NCAAW : Les équipes et les joueuses marquantes de la 1e partie de saison

La saison NCAA se joue, et c’est peut-être la meilleure nouvelle. Chaque soir des matchs sont annulés ou reportés et ce n’est pas l’idéal, mais il y a toujours de quoi se mettre du basket sous la dent. Les institutions font des pieds et des mains pour mener à bien la saison et on espère que tout se passera aussi bien que possible jusqu’à la March Madness. 

Ce n’est pas toujours simple pour les équipes de suivre un calendrier digne de ce nom…

On peut parler de Stanford qui ne peut évoluer à domicile à cause des décisions juridiques du comté de Santa Clara. L’équipe navigue donc de salle en salle en cherchant des solutions : les joueuses du Cardinal ont par exemple disputé un match contre Oregon dans la salle de G-League des Warriors à Santa Cruz. Il y a aussi Louisville, qui a dû faire face à un début de saison chaotique avec des matchs annulés au dernier moment. On a d’ailleurs vu le coach poster des tweets en dernière minute en mode petite annonce pour trouver un adversaire. Même problème à UConn, à cause de cas de Covid en interne, mais aussi chez les adversaires des Huskies.   

Bref, un début de saison pas de tout repos, mais où tout le monde fait de son mieux pour que l’on croit à un semblant de normalité.

Les équipes

  

Stanford était l’équipe classée numéro 1 du pays par les médias jusqu’à ce début de semaine et une défaite inattendue contre Colorado en prolongation. Avant ce couac qui a relégué Tara VanDerveer et ses joueuses au 5e rang (une chute très, très sévère…), le Cardinal avait enchaîné 10 victoires en 10 matchs, avec une impression de domination pour accompagner cette invincibilité. 

Malgré cette saison compliquée, il semble quand même y avoir une certaine logique sportive. Dans la catégorie  des « grosses » équipes qui n’ont pas perdu de matchs, on retrouve aussi Louisville (le nouveau n°1 des rankings), NC State et UConn. Si elles n’ont pas autant ébloui que Stanford et n’ont pas eu à affronter des adversaires du même niveau, il n’y a pas non plus un monde d’écart entre ces équipes et Stanford. Certaines montrent aussi un très beau potentiel, que ce soit pour jouer les outsiders dès cette saison ou pour préparer les prochaines. On peut citer dans cette catégorie Maryland, Oregon ou encore Michigan. 

Si on met un peu de côté les résultats, on retrouve diverses équipes intéressantes à suivre. Je ne vais pas faire une liste, beaucoup d’entre elles sont évoquées plus bas, mais on peut parler ici de South Florida.

L’équipe est actuellement 16ème (bilan de 9-1) et a la particularité d’être très internationale avec une dizaine de nationalités représentées et un jeu très altruiste. Peu courant pour une équipe universitaire. Le collectif rayonne avec 4 joueuses à plus de 10 points de moyenne par match. Aucune grande star n’y figure, mais voilà une équipe qui implique plusieurs éléments. Un basket qu’on aime. 

Les joueuses

Les Freshmen 

Caitlin Clark (Iowa)   

32 min / 25.8 points (45.3% au tir, 35.6% à 3 points) / 7.1 rebonds / 6.2 passes / 1.8 steal / 4.9 turnovers 

La freshman a débuté sa carrière universitaire à vitesse grand V. Elle est actuellement dans le top 10 des meilleures scoreuses (4ème) et passeuses (8ème) du pays. C’est d’ailleurs la seule freshman à y figurer. Son duo avec la junior Monika Czinano forme la charnière de cette équipe d’Iowa qui affiche un bilan de 9-2.

Petit bémol : les pertes de balle. Rien d’étonnant pour une meneuse de première année qui a aussi souvent la balle. Le pourcentage à 3 points pourrait être meilleur, mais dans le money time, Clark est déjà une machine de guerre pleine de sang-froid et à l’ADN clutch. Des débuts en fanfare pour celle qui faisait moins de bruit que certaines autres débutantes issues de programmes au nom plus ronflant.

On lui souhaite de continuer à nous en mettre plein les yeux : on en redemande !   

