
Nous vous le proposons à nouveau ici en version « brute » : utile pour les archives et pour pouvoir comparer avec celui de l’année prochaine. Voici le rappel des critères que nous avons utilisé :
Ce classement est un Power Ranking des joueuses WNBA en activité selon notre point de vue au 1er décembre 2019. Il ne s’agit pas uniquement d’un bilan de la saison dernière ou d’un classement All-Time, mais d’un cocktail des critères suivants : Niveau estimé de la joueuse à l’instant T et sur la saison écoulée + Palmarès et/où distinctions (trophées individuels, All-WNBA Teams, All-Stars, etc…) sur les 3 dernières années pour récompenser la constance + Caractère unique ou original de son jeu
#24 : Diamond DeShields

24 ans, Arrière, Chicago Sky
All-Star (2019), All-WNBA Second Team (2019), vainqueur du Skills Challenge (2019)
Au moment de choisir le prénom de leur fille, Delino et Tisha DeShields ont dû avoir un pressentiment. Chez elle, le talent s’évalue à 24 carats. C’est simple : le présent et l’avenir de Chicago, pour ne pas dire celui de la WNBA, c’est Diamond DeShields. Derrière le tandem majeur Quigley-Vandersloot, l’arrière de 24 ans est l’une des joueuses les plus euphorisantes de la ligue grâce à des skills au-dessus de la moyenne et des qualités athlétiques phénoménales. En transition, il faut se lever de bonheur pour espérer la stopper et on a fréquemment l’impression que les 9 autres joueuses sur le terrain sont en slow motion à côté d’elle. Obligée de porter des lunettes de protection, sa marque de fabrique, en raison d’une maladie dégénérative de l’oeil, la Floridienne de naissance va pourtant plus vite que la musique. Sélectionnée au All-Star Game dès sa deuxième saison dans la ligue, l’ancienne Lady Vol de Tennessee a montré de l’aplomb pour ses débuts en playoffs la même année. Pour le premier match de sa carrière en post-saison, « DDS » a inscrit 25 points contre Phoenix, soit la cinquième performance la plus prolifique de l’histoire pour une débutante à ce niveau. Le plus intéressant dans tout ça, c’est que sa marge de progression semble encore importante et qu’on devrait la voir passer un palier sous les ordres de James Wade la saison prochaine. On sent que les goggles vont être très « tendance » en WNBA en 2020…
#23 : Angel McCoughtry

33 ans, Ailière, Atlanta Dream
All-Star (2011, 2013, 2014, 2015 et 2018), All-WNBA 1st Team (2011 et 2015), All-Defensive 1st Team (7 fois de suite entre 2010 et 2016), meilleure marqueuse de la ligue (2012 et 2013).
La nouvelle est tombée début novembre. Angel McCoughtry est officiellement autorisée à rejouer au basket, un an et trois mois après avoir été fauchée par une grave blessure au genou contre Las Vegas. Sur son compte Instagram, la star d’Atlanta s’est déclarée « pleine de larmes de joie ». Qu’on ne s’y trompe pas, l’ailière du Dream ne va pas rester émue bien longtemps. Ce sont même ses adversaires qui risquent de pleurer très prochainement à l’idée de devoir défendre à nouveau sur elle en 2020. Angel McCoughtry a beau avoir 33 ans et l’obligation de se relever d’une lourde blessure, elle est encore, théoriquement, l’une des meilleures joueuses du monde. Avant d’être frappée par la malchance, elle venait de fêter une cinquième sélection au All-Star Game et de claquer 39 points (la moitié du total de son équipe ce soir-là !) contre New York. On parle aussi d’une joueuse capable de remporter deux fois le titre de meilleure marqueuse de la ligue, tout en étant 7 fois de suite dans le meilleur cinq défensif WNBA. La dynamique récente ne plaide pas en sa faveur et les trois Finales atteintes avec le Dream commencent à dater un peu. Sur le plan individuel, on ne peut néanmoins pas se résoudre à sortir une basketteuse aussi complète de notre classement. On a même dans l’idée qu’Angel McCoughtry sera classée un peu plus haut dans notre calendrier de l’Avent 2020…
#22 : Skylar Diggins-Smith

29 ans, Meneuse, Dallas Wings
All-Star (2014, 2015, 2017 et 2018), All-WNBA 1st Team (2014 et 2017), MIP (2014).
Porter un enfant et accoucher est déjà un tour de force en soi. Skylar Diggins-Smith, elle, a disputé toute la saison WNBA 2018 enceinte. Il faut se rendre compte que, malgré ça, la meneuse des Dallas Wings a été All-Star pour la quatrième fois de sa carrière à presque 18 points et 6 passes de moyenne, tout en étant nommée dans le deuxième meilleur cinq WNBA. Après avoir donné naissance à son premier enfant, l’ancienne star de Notre Dame s’est retrouvée confrontée à une dépression post-partum et a déploré le manque de soutien de sa franchise avant d’opter pour une saison blanche. Il faut donc s’attendre à ce qu’elle porte un maillot différent dans quelques mois, comme son ex-coéquipière Liz Cambage. Une campagne de playoffs réussie, c’est justement ce qui manque à cette joueuse au talent immense. On l’a vu lors de sa reprise avec Team USA début novembre, la gauchère est toujours sacrément douée, avec un arsenal offensif des plus complets et une vitesse d’exécution qui lui donne un temps d’avance sur la plupart de ses adversaires. La WNBA aime les comeback stories et celle de Skylar Diggins-Smith, à Dallas ou ailleurs, pourrait bien en être une en 2020.
#21 : Tina Charles

