de 3pts rentrés en carrière. Elle est seulement dépassée par les monstres de la longévité Sue Bird et Diana Taurasi. En terme de longévité, Katie Smith n’a d’ailleurs pas à rougir puisqu’elle est toujours 5e All-Time en nombre de matchs joués en carrière.
Mais la carrière de Katie Smith, ce n’est pas qu’une question de shoot et de longévité. Son histoire commence à Minnesota où elle est draftée et jouera de 1999 à 2005. Dans cette jeune équipe du Lynx, elle réalisera probablement ses meilleures saisons statistiques à titre personnel, dépassant la vingtaine de points par match lors de sa saison sophomore et sa 3e année. Cependant l’équipe ne gagne pas et en 2005 elle déménage pour le Shock de Detroit. Là, l’alchimie avec son coach Bill Laimbeer est immédiate et elle sera un pion crucial des titres de 2006 et 2008. Elle sera d’ailleurs élue MVP des Finales lors de ce dernier. Après le départ de la franchise pour Tulsa, Katie décide de ne pas suivre le mouvement et s’en va à Washington pour une saison avant de partir au Seattle Storm pour 3 ans. Elle finira par une dernière pige à New York où elle retrouvera les ordres de Bill Laimbeer en tant que coach. Si sa récente expérience en tant que coach au Liberty a tendance à ternir un peu son image (encore qu’il faille parler du contexte compliqué dans lequel elle a eu à travailler), il ne faut pas oublier la joueuse incroyable qu’était Katie Smith. Reconnue comme faisant partie des meilleures joueuses la ligue à chacune des échéances (10 ans, 15ans, 20 ans, 25 ans), elle ne pouvait pas ne pas apparaître dans notre top.
Cappie Pondexter
Existe-t-il beaucoup de joueuses plus excitante à voir sur un parquet que Cappie Pondexter ? Avec sa vivacité, sa capacité au scoring hallucinante et son handle d’élite, Cappie fait partie de ces joueurs et joueuses qui ont contribué à amener un peu de la rue sur les parquets. Il ne faudrait pas croire pour autant que le jeu de Cappie se concentre uniquement sur la performance individuelle. La carrière de Cappie s’est d’ailleurs très rapidement concentrée sur un objectif tout simple : gagner.
Draftée par le Phoenix Mercury en 2006, elle contribue dès l’année suivante à lui faire gagner le premier titre de son histoire, en 2007. Elle sera d’ailleurs élue MVP des Finales. Elle participera encore au titre suivant en 2009, portant son palmarès à deux bagues. Un bilan dont rêvent de nombreuses joueuses. En 2010, elle rejoint le New York Liberty et son impact individuel et statistique ne faiblit pas. Elle y reste 5 saisons avant de rejoindre le Chicago Sky d’Elena Delle Donne pour tenter de les envoyer à nouveau en Finales et obtenir un titre. Elle n’y parviendront malheureusement pas et, après une dernière pige à Los Angeles et puis Indiana, la carrière de Cappie s’arrêtera sur un bilan plus qu’honorable de 2 titres. Mais l’impact de Cappie se mesure aussi au delà des statistiques. Elle fait partie de ces joueuses devant lesquelles il est impossible de rester indifférent. De ces joueuses qui nous font lever la nuit tout simplement. Et sa place dans notre top n’en est que méritée.
Deanna Nolan
Pour terminer ce classement, j’ai tout de même voulu honorer une joueuse dont on parle finalement peu lorsqu’on évoque l’histoire de la WNBA. Deanna Nolan fut de l’épopée du Detroit Shock et des 3 titres de 2003, 2006 et 2008. Et si elle ressort finalement peu des conversations, c’est sans doute du à l’homogénéité du collectif de Détroit à cette époque. Mais il n’est sans doute pas exagéré de dire que Deanna Nolan était probablement la joueuse la plus forte de cette effectif et certainement une des leaders. Avec 3 titres dans sa besace donc le second, en 2006, ponctué d’un MVP des Finales, sa place dans ce top n’est donc pas volée.
Et vous, quel est votre avis dans ce débat ? Sheryl Swoopes ? Diana Taurasi ? Comment classez-vous votre top personnel ? N’hésitez pas à venir nous donner votre avis. Et rendez-vous mercredi prochain pour s’attaquer aux ailières.