Paige Bueckers (UConn)  

35 min / 18.9 points (58% au tir, 50% à 3 points) / 5.7 rebonds / 5.1 passes / 2,7 steal / 3 turnovers 

Geno Auriemma nous disait que Paige était encore meilleure qu’il ne le pensait en la voyant à l’entrainement en pré-saison. Si les débuts auront pris du temps à cause de cas de Covid au sein de l’université, force est de constater que le gourou des Huskies avait raison. Bueckers est la meilleure joueuse de l’équipe chaque soir sur le terrain.

Son physique, assez athlétique pour une meneuse, lui permet de briller autant offensivement que défensivement. Elle ne force rien et essaye de jouer le plus proprement possible. La freshman est le rayon de soleil à 3 points d’une escouade qui ne rentre pas grand-chose de loin (34%).

Le talent générationnel dont tout le monde parle semble bien être là. On attend maintenant de la voir sur davantage de matchs et face à des oppositions plus féroces. 

Te-Hina Paopao (Oregon) 

26.2 min / 12.2 points (50% au tir, 43% à 3 points) / 2.4 rebonds / 4.5 passes / 1.3 steal / 2.5 turnover 

On savait que Te-Hina Paopao devait incarner la relève de Sabrina Ionescu au poste de meneuse à terme. Je pense que peu l’attendaient aussi forte aussi vite.

Offensivement, la palette est complète : tir à 3 points, à mi-distance, finition au cercle… La distribution est déjà bonne, même s’il lui reste des progrès à faire, ce qui n’a rien d’étonnant pour une freshman. Surtout, ne vous fiez pas à sa taille, ni à son air constamment souriant en dehors du terrain. Jetez plutôt un coup d’œil à son regard de killer pendant les rencontres. La détermination de Paopao se lit dans ses yeux et a de quoi décourager l’opposition.

Membre du Fab Five de freshmen débarquées cette saison, elle est celle qui a eu la grosse opportunité jusque-là et elle a parfaitement justifié la confiance placée en elle par Kelly Graves. Mais ne croyez pas pour autant que les autres passent à côté. Oregon a une belle structure pour l’avenir avec Paopao en point d’ancrage. 

Sophomore 

Haley Jones (Stanford)  

2020/2021 : 28 min / 15.2 points (57% au tir, 84.5% aux LF) / 9.4 rebonds / 3.5 passes / 1.7 turnovers
2019/2020 : 26 min / 11.4 points (53% au tir, 62.7% aux LF) / 4,2 rebonds / 2.4 passes / 2.7 turnovers 

Gênée par une blessure au genou après 18 matchs lors de son année freshman, Jones a été freinée dans son élan. Et de l’élan, je vous conseille de ne pas lui en donner. Car si vous ne la freinez pas, la sanction est immédiate : pénétration dans la raquette, jeu au poste et panier. On peut donc dire que ce n’était que partie remise, puisque Jones a repris là où elle en était, tout en passant un cap. Si les minutes sont similaires, sa production est bien meilleure : elle est plus propre au shoot avec notamment une belle progression aux lancers francs, elle a doublé son nombre de rebonds et réduit ses turnovers. L’élève parfaite pour n’importe quel coach.

Seulement sophomore et accompagnée de joueuses tout aussi talentueuses, elle est un des visages de l’équipe aujourd’hui et pour les années à venir. 

Maddy Siegrist (Villanova)  

2020/2021 : 35.3 min / 24 points (50% au tir, 84.4% aux LF) / 11.1 rebonds / 2.6 passes / 2.4 turnovers 
2019/2020 : 35.1 min / 18.8 points (44.7% au tir, 76% aux LF) / 8.9 rebonds / 1.3 passes / 1.8 turnovers 

J’évoquais certaines équipes avec des numéros de solistes, Villanova en fait partie. Bien qu’elle ne soit pas seule dans l’équipe, Maddy Siegrist peut, sur certains matchs, prendre le jeu à son compte et éclipser ses coéquipières. Arrivée l’an passée chez les Wildcats de Villanova, elle s’était déjà imposée avec son talent offensif. Avec des stats en hausse dans presque toutes les catégories, elle porte encore son équipe. Une ailière all-around : efficace en attaque avec sa rapidité, où elle peut finir au cercle ou bien écarter (34% à 3 points cette saison) mais aussi en défense avec sa taille (1m85).  

