Las Vegas Aces – Seattle Storm : 78-73
Seattle avait dans tous les cas déjà réussi sa mission en prenant le game 1 à Las Vegas. Mais après tout, pourquoi ne pas enfoncer le clou si l’occasion se présentait ? Le Storm n’est pas passé si loin que ça de mener 2-0 avant d’héberger la suite de la série. Les Aces ont quand même de la fierté, du mental et les joueuses qu’il faut pour ne pas baisser pavillon. Vegas a égalisé à 1-1 la nuit dernière, au terme d’un match animé et serré, comme on pouvait s’y attendre avec ces deux superpuissances de la ligue.
En voyant Breanna Stewart activer le mode légende (32 points, 7 rebonds, 3 passes et 3 contres) d’entrée de jeu, on s’est dit à un moment que la troupe de Becky Hammon n’allait pas tenir le choc. Sauf que “Stewie” s’est retrouvée un peu trop seule offensivement et contrainte d’en faire beaucoup plus que de raison. Toute “Stewie” qu’elle est, impossible d’aller remporter un match de cette envergure sans plus de soutien. Surtout qu’en face, A’ja Wilson était nettement mieux lunée que trois jours plus tôt et d’humeur à dominer près du cercle.
Fraîchement élue Defensive Player of the Year, l’intérieure de Sin City a répondu au défi après un piteux game 1. La MVP 2020, certes aidée par les choix défensifs discutables du Storm, a été à la hauteur de l’événement : 33 points, 13 rebonds et 3 contres à 13/18. Pourtant, malgré cette ligne de stats ronflante, Wilson n’est peut-être pas la joueuse-clé de cette victoire pour Las Vegas. Chelsea Gray (19 pts, 7 asts, 7 rbds) a été tout simplement monumentale dans sa capacité à marquer dans les moments chauds, à organiser le jeu et à réussir des actions défensives épatantes malgré des match-up pas souvent favorables, à coups d’entre-deux provoqués grâce à son abnégation.
Revenues à deux longueurs après un shoot avec la planche de Sue Bird à 14 secondes de la fin, les joueuses de Noelle Quinn n’ont pas pu poursuivre leur effort jusqu’au bout après avoir été dominées en deuxième mi-temps. On notera que Sue a passé une partie du match à se prendre le bec, verbalement et dans la course, avec Kelsey Plum, qui a trouvé le moyen de finir avec 18 points au compteur malgré une fébrilité offensive inhabituelle. Ce qui a aussi fait défaut au Storm, en plus de la capacité à ralentir un peu le tempo trop favorable aux Aces, c’est la soirée très difficile de Jewell Loyd. Touchée au poignet, la Gold Mamba n’a jamais trouvé son rythme (8 pts à 2/10) et a fait défaut à Seattle, surtout en fin de partie malgré une passe décisive improbable après avoir perdu sa chaussure.
Pour le game 3, on espère vraiment que Gabby Williams et Dearica Hamby seront remises pour aider leur équipe. Dans leurs registres respectifs, l’internationale française et l’intérieure All-Star sont extrêmement précieuses et auront un rôle à jouer dans le sort de cette série palpitante, dans laquelle on voit quand même de sacrées joueuses dans la plénitude de leur art.
Chicago Sky–Connecticut Sun : 85–77
Par Ghislain Clément
Chicago se devait de réagir après la défaite au Game 1, où les filles de James Wade avaient été complétement étouffées par l’intensité défensive du Sun. La réponse a été propre et cinglante ! Le Sky a littéralement détruit le Sun en proposant un jeu de qualité avec un danger provenant de partout (les 5 joueuses du 5 majeur sont à plus de 10 points).
Emmenées par le trio de créatrices Courtney Vandersloot, Emma Meesseman, Candace Parker (46 points, 14 rebonds et 15 passes à 60%), elles ont complètement fait déjouer les joueuses de Curt Miller dès l’entame de match (+10 à la fin du premier quart et +15 à la MT), qui n’avaient clairement pas la tête à ce match. Seule satisfaction, Jonquel Jones (23 points 7 rebonds à 59%) a réussi à sortir la tête de l’eau. Mais avec une défaillance globale aux tirs à l’image d’Alyssa Thomas, DeWanna Bonner ou Courtey Williams (6/24 aux tirs), aux lancers francs (8/16 tout juste à 50%) et une absence totale de défense du backcourt de Chicago (merci les backdoors), le Sun ne pouvait rien espérer d’autre qu’une belle fessée…
Ne vous trompez pas, le score final (85-77) est très flatteur pour Connecticut, qui a été le plus souvent à plus de 20 points du Sky. Nous voilà donc à 1-1 dans cette série, avec certes toujours l’avantage du terrain pour le Sun, mais aussi une dynamique qui s’est nettement inversée. Il faudra clairement des bonnes adaptations pour revenir sur un jeu plus « dur » pour faire dérailler le gros collectif du Sky. Sinon il est fort probable que le Sun soit en vacances dans deux matchs… Curt Miller a du travail, mais il peut par exemple se pencher sur les bonnes minutes du duo Odyssey Sims– DiJonai Carrington sur le backcourt pour concocter une solution intéressante à ses problèmes.