31 ans, Pivot, New York Liberty
MVP (2012), All-Star (7 fois, dont 2017, 2018, 2019), All-NBA First Team (cinq fois), All-Defense First Team (deux fois), meilleure rebondeuse de la ligue (2010, 2012 et 2016), meilleure marqueuse de la ligue (2016).
Tina Charles est sans doute ce que le basket new-yorkais a de plus précieux, hommes et femmes confondus, depuis cinq ans. La barre n’a pas été mise très haute par les Knicks et les Nets durant cette période, mais ça ne doit rien enlever à la classe de l’intérieure de Big Apple. Revenue à la maison en 2014 – elle est née dans le Queens – après avoir démarré fort dans le Connecticut (deux titres NCAA avec Maya Moore et une saison MVP en WNBA avec le Sun en 2012), Charles est une incontournable de la ligue et de Team USA. Dominante des deux côtés du terrain et leader inspirante, sur le parquet et en dehors, il manque à son arsenal cette faculté à emmener une équipe vraiment loin en post-saison. Depuis son trade vers New York, Tina Charles n’a gagné qu’une série de playoffs et reste sur deux saisons achevées par des vacances prématurées. C’est ce qui explique en partie cette place qui peut paraître indigne de son talent. Sur le strict plan individuel, celle qui est diplômée en psychologie et droit pénal est d’ores et déjà l’une des intérieures les plus douées de l’histoire de la WNBA. Espérons que les prochaines années de sa carrière, avec l’arrivée probable de Sabrina Ionescu pour l’épauler, lui permettront d’agrémenter un CV pas assez clinquant sur le plan collectif. On attend de voir aussi si sa baisse statistique au scoring et au niveau de l’adresse la saison dernière n’était qu’un accident ou le début du déclin.
#20 : Kayla McBride

27 ans, Arrière, Las Vegas Aces
All-Star (2015, 2018 et 2019)
Spoiler alert : les Aces ont trois joueuses présentes dans ce calendrier de l’Avent et donc dans les 24 meilleures joueuses sur la ligne de départ de la saison 2020. C’est ce qui rend Las Vegas effrayant dans la lutte pour conquérir le trône. Au 20e rang, Kayla McBride est la première du trio à apparaître. Si « KayMac » est le troisième plus gros talent de votre équipe, vous avez a priori de quoi voir venir. L’arrière All-Star est une attaquante surdouée, munie d’un shoot somptueux et assassin (42.8% à 3 points en 2019), d’un petit dribble dans le dos létal et d’une maîtrise des angles à la finition assez unique. Avant que la franchise ne déménage et qu’Aj’a Wilson et Liz Cambage ne débarquent dans le Nevada, « McBuckets » n’était qu’une soliste isolée dans un collectif médiocre à San Antonio. Avec des joueuses de qualité autour d’elle, l’ancienne Fighting Irish de Notre Dame peut aujourd’hui donner le meilleur d’elle-même sans avoir à faire des miracles et on prend le pari que son impact sera décisif dans les mois qui viennent. Elle fait partie de ces joueuses originales et créatives qui donnent envie de se lever la nuit pour allumer le League Pass. Kayla McBride est certes un ton en-dessous des superstars WNBA sur le plan du palmarès et des distinctions individuelles, mais en termes de niveau et de popularité, sa courbe est clairement ascendante. Notre compère @MysticsBe soulignait récemment que les stats de « KayMac » sur 36 minutes la saison dernière ressemblaient fort à celles d’un certain Vince Carter au début du 21e siècle. Il y a nettement plus déshonorant…
#19 : Allie Quigley

33 ans, Arrière, Chicago Sky
All-Star (2017, 2018, 2019), meilleure 6e femme de l’année (2014, 2015), vainqueur du concours à 3 pts du All-Star Game (2017, 2018).
Personne n’incarne mieux l’abnégation qu’Allie Quigley en WNBA aujourd’hui. A 33 ans, la joueuse du Sky évolue avec la fraîcheur et l’envie de celles et ceux qui percent sur le tard. Il faut se rendre compte qu’avant qu’elle ne soit relancée par Chicago en 2013, peu misaient sur un avenir en WNBA pour elle. Quigley a été coupée cinq fois en début de carrière – deux fois par le Storm – et commençait à songer à une reconversion lorsque le Sky lui a offert une nouvelle chance. Finalement, il lui fallait simplement revenir dans son Illinois natal pour trouver la plénitude.
Depuis qu’elle s’est installée dans cette équipe, Allie Quigley est devenue indispensable. D’abord comme 6e femme, puis comme titulaire indiscutable, et sa montée en puissance est aussi impressionnante que continue. All-Star ces trois dernières années, « Quig » est parfaitement dans l’air du temps et est sans doute la meilleure shooteuse de la planète à l’heure actuelle. Si Alysha Clark l’a devancée au pourcentage la saison dernière (48% contre 44%), la n°14 de Chi-Town s’est à nouveau montrée la plus prolifique from downtown avec 80 coups de poignard en 2019.
James Wade utilise cette arme essentielle dans la WNBA actuelle à merveille et permet de montrer que le talent d’Allie Quigley mérite d’être mis en lumière indépendamment de celui de sa compagne Courtney Vandersloot. Ses adversaires en sont bien conscientes. Le traditionnel sondage anonyme réalisé en début de saison auprès des joueuses avait permis de constater que 75% de la ligue la considérait comme la « meilleure shooteuse pure », mais aussi comme la joueuse la plus sous-cotée, à égalité avec Chelsea Gray et Tiffany Hayes.
#18 : Candice Dupree