Dyaisha Fair (Buffalo) 

2020/2021 : 33.8 min / 24 points (38% au tir, 33.3% à 3 points) / 6.2 rebonds / 5.2 passes / 2.8 steals / 2.4 turnovers
2019/2020 : 36min / 22 points (37% au tir, 31.4% à 3 points) / 5.9 rebonds / 3.5 passes / 2.8 steals / 4.1 turnovers 

Avec déjà 7 matchs (sur 11 joués) à 27 points ou plus, difficile de ne pas la remarquer. Dyaisha Fair a bien montré qu’elle était présente. L’arrière de Buffalo est dans la continuité de son année freshman. Mais avec quelques améliorations. Moins de pertes de balles, plus de passes décisives, de quoi aider ses coéquipières autour d’elle. Si elle manque toujours de régularité et de consistance au shoot (ses % sont un peu faible pour une arrière), le talent et l’agressivité sont là.

 Sa prochaine étape est donc là : améliorer sa sélection de tir et les pourcentages devraient suivre. Buffalo est actuellement à 7-3 et peut prétendre à mieux, mais cela passera par l’évolution de Fair. 

Junior  

Naz Hillmon (Michigan)  

2020/2021 : 31.2 min / 23.7 points (63% au tir, 75% aux LF) / 11.9 rebonds / 2 passes / 2.7 turnover 
2019/2020 : 33.3 min / 17.4 points (57.5% au tir, 64.5% aux LF) / 8 .7 rebonds / 2.4 passes / 3.2 turnover 

Avec la section junior on arrive sur celles qui ne sont pas très loin de passer au niveau pro et qu’on retrouve en général sur les récompenses de fin d’année. Et en parlant de cela, Naz Hillmon commence à avoir un sacré dossier pour ce trophée. Troisième meilleure marqueuse du pays, top 10 au rebond et Michigan qui se transforme de bonne équipe en équipe invaincu (10-0). Tout va bien chez les Wolverines. Il faut dire que c’est une pile d’énergie athlétique, inarrêtable au poste et luttant sur chaque rebond.

Je ne peux que vous conseiller de regarder les highlights de son match face à Nebraska (35 points / 22 rebonds). Son duo avec l’autre junior Leigha Brown (20 points par match / 55% à 3 points) a de quoi donner le tournis aux futurs adversaires de Michigan. 

https://www.youtube.com/watch?v=l8Ntl7Nv08k

Charli Collier (Texas) 

2020/2021 : 31.3 min / 22.2 points (57% au tir, 40% à 3 points) / 10.3 rebonds / 1 block / 2.7 turnover 
2019/2020 : 29.7 min / 13.1 points (43.2% au tir, 35.4% à 3 points) / 10.5 rebonds / 1.3 blocks / 2.1 turnover 

Se présentera-t-elle à la draft ? La question actuelle pour celle pressentie comme le choix numéro 1 de la draft WNBA ne concerne ni sa production, ni son niveau mais simplement son décision. Elle est junior et aura le choix entre rempiler pour une année senior ou passer au niveau professionnel. Mais cet engouement ne sort pas de nulle part.

On parle d’une pivot à 20 points / 10 rebonds de moyenne et qui shoote à 40% de loin cette année. Toutes les équipes aimeraient avoir un profil pareil. On ne peut ignorer le travail qu’elle a fourni depuis sa première année. Cependant, elle a aussi signé un piètre match (5 points) face à la grosse défense de West Virginia. Il sera intéressant de regarder ses performances face aux grosses défenses qu’elle risque de rencontrer lors de la suite de la saison. Un bon test pour savoir si elle est bel et bien “WNBA-ready”.

Ashley Joens (Iowa State)  

2020/2021 : 32 min / 24.4 points (47.1% au tir, 33.8% à 3 points) / 8.7 rebonds / 1.2 steal / 1.8 turnovers 
2019/2020 : 35.6 min / 20.5 points (41.7% au tir, 33.3% à 3 points oin) / 10.9 rebonds / 1.6 steal / 2.7 turnovers 

On a vu un début de saison canon de sa part avec 5 matchs à 32 points de moyenne mais plus dur collectivement, en partie à cause du calendrier (2 victoires pour 3 défaites). Cette arrière-ailière peut dynamiter une défense un soir où elle est en rythme et ouvrir des brèches pour ses coéquipières. C

Avec sa défense très correcte, elle est le noyau de cette équipe, bien aidée par la freshman Lexi Donarski (13 points par match, 45% à 3 points). Cependant, elle ne peut compter sur un effectif profond et c’est ce qui explique le bilan mitigé d’Iowa State (8-4). La suite du calendrier n’est pas forcément simple mais on peut compter sur Ashley Joens pour continuer à nous faire des cartons. 

