Los Angeles Sparks 66-64 Atlanta Dream
Nneka Ogwumike n’est pas franchement du genre à trembler lorsque les secondes s’égrainent. On parle d’une joueuse qui a offert le titre 2016 aux Los Angeles Sparks dans un game 5 décisif contre les Lynx à 3 secondes de la fin. L’une des dernières survivantes de cette époque glorieuse pour L.A. avec Kristi Toliver a toujours cet ADN clutch en elle. Elle l’a prouvé la nuit dernière en arrachant la victoire à 0.1 seconde du buzzer face à Atlanta.
On a d’abord cru que ce serait à nouveau Kristi Toliver qui délivrerait les filles de Derek Fisher, mais le tir de la future assistante de Jason Kidd à Dallas a rebondi contre le cercle. C’est là que Nneka Ogwumike a fait parler son flair et son sang froid, en captant la balle puis en finissant en deux temps-trois mouvements sur le gong.
Ce panier de l’ancienne MVP a évité aux Sparks une sacrée déconvenue après avoir nettement dominé les débats jusqu’à un dernier quart-temps vendangé. Le Dream a fait l’effort de s’accrocher aux basques de Courtney Williams (23 points, 11 rebonds) et d’Aari McDonald (15 points), pour finalement craquer sur le fil. C’est la troisième victoire de suite pour Los Angeles, qui est gentiment en train de mettre la pression à Dallas, pour le moment 8e et dernier qualifié virtuel pour les playoffs.
Connecticut Sun 82-71 Minnesota Lynx
Cheryl Reeve est une légende du coaching et entrera au Hall of Fame le moment venu. Ca ne doit pas l’exempter des critiques ou d’accusations de mauvaise foi. Les Minnesota Lynx ont chuté pour la deuxième fois en 48 heures contre le Connecticut Sun, un adversaire ultra coriace et désormais en tête de la ligue avec un bilan identique à celui des Las Vegas Aces. Plutôt que de se pencher sur les lacunes affichées par son équipe, Reeve n’a eu qu’une seule obsession après la fin de la rencontre : le gap entre le nombre de lancers obtenus par le Sun et celui de son équipe, 25 à 10.
Toutes ses réponses ou presque aux questions des médias peuvent être résumées ainsi, même lorsqu’elles étaient hors-sujet : “25 à 10”. Se plaindre d’un arbitrage défavorable est tout à fait acceptable lorsque c’est un tant soit peu justifié. Là, cette affiche a été âpre, intense et physiquement exigeante pour toutes les actrices du match. Le Sun n’a pas eu beaucoup plus de coups de sifflet en sa faveur et c’est majoritairement parce que DeWanna Bonner, Jonquel Jones et Briann January ont été plus agressives vers le cercle que les filles de Curt Miller ont été aussi souvent sur la ligne. Minnesota compte par ailleurs rarement sur les lancers. On se souvient du match remporté il y a quelques temps avec 0 lancer obtenu, une première en WNBA.
C’est aussi parce que Bonner a sorti un énorme match (31 points et 11 rebonds à 11/17) pendant que Jonquel Jones (20 points) était surveillée comme le lait sur le feu et freinée par un problème de fautes, que le Sun a pris le dessus. On n’a pas particulièrement vu d’adaptation de la part de Minnesota par rapport au match de mardi et Sylvia Fowles (18 pts, 11 rbds), la seule à même de répondre au défi physique des intérieures de Connecticut, doit encore se demander pourquoi elle n’a pas été plus alimentée. Ce n’est pas non plus l’arbitrage qui explique le 4/15 de Napheesa Collier ou l’échec constant, bien que logique, du jeu en post-up de “Phee” et de sa camarade Damiris Dantas.
Il ressort finalement surtout de ce match l’impression que Cheryl Reeve et les Lynx n’ont qu’une crainte : affronter le Sun, une équipe parfaitement armée pour les faire déjouer, en playoffs.
Phoenix Mercury 77-64 Washington Mystics
Brittney Griner est en train de rouler sur tout le monde en WNBA et de rappeler qu’elle n’est pas n’importe quoi. La pivot du Phoenix Mercury a encore lâché les chevaux la nuit dernière lors de la victoire relativement sereine de son équipe contre les Washington Mystics. Griner a claqué 30 points, 12 rebonds et 5 passes, dans la lignée de ses énormes prestations post-break des Jeux Olympiques. Le duel attendu avec Tina Charles n’a pas eu lieu, puisqu’une fois n’est pas coutume, l’ancienne star de New York n’était pas dans un grand soir en attaque (17 pts à 5/16).
Washington a tenu le choc pendant une mi-temps (+5 à la pause), avant de vivre un cauchemar offensif après le repos. Les Mystics n’ont marqué que 20 points sur l’ensemble des deux derniers quart-temps, pour finir à… 28% d’adresse globale. Ariel Atkins, irréprochable depuis le début de la saison et logiquement récompensée par une sélection avec Team USA aux J.O., est complètement passée au travers avec un 2/16 en attaque. Pendant le gigantesque trou d’air des championnes 2019, “BG” et Skylar Diggins-Smith (17 pts) se sont régalées pour enregistrer une troisième victoire de suite et se rapprocher du top 4.
Même si on imagine que son niveau physique est loin d’être optimal après deux saisons blanches, le retour d’Elena Delle Donne dans les prochains jours va faire un bien fou à Washington. Les Mystics ont besoin que la maîtresse des lieux soit présente. Sans son aura et son talent, accrocher les playoffs risque d’être mission impossible.