35 ans, Power Forwaord, Indiana Fever
All-Star (7 fois, dont 2017 et 2019), championne WNBA (2014), 5e meilleure marqueuse de l’histoire de la WNBA.
Il y a deux choses certaines en ce bas monde : la mort, évidemment, et un jumper réussi de Candice Dupree si son adversaire lui laisse un centimètre d’espace en trop. Les meilleurs jours de l’intérieure d’Indiana sont derrière elles, mais on ne peut pas l’écarter de la discussion dans ce Power Ranking alors qu’elle a encore été All-Star en 2019 et a grimpé un nouvel échelon pour devenir la 5e meilleure marqueuse de l’histoire de la WNBA.
Au gré de ses changements de looks et de franchises, la joueuse de 35 ans a affiché une constance admirable grâce à des fondamentaux techniques au-dessus de la moyenne. Elle n’a jamais été là pour amuser la galerie. Aujourd’hui encore, c’est l’efficacité qui prime pour l’ancienne universitaire de Temple. A défaut d’être flashy, Candice Dupree a une présence, une aura et un leadership qui suscitent crainte et respect. La simplicité et la propreté inaltérables de ses gestes sont d’ailleurs une forme de spectacle. Son ex-coéquipière au Mercury Diana Taurasi a toujours dit que Dupree était l’une des basketteuses qu’elle préférait voir jouer.
Celle que l’on comparait parfois à Tim Duncan à son apogée avec Phoenix n’a pas encore disputé les playoffs avec le Fever depuis son trade en 2017. Elle aura l’ambition de retrouver cette exposition en 2020, grâce à l’arrivée de Marianne Stanley sur le banc et de la légende locale Tamika Catchings à la direction. Dupree aura aussi pour challenge de prouver que sa nette baisse statistique de 2019 (11.6 points et 5 rebonds de moyenne) n’est pas synonyme de vrai déclin et qu’elle a encore assez d’essence dans le moteur pour aller déloger Cappie Pondexter du 4e rang all-time et faire vivre quelques émotions fortes à Indiana.
#17 : DeWanna Bonner

32 ans, Arrière/Ailière, Phoenix Mercury
All-Star (2015, 2018 et 2019), All-WNBA 1st Team (2015), 6e femme de l’année (2009, 2010, 2011), Championne WNBA (2009 et 2014).
Le fait que Skylar Diggins-Smith ait joué au plus haut niveau en étant enceinte de 3 mois était bluffant. Que DeWanna Bonner soit revenue en 2018 comme si de rien n’était après avoir accouché de jumeaux et passé une saison blanche l’est tout autant. La compagne de Candice Dupree (18e de notre ranking) est restée à un niveau de performance impressionnant avec le Phoenix Mercury en 2018 et 2019. Avec, puis sans Diana Taurasi, la double championne WNBA et désormais triple All-Star a fait le job au quotidien. Bonner est une attaquante féroce doublée d’une rebondeuse innée et ses deux derniers exercices sont d’ailleurs parmi les plus prolifiques au scoring de sa carrière (17 points de moyenne sur 2018 et 2019). La fluidité, la taille (1,93 m), les qualités athlétiques et la faculté à shooter depuis le parking lorsque les secondes se font rares de Bonner sont un cauchemar pour l’opposition. On ne sait pas encore si elle sera toujours membre du Big Three de Phoenix avec Taurasi et Brittney Griner la saison prochaine (elle est free agent), mais elle vaut théoriquement bien mieux que le statut de n°3 d’une équipe. Ce n’est pas pour rien si elle était en 2019 la joueuse la mieux payée de toute la ligue, malgré un salaire annuel inférieur à la moyenne de celui des arbitres NBA…
#16 : Alyssa Thomas

27 ans, Forward, Connectitut Sun
All-Star (2017, 2019), All-Defensive 2nd Team (2017, 2019)
Alyssa Thomas n’a pas (encore) la popularité d’autres stars de la ligue, mais sa montée en puissance avec Connecticut fait d’elle une joueuse de plus en plus incontournable. Avec Jonquel Jones, elle forme une paire complémentaire et assez terrifiante sur le plan défensif. Il ne faut évidemment pas réduire la panoplie de l’ancienne joueuse de Maryland à ça. A vrai dire, sa polyvalence et sa dureté des deux côtés du terrain n’ont quasiment pas d’équivalent en WNBA.
La preuve ? Thomas a joué toute la saison jusqu’aux Finales perdues contre Washington avec des déchirures aux deux épaules en étant décisive à plusieurs reprises. Le fait qu’elle soit immédiatement partie jouer en République tchèque sans passer par la case opération pour s’assurer des revenus plus en rapport avec son talent est d’ailleurs précisément ce qui ne va pas en WNBA… Les Sparks se souviennent en tout cas encore du bouillon qu’elles ont pris en demi-finales alors que « AT » ne pouvait même pas lever ses bras au-dessus de sa tête sans souffrir le martyr.
La manière dont elle a développé un arsenal all-around ces dernières années montre qu’elle n’a peut-être pas encore fini de progresser. Capable de jouer les playmakers lorsque son équipe en a besoin, de forcer la décision façon bulldozer en coast-to-coast, Alyssa Thomas est considérée par son coach Curt Miller comme une joueuse au QI basket et au profil uniques. On serait très étonnés qu’elle se contente de cette 16e place dans notre prochain Power Ranking…
#15 : Sylvia Fowles

34 ans, Pivot, Minnesota Lynx
Championne WNBA (2015 et 2017), MVP des Finales (2015 et 2017), 6 fois All-Star (dont 2017, 2018 et 2019), Defensive Player of the Year (2011, 2013 et 2016), All-WNBA First Team (trois fois), All-Defensive First Team (6 fois), meilleure contreuse de l’année (2010 et 2011), meilleure rebondeuse de l’année (2013 et 2018), 2e meilleure rebondeuse de l’histoire de la WNBA.
Sylvia Fowles est un monument. Une force de la nature comme la WNBA en a peu vu depuis sa création il y a 24 ans. Si elle a dû attendre de rejoindre la superpuissance de Minnesota pour décrocher le titre, l’intérieure floridienne était déjà un phénomène lors de ses années à Chicago où elle multiplié les distinctions individuelles, particulièrement celles mettant en avant son talent et son instinct défensifs. Si sa production a baissé la saison dernière (13.6 points et 8.9 rebonds de moyenne), Fowles reste une machine à double-doubles et le point d’ancrage de Lynx qui n’ont plus gagné de série de playoffs depuis 2017. L’absence passée et à venir de Maya Moore met plus de pression qu’il n’en faut sur les épaules de l’ancienne universitaire de LSU, dont le palmarès long comme le bras ne peut faire oublier qu’elle est doucement en train d’être rattrapée par les années.
Des joueuses plus âgées qu’elles figurent en meilleure position dans ce classement, mais pour retrouver une place digne de son immense carrière et de son impact dans la ligue, Sylvia Fowles va devoir montrer qu’elle peut à nouveau tracter Minnesota au-delà du premier tour. Ponctuellement, elle est encore capable de marquer les esprits et de faire taire les sceptiques. Il y a un an et demi, elle était ainsi devenue la première joueuse de l’histoire à compiler au moins 20 points, 20 rebonds et 5 interceptions lors d’une victoire contre Dallas. En 2020, elle doublera très probablement Rebekkah Brunson en tête du classement des meilleures rebondeuses de l’histoire. Charge à elle de prouver qu’elle a encore assez d’essence dans le moteur pour la gloire collective.
#14 : Sue Bird