Senior 

Dana Evans (Louisville)  

2020/2021 : 28.4 min / 20 points (49.4 au tir, 39.7% à 3 points) / 4.1 passes / 1.7 steal / 2.4 turnovers 
2019/2020 : 33.7 min / 18 points (41.6% au tir, 43.1% à 3 points) / 4.2 passes / 0.8 steal / 2.5 turnovers 

Si Louisville a une hype depuis l’arrivée de la freshman Hailey Van Lith, l’équipe avait déjà de très bonnes joueuses à l’image de Dana Evans. Leader de l’équipe statistiquement et vocalement, Evans s’est imposée au fil des années comme l’une des meilleures arrières du pays.

Sacrée « Sixth Player of the Year » de sa conférence (ACC) après son année sophomore, elle a reçu le trophée de « Player of the Year » pour sa saison junior. C’est la seule joueuse de l’histoire de cette conférence à avoir fait cette transition et elle est bien partie pour faire le doublé. 

Si Louisville est invaincu (12-0), on peut mettre ça en perspective en notant le manque d’adversité. De plus, pour l’instant, les Cardinals se reposent plus sur le talent que sur un jeu très collectif. On attend qu’une expérience de groupe se développe, chose essentielle pour pouvoir prétendre aux premiers rôles dans le futur. 

Arella Guirantes (Rutgers) 

2020/2021 : 35.7 min / 22.5 points (39.4% au tir, 38.6 à 3 points) / 7 rebonds / 5.4 passes / 3.1 steals / 2.4 blocks 
2019/2020 : 37 min / 20.6 points (41.3% au tir, 38.5 à 3 points) / 6 rebonds / 3 passes / 1.6 steals / 1.2 block 

Être au four et au moulin. Cela résume parfaitement la situation de Guirantes à Rutgers. Des statistiques conséquentes dans un programme qui l’est moins. On retrouve régulièrement ce type d’athlète dans le pays et il est toujours difficile de les situer et de se faire un avis sur le niveau « véritable » de la joueuse.

Cependant, il est indéniable que pour la production on peut compter sur elle. Les pourcentages peuvent sembler faibles, mais quand on doit tout faire, il y a souvent du déchet. On peut parier que dans un effectif plus équilibré, elle pourrait se concentrer davantage sur la justesse de son jeu.

Il sera intéressant de regarder ses oppositions lors de la fin d’année, elle qui est annoncée au premier tour de la draft WNBA. 

 
Aari McDonald (Arizona) 

2021/2020 : 31.9 min / 18.5 points (41% au tir, 32% à 3 points) /5.5 rebonds / 5 passes / 2.7 steals / 3.4 turnovers 
2019/2020 : 31.7 min / 20.6 points (46% au tir, 28% à 3 points) / 5.6 rebonds / 3.6 passes / 2.3 steals / 3.8 turnovers 

Sabrina Ionescu partie, Aari peut enfin dire qu’elle est la meilleure guard de la conférence Pac-12. La meilleure joueuse ? Un peu plus compliqué. Si les statistiques semblent montrer une certaine stabilité par rapport à son année junior, sur le terrain ce n’est pas l’impression qu’elle donne. On la sent un peu perdue, parfois avec une défaillance au shoot ou bien en train de trop forcer pour essayer de prendre le jeu à son compte.

Le départ de la classe de seniors semble avoir déséquilibré l’équipe, qui n’a pas encore bien repris ses marques. Son jeu se retrouve tourné vers l’attaque, délaissant la défense, secteur où elle excelle à la base. Elle reste l’une des meilleures défenseuses du pays et il ne faudrait pas l’oublier.

Arizona a encore du travail, Aari aussi, on attend juste le moment où ça se goupillera bien. 

Maintenant, place à la deuxième partie de saison qui s’étendra jusque fin février. Nous aurons ensuite les tournois de conférence qui constitueront la dernière ligne droite avant ce que tout le monde impatiemment : la March Madness ! 

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