39 ans, Meneuse, Seattle Storm
Championne WNBA (2004, 2010, 2018), 11 fois All-Star (dont 2017 et 2018), 5 fois dans la All-WNBA 1st team, meilleure passeuse de l’histoire de la WNBA, plus grand nombre de matches disputés en WNBA, 3e shooteuse à 3 pts la plus prolifique de l’histoire.
Le cas de Sue Bird va probablement diviser. D’aucuns trouveront qu’au sortir d’une saison blanche et à 39 ans, la légendaire meneuse de Seattle n’a plus forcément sa place dans les très, très hautes sphères d’un classement de ce genre. D’autres ne comprendront pas qu’avec un tel CV, sa place dans l’histoire du basket et l’impact sur les résultats de son équipe encore montré en 2018 jusqu’à la quête du titre, Bird ne soit pas plus haut. Cette 14e place semble finalement être un juste milieu.
Même après une année sans jouer et à l’approche de la quarantaine, Sue reste une basketteuse d’exception, capable par son sang froid et sa vision du jeu d’être le métronome d’une équipe qui aspire à être championne. Rappelons qu’en 2018, année de sa troisième couronne, Bird tournait à 7 passes par match (sa meilleure moyenne en carrière !) et n’était devancée que par Courtney Vandersloot en la matière. En playoffs, son âge avait été très largement compensé par son expérience et son sang froid dans les grands rendez-vous. Ses caviars et sa faculté à faire mouche à longue distance au moment le plus meurtrier pour l’adversaire ont pesé dans cette campagne, il ne faut pas l’oublier.
Le hic, car il y en a un, c’est évidemment cette blessure au genou subie avant le début de la saison dernière. Quel crève-cœur de la voir passer sur le billard quelques semaines après Breanna Stewart, plombant ainsi les chances de back to back du Storm… Son leadership n’a pas de prix et on espère voir jouer la cultissime Sue jusqu’à 45 ans. Simplement, le doute est permis quant à sa capacité à retrouver rapidement le niveau qui permettrait justement à Seattle de récupérer le trône. Même pour une athlète de son envergure et avec cette aura, c’est une mission compliquée de revenir comme si de rien n’était. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
#13 : Natasha Howard

28 ans, Ailière, Seattle Storm
Championne NBA (2017 et 2018), All-Star (2019), Defensive Player of the Year (2019), All-Defensive 1st team (2018 et 2019), MIP 2018.
Natasha Howard est une sorte d’OVNI en WNBA. Un talisman, aussi. En six saisons, l’ancienne joueuse de Florida State a déjà connu trois franchises, a été en Finales avec chacune d’entre elles (quatre participations consécutives) et a remporté deux bagues de championne (une avec Minnesota, une avec Seattle). Ce n’est que depuis son arrivée à Seattle en 2018 qu’elle a intégré le cinq et dévoilé son vrai visage. Celui d’une basketteuse à la fois terrifiante en défense, ce qu’on avait déjà pu remarquer lorsqu’elle sortait du banc, et prolifique en attaque. En l’absence de Breanna Stewart et Sue Bird, Howard a porté le Storm sur ses épaules avec 18.1 points et 8.2 rebonds de moyenne en 2019 et, comme un symbole, le scalp de ses anciennes coéquipières des Lynx au premier tour des playoffs. Celle que l’on a eu tendance à réduire à un rôle de spécialiste défensive a montré en l’espace de quelques mois qu’elle était une star à part entière. Ses problèmes extra-sportifs ne l’ont pas fait vriller sur le terrain et elle a fait bien plus que confirmer après son titre de MIP en 2018 et l’ascension n’est peut-être pas terminée. On a tendance à mettre en avant et chanter les louanges des virtuoses de l’attaque dans le basket. Voir Natasha Howard verrouiller ou contrer des adversaires à la pelle est aussi un spectacle. Maintenant qu’elle a ajouté cette corde offensive à son arc, « sky is the limit »…
#12 : A’ja Wilson

23 ans, Intérieure, Las Vegas Aces
All-Star (2018, 2019), Rookie of the Year (2018), 3e meilleure marqueuse WNBA lors de sa saison rookie.
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années… passées en WNBA ». Ce petit remix de la réplique de Rodrigue, aka Le Cid, convient parfaitement à A’ja Wilson. L’intérieur des Las Vegas Aces n’a bouclé que deux saisons dans l’élite, mais son impact et sa popularité font déjà d’elle une joueuse absolument incontournable et promise à un avenir doré, pour ne pas dire à une ère de domination. Celle qui avait déjà conquis la NCAA (championne 2017 avec la fac de South Carolina, qui va lui ériger une statue dans les prochains mois) a pris la WNBA d’assaut avec deux participations directes au All-Star Game et même un statut de capitaine pour l’édition 2019 à laquelle elle n’avait finalement pu participer à cause d’une blessure.
Les rookies capables de boucler une saison à 20 points et 8 rebonds de moyenne, puis de s’adapter à merveille à la présence d’une joueuse aussi imposante que Liz Cambage ne sont pas nombreuses. Elle est de celles-là. Son énergie, son agressivité, sa palette de moves au poste et sa capacité à peser des deux côtés du terrain sont autant de garanties qu’A’ja Wilson va être un cauchemar pendant de longues années pour la plupart de celles qui se frotteront à elles. Si on nous demandait, flingue sur la tempe, de choisir une joueuse de moins de 25 ans qui sera la figure de proue de la WNBA sur les 10 prochaines années, il est probable que l’on porte notre choix sur la n°22 de Sin City. Au vu des ambitions des Aces en 2020 et de l’armada dont fait partie de Wilson à Vegas, il ne faudra sans doute pas attendre une décennie avant de la voir débuter sa collection de titres…
#11 : Chelsea Gray

27 ans, Meneuse, Los Angeles Sparks
Championne WNBA (2016), All-Star (2017, 2018 et 2019), All-NBA 1st Team (2019)
Si les Sparks portent toujours bien leur nom, c’est parce qu’ils ont dans leurs rangs une étincelle du nom de Chelsea Gray. La meneuse californienne est un pétard ambulant au style de jeu taillé pour la ville où est né le Showtime. L’ancienne Dukie est plein de choses à la fois : la passeuse la plus créative de la ligue, la joueuse qui enrhume le plus d’adversaires avec des feintes et des dribbles dévastateurs, mais aussi une femme dotée d’un ADN sévèrement clutch.
La présence de Chelsea Gray sur le terrain est la garantie de voir du spectacle et elle montre depuis quatre ans et son trade vers Los Angeles qu’elle fait partie des meilleures joueuses de la planète. Celle que Candace Parker surnomme « Point Gawwwd » sort de trois sélections consécutives pour le All-Star Game (Aj’a Wilson la capitaine l’a même choisie en 1st pick) et a été si déterminante la saison dernière qu’elle a fêté sa première présence dans le meilleur cinq de l’année. Point important : la n°12 californienne n’a que 27 ans et encore de très bonnes années dans les jambes. Elle a bouclé la saison 2019 avec sa meilleure moyenne de passes décisives (5.9) en carrière et des standards solides au scoring (14.5 points).
Avec Gray en dynamo pour alimenter un groupe où figureront à nouveau Candace Parker et les soeurs Ogwumike, Los Angeles peut espérer faire mieux que la saison dernière, où le sweep asséné par Connecticut a été un coup très rude.
#10 : Nneka Ogwumike

29 ans, Intérieure, Los Angeles Sparks
Championne WNBA (2016), MVP de la saison régulière (2016), 6 fois All-Star de suite entre 2013 et 2019), 4 fois All-Defensive 1st team,
Il y a un peu plus de trois ans, ce monde était celui de Nneka Ogwumike et on vivait dedans. MVP en saison régulière avec 66% d’adresse, auteure du panier de la gagne à 3 secondes de la fin dans le game 5 pour le titre contre Minnesota – l’un des plus beaux affrontements de l’histoire – l’intérieure des Sparks avait marqué 2016 de son empreinte avec la promesse de lendemains aussi glorieux. Si l’aînée des soeurs Ogwumike est restée à un niveau élevé (elle est All-Star sans interruption depuis 2013), on ne l’a plus revue dans le meilleur cinq de la saison et Los Angeles n’a pas brandi le trophée depuis ces Finales mémorables.
Evidemment, les soucis de Candace Parker la saison dernière et le coaching intrigant de Derek Fisher n’ont pas aidé. Mais Ogwumike aurait dû être en mesure d’éviter un sweep aussi humiliant que celui vécu face à Connecticut, surtout après ce qu’elle avait encore montré en saison régulière. L’ancienne universitaire de Stanford a été à nouveau fantastique en défense (quatre fois membre du meilleur cinq défensif, notamment en 2019) et redoutable à la finition dans la raquette (16 pts/match). Il s’agira, en 2020, de montrer que sa détermination est intacte et qu’elle peut, qu’importe la situation de Parker, être l’élément-clé de cette équipe et lui faire oublier l’amer goût de la cuvée 2019.
Si c’est le cas, elle méritera évidemment mieux que cette 10e place presque indigne de son impact dans la ligue dans notre prochain Power Ranking.
#9 : Diana Taurasi

37 ans, Arrière, Phoenix Mercury
Championne NBA (2007, 2009 et 2014), MVP (2009), MVP des Finales (2009 et 2014), 9 fois All-Star, 5 fois meilleure marqueuse de la ligue, 10 fois dans le meilleur cinq de l’année, meilleure marqueuse de l’histoire de la WNBA.
On a presque envie de s’excuser auprès de la légende qu’est Diana Taurasi. La classer aussi bas ressemble à un crime de lèse-majesté. Mais pas de place pour les sentiments dans ce ranking, vous l’aviez déjà compris avec la 14e place de Sue Bird, autre monstre sacré. Taurasi est une superstar de notre sport et il suffit de voir le respect et l’admiration que lui portent encore aujourd’hui ses homologues de la NBA pour s’en rendre compte.On a beau être persuadés que l’arrière de Phoenix en a encore dans le moteur pour faire oublier sa saison quasiment blanche en 2019, il est difficile de lui offrir les sommets ici. Celle qui est pour beaucoup la G.O.A.T. du basket féminin – Kobe Bryant, LeBron James et Bill Russell notamment, excusez du peu – n’a plus remporté de titre depuis cinq ans et ses problèmes de dos sèment logiquement le doute sur sa capacité à revenir en full force. A-t-elle encore la gnaque, à 37 ans, pour aller chercher un nouveau titre ? Peut-elle refaire une saison dominante en attaque sans le moindre pépin physique ? Comme on dit, mieux vaut généralement éviter de sous-estimer le coeur d’une championne. On ne va donc sûrement pas l’enterrer, surtout qu’en 2018, il y a finalement peu de temps, « Dee » tournait encore à 20 points de moyenne. C’est en ce sens qu’on l’a tout de même classée dans les 10 meilleures joueuses de la ligue à l’instant « t » malgré une dynamique pas forcément encourageante.
#8 : Candace Parker

33 ans, Forward, Los Angeles Sparks
Championne WNBA (2016), MVP des Finales (2016), MVP de la saison (2008 et 2013), 5 fois All-Star, 5 All-NBA 1st Team, deux fois meilleure rebondeuse de la ligue.
On a encore en tête l’image de Candace Parker, scotchée sur le banc dans le game 3 contre Connecticut en septembre dernier, tentant de contenir sa fureur. « Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Pourquoi maintenant ? ». « Tu », c’est Derek Fisher, son coach, qui s’est privé de l’une des basketteuses les plus complètes de l’histoire dans un match pour la survie des Sparks. Si l’ancien meneur des Lakers était parti après ce fiasco ce ce manque de respect, on aurait sans doute envisagé une saison 2020 prospère pour Parker. Mais il n’y aura a priori pas de nouvelles bases à L.A. et on imagine mal la star californienne performer à 100% sous les ordres d’un coach avec lequel elle a ce passif.
Sur le strict plan du basket, « CP3 » a encore toutefois de belles choses à offrir. Aucune adversaire ne débarquera dans une opposition contre les Sparks en se disant que c’est une chance d’affronter la double MVP (2008 et 2013), qu’il faille défendre ou attaquer sur elle. Si son physique ne lui joue pas des tours, elle est encore capable d’être la meilleure joueuse sur le terrain lors de 99% des matches qu’elle disputera. Il lui faudra aussi rendre à nouveau tout le monde meilleur autour d’elle si elle veut réussir une campagne victorieuse.
A cette heure, le palmarès collectif et individuel de Candace Parker est respectable, mais pas suffisamment ronflant par rapport au monstre de polyvalence et de basket tout court qu’elle est. C’est cette ambition de cimenter sa légende en retrouvant les sommets qui devra l’animer dans les mois et les années à venir. A 33 ans, et même si certaines de ses paires ont montré qu’on pouvait garnir sa collection sur le tard, il n’y a pas de temps à perdre.
#7 : Liz Cambage

28 ans, Pivot, Las Vegas Aces
All-Star (2011, 2018 et 2019), meilleure marqueuse de la ligue (2018), All-WNBA 1st Team (2018), recordwoman du nombre de points sur un match WNBA (53).
Dans un monde meilleur, Liz Cambage aurait 8 saisons WNBA à son actif et probablement un palmarès en rapport avec l’incroyable spécimen physique qu’elle est. C’était sans compter sa difficulté à être épanouie aux Etats-Unis. Fort heureusement pour le spectacle et l’intérêt de la ligue, elle est de retour depuis 2 ans et on ne peut que s’en réjouir. Depuis son comeback, l’Australienne a déjà battu le record de points sur un match en WNBA avec 53 pions, forcé son trade vers Las Vegas, endossé la cape de super-villain de la ligue à coups de déclarations assassines et de coudes saillants, et emmené son équipe jusqu’en finale de conférence avec une défaite contre le futur champion Washington. Cambage est ce qu’on appelle communément un personnage et c’est aussi grâce à des personnalités entières comme la sienne que la WNBA a des chances de gagner en popularité.
Sur le papier, l’intérieur de 28 ans est une sorte de cheat code de par sa taille, sa puissance et la qualité de ses mains. Là où le bât blesse, c’est sur le plan mental et dans le contrôle des émotions. Elle l’a avoué dans un superbe article pour le Players’ Tribune, il lui arrive fréquemment d’être terrassée par des épisodes de dépression et dans un état léthargique à cause de ses médicaments. Il semble toutefois qu’elle soit maintenant en mesure de gérer cette problématique sur l’ensemble d’une saison et c’est ce qu’elle a prévu de faire pour 2020. Las Vegas est sans doute l’équipe la plus ambitieuse de la ligue et c’est notamment parce que la franchise de Sin City possède cette basketteuse d’un genre unique.
Si elle réussit à suffisamment prendre soin d’elle et à performer de façon optimale, c’est plutôt du côté du podium qu’il faudra la chercher dans notre Power Ranking 2020…
#6 : Emma Meesseman

26 ans, Intérieure, Washington Mystics
Championne WNBA (2019), MVP des Finales (2019), All-Star (2015).
Emma Meesseman a démarré tellement jeune qu’on en oublierait presque qu’elle n’a que 26 ans et encore un paquet de belles saisons devant elle. C’est pourtant le moment présent et la dynamique des derniers mois qui font d’elles l’une des meilleures joueuses de la planète aujourd’hui. Sans la Belge, devenue une 6e femme de luxe – elle serait titulaire dans presque toutes les autres franchises de la ligue – les Mystics auraient sans doute vécu une deuxième désillusion de suite en Finales. Avec une Elena Delle Donne diminuée, particulièrement contre Connecticut, le monde a assisté à la naissance de « Playoffs Emma ». Une basketteuse à l’adresse létale et au sang froid dément, capable de devenir la première MVP des Finales européenne de l’histoire avec 17.8 points de moyenne à 57% d’adresse globale et 50% à 3 points, et la première remplaçante à obtenir cette distinction. Déjà phénoménale en Euroleague depuis des années (trois victoires en quatre ans), la discrète Meesseman ne peut désormais plus se cacher. A la rentrée 2020, elle sera attendue, surveillée et considérée comme ce qu’elle est : une arme fiable et fatale qui constitue la meilleure chance pour Washington de réussir le back to back. Pour ce qui est des objectifs individuels, on peut penser qu’une nouvelle sélection pour le All-Star Game, cinq après, et le trophée de 6e femme de l’année – si Mike Thibault utilise la même rotation – sont tout à fait réalisables.
#5 : Jonquel Jones

25 ans, Intérieure, Connecticut Sun
All-Star (2017 et 2019), meilleure rebondeuse de la ligue (2017 et 2019), MIP (2017), 6e femme de l’année (2018), meilleure contreuse de la ligue (2019), meilleur cinq défensif (2019).
Jonquel Jones n’est en WNBA que depuis 2016, mais elle n’a pas perdu de temps pour monter les marches et frapper à la porte du très haut niveau. En quatre saisons, la Bahaméenne a déjà marqué son territoire avec deux participations au All-Star Game, des moissons de rebonds folles et de la terreur semée un peu partout dans la ligue auprès des intérieures trop fragiles pour se mesurer à son impact et son énergie. Jones est un phénomène en pleine ascension qui a porté, avec Alyssa Thomas, le Connecticut Sun sur ses larges épaules jusqu’en Finales WNBA cette saison.
Un match a particulièrement marqué les esprits : son game 2 contre les Mystics, où avec 32 points et 18 rebonds elle est devenue la première joueuse de l’histoire à cumuler plus de 30 pts et 15 rbds dans une rencontre des Finales. « JJ » a déjà deux titres de meilleure rebondeuse, un de MIP et de meilleure 6e femme à son actif, mais ce sont clairement les distinctions suprêmes, individuelle et collective, qu’elle peut viser à l’avenir. A 25 ans et dans la continuité de cette formidable saison, elle a tout pour s’affirmer un peu plus comme une joueuse dominante des deux côtés du terrain.
Sa confiance accrue à 3 points, l’expérience des grands matches qu’elle accumule et son jeune âge sont autant de paramètres qui devrait très fortement inquiéter les équipes qui entendent priver le Sun d’un retour en Finales…
#4 : Courtney Vandersloot

30 ans, Meneuse, Chicago Sky
All-Star (2011, 2019), All-WNBA 1st Team (2019), 4 fois meilleure passeuse de la ligue (dont 2017, 2018, 2019), 6e meilleure passeuse de l’histoire de la WNBA, moyenne de passes décisives en carrière la plus élevée de l’histoire (6.2).
Aux portes du podium de notre Power Ranking, voilà Courtney Vandersloot ! La présence à cette 4e place de la meneuse du Chicago Sky, prodige de la passe et as de l’orchestration, sera peut-être une surprise pour certains. L’importance et l’excellence de « Sloot » en WNBA aujourd’hui sont pourtant aussi incontestables que sa trajectoire est originale.
All-Star dès sa saison rookie, l’ancienne universitaire de Gonzaga a dû attendre sept ans et sa 30e année pour avoir de nouveau droit à cet honneur. Pendant toutes ces années, « Sloot » est restée une joueuse de haut niveau, redoutée pour sa faculté à distribuer du caviar à ses camarades de jeu, mais à qui il manquait toujours quelque chose pour frapper à la porte de l’élite. Ce quelque chose, c’était peut-être le cadre qui s’offre aujourd’hui à elle sous les ordres de James Wade dans l’Illinois.
Vandersloot y rayonne et rend tout le monde meilleur autour d’elle comme personne d’autre dans la ligue. La numéro 22 de Windy City vient de sortir une moyenne record de passes décisives par match (9.1) pour guider l’équipe surprise de la saison jusqu’au 2e tour des playoffs 2019. On ne reviendra pas sur l’épisode douloureux de la défaite contre Las Vegas et le shoot miraculeux de Dearica Hamby. Ce serait s’attarder sur un détail de l’histoire d’une saison, au mépris des performances et de la vraie montée en puissance qui oblige à inclure Courtney Vandersloot parmi les véritables stars de la ligue aujourd’hui.
C’est presque comme si ses sessions de travail avec John Stockton à Gonzaga pendant 4 ans portaient leurs fruits aujourd’hui. Comme la légende du Utah Jazz, finaliste en NBA pour la première fois à 35 ans et artiste de l’assist, Vandersloot pourrait bien connaître les meilleurs moments de sa carrière une fois la trentaine passée. Le Sky, qui ne peut plus avancer masqué avec une telle chef de file, compte bien là-dessus.
#3 : Brittney Griner

29 ans, Pivot, Phoenix Mercury
Championne WNBA (2014), 6 fois All-Star (dont 2017, 2019 et 2019), 2 fois meilleure scoreuse de la ligue (2017 et 2019), 7 fois meilleure contreuse de la ligue (de 2013 à 2019), All-NBA 1st Team (2014 et 2019), 2 fois meilleure défenseuse de la ligue (2014 et 2015), 3 fois dans le meilleur cinq défensif, 3e meilleure contreuse de l’histoire de la WNBA.
« Si, si, je la connais, c’est la fille qui sait dunker et qui fait du 54, nan ? » Même les plus réfractaires au basket féminin ont généralement entendu parler de Brittney Griner. Aujourd’hui, la pivot de Phoenix est un peu plus qu’un simple phénomène de foire. Elle est non seulement l’un des visages les plus reconnaissables de la ligue, mais aussi l’une des joueuses capables de sortir des lignes de stats parmi les plus folles de l’histoire de la WNBA. Griner n’a qu’un seul titre à son actif, celui de 2014 avec Diana Taurasi, Candice Dupree ou DeWanna Bonner, et c’est presque une anomalie.
Il faut se rendre compte que du haut de ses 2,06 m, l’ancienne intérieure de Baylor est capable d’être à la fois une muraille invraisemblable pour protéger le cercle (7 fois meilleure contreuse, 2 fois DPoY) et une attaquante redoutable comme l’ont prouvé ses deux saisons à 21.6 et 20.2 points de moyenne pour être la marqueuse la plus prolifique de l’élite. Lorsqu’elle est « in the zone », les intérieures adverses n’hésitent plus à se prendre pour les Bad Boys de Detroit, ce qui a le don d’énerver la Texane de naissance, toujours prête à jouer des poings si elle s’estimée lésée.
Brittney Griner est un cheat code à elle seule et sans ses problèmes extra-sportifs, elle aurait sans doute été encore plus dominante dans cette première partie de carrière. Avec ce qu’elle a en magasin, la championne olympique 2016 ne peut pas faire partie d’une équipe qui sort piteusement au 1er tour des playoffs comme la saison dernière contre Chicago (elle s’était blessée au genou en cours de match). La n°42 se doit d’annihiler tout espoir chez l’adversaire, elle qui a confié s’ennuyer lorsqu’elle n’a pas à se frotter aux Sylvia Fowles, Liz Cambage, Jonquel Jones ou Teaira McCowan capables de lui opposer une résistance honnête dans la peinture en termes de physique et de taille.
2020 doit être l’année où Griner assume le leadership de Phoenix et ramène la franchise jusqu’au sommet. Elle va normalement retrouver Diana Taurasi à plein temps pour tenter de décrocher un nouveau titre, 6 ans après. A 29 ans, elle a encore largement le jus et les armes pour dévaster la ligue et écrire sa légende encore trop limitée au caractère unique de son physique.
#2 : Breanna Stewart

25 ans, Intérieure, Seattle Storm
Championne WNBA (2018), MVP (2018), All-WNBA 1st Team (2018), All-Star (2017 et 2018).
Le fait que Breanna Stewart soit classée aussi haut dans notre Power Ranking alors qu’elle n’a pas pas disputé la moindre minute de la saison 2019 de WNBA en dit long sur la joueuse qu’elle est. Et aussi sur ce que l’on pense qu’elle sera capable de faire en 2020… Voir « Stewie » se tordre de douleur en mars dernier en finale de l’Euroleague, terrassée par une rupture du tendon d’Achille, est l’un des plus gros crève-coeur des ces dernières années sur le plan sportif. Ce que la star de Seattle était en train de faire avant ce drame était tout simplement une prouesse historique dont il faut chanter les louanges.
Visez un peu l’enchaînement herculéen :
MVP de la saison 2018, championne 2018 avec le Storm, MVP des Finales 2018. Ça, c’est juste pour la WNBA. Dix jours après avoir vaincu les Mystics, Stewart s’est envolée pour l’Espagne où elle a logiquement conquis le titre mondial avec Team USA, tout en étant également élue MVP de la compétition. Imaginez un peu le buzz si un LeBron James ou un Kevin Durant avait réussi ces accomplissements… Plutôt que de se reposer sur ses lauriers, la New-Yorkaise de naissance a ensuite marché sur l’Euroleague avec Kursk, atteignant la finale de l’édition 2018-2019 avec un autre trophée de MVP dans la poche. Peut-être aurait-elle aussi eu celui du Final Four, si elle n’était pas mal retombée sur Brittney Griner après un shoot en première mi-temps en finale, lui causant ce que beaucoup décrivent comme la pire blessure pour un basketteur.
Légende universitaire avec UConn (4 titres en 4 ans et seule joueuse de l’histoire à avoir gagné 4 trophées de Most Outstanding Player), Breanna Stewart est faite d’un métal différent. La défaite ne fait pas partie de son ADN et ce que l’on voit d’elle depuis qu’elle oeuvre pour retourner sur le terrain est très encourageant. A 25 ans et avec son jeu moins axé sur les exploits athlétiques que certaines de ses congénères, l’espoir est permis de la retrouver à un très, très haut niveau. Si c’est bien le cas, il faudra se lever de bonne heure pour détourner le Storm du chemin vers le titre. Sous son meilleur jour, Stewart est une machine de guerre capable de peser des deux côtés du terrain et, possiblement, la joueuse la plus impactante de la planète.
Pour l’intérêt de la ligue et du suspense, tout le monde se doit de lui souhaiter un comeback à 100%.
#1 : Elena Delle Donne

30 ans, Ailière, Washington Mystics
Championne WNBA (2019), MVP (2015 et 2019), 6 fois All-Star sur 6 possibles, All-WNBA 1st Team (2015, 2016, 2018 et 2019), meilleure marqueuse de la ligue (2015), membre du club des 50-40-90, meilleur offensive rating moyen de l’histoire de la WNBA, meilleur pourcentage moyen sur la ligne des lancers de l’histoire de la WNBA.
On commençait à les voir venir, les haters d’Elena Delle Donne, heureux de voir son physique lui jouer à nouveau des tours dans la quête de son premier titre en WNBA. Avec trois hernies discales et la maladie de Lyme à gérer au quotidien, « EDD » a finalement décroché le Graal qui manquait à sa carrière cette année, contre Connecticut. Elle n’y est pas parvenue toute seule, loin de là. Mais c’est elle qui a porté les Mystics sur son dos toute la saison, glanant un deuxième titre de MVP au passage. C’est elle, aussi, qui a été une leader suffisamment inspirante pour donner confiance au groupe de Mike Thibault jusqu’à cet objectif final.
Libérée de ce fardeau qu’ont connu beaucoup de très grands athlètes maudits, Delle Donne va pouvoir se pencher avec fierté sur ce qu’elle a accompli. Cette année, Delle Donne a mis la barre encore un peu plus haut dans le domaine qui fait sa force : l’adresse la plus létale qui soit. La native du Delaware, qui n’a jamais joué à l’étranger pour rester auprès de sa famille et de sa soeur handicapée, est entrée dans le très prestigieux club des 50-40-90, symbolisant ses pourcentages en adresse globale, à 3 points et sur la ligne des lancers sur l’ensemble de la saison. C’est simple, Elena Delle Donne est sans doute, à cette heure, la meilleure tireuse de lancers de la planète, garçons compris. Si des extra-terrestres décidaient de nous offrir la possibilité de choisir un athlète pour tirer un lancer-franc qui pourrait nous sauver de la destruction de la planète, on la choisirait elle, pas Stephen Curry.
Le shoot, de près, comme de loin, est son arme la plus meurtrière, mais il ne faut pas réduire l’arsenal de la championne olympique et mondiale à cela. « EDD » est un peu sous-cotée en défense et sa lecture de jeu en fait globalement une menace dans tous les compartiments. Son offensive rating en carrière est le plus élevé de l’histoire de la WNBA et seule Cynthia Cooper la devance au Player Efficiency Rating (PER), la meilleure mesure d’excellence statistique,en carrière.
Delle Donne est aussi une ambassadrice formidable pour l’évolution vers une WNBA plus juste sur la question salariale, ce qui ne gâche rien. Son défi sportif immédiat sera de prouver que Washington n’a pas uniquement gagné ce premier titre grâce à l’hécatombe qui a frappé d’autres joueuses majeures de la ligue. Un back to back – avec pourquoi pas un titre de MVP des Finales – l’aiderait à cimenter sa place dans les livres d’histoire de la WNBA. Pour l’heure, elle est tout de même la numéro un de ce Power Ranking, grâce à ce cocktail de classe et d’efficacité sur et en dehors du terrain. Aujourd’hui, il y a peu de choses plus délectables dans le monde du basket qu’Elena Delle Donne qui arme un shoot. Le plaisir des yeux est un argument non-négligeable.