Les Huskies vont mieux
On avait quitté Connecticut en difficulté le mois dernier, avec encore de nombreuses blessures, mais les Huskies ont particulièrement relevé la barre. Avec 10 victoires de suite (dont 4 équipes classées) avec en moyenne 36 points d’écart, les filles de Geno Auriemma déroulent. Même si on aurait pu craindre que la blessure récente d’Aubrey Griffin (rupture du ligament croisé du genou et out pour la saison) aurait pu atteindre psychologiquement les joueuses, UConn a fait preuve de résilience et produit un jeu small ball très alléchant. Le duo Bueckers / Edwards est excellent, mais ne fait pas tout : ce qui me frappe le plus c’est la montée en puissance des freshman. En effet, Ashlynn Shade et KK Arnold ont su tout de suite élever leur niveau de jeu pour fournir ce qu’il manquait au collectif (scoring, défense et rebonds). Les deux auront d’ailleurs leur mot à dire dans le titre de Freshman of the Year, surtout si UConn va très loin. L’apport collectif et la répartition de cette équipe sont juste un régal. Tenez-vous bien, toutes les membres du 5 majeur de l’équipe (Mühl, Arnold, Shade, Bueckers, Edwards) tournent à plus de dix points de moyenne ces dernières semaines, en shootant toutes à plus de 50%. Affaire à suivre, mais il semblerait que UConn, malgré les blessures, a trouvé son identité !
Le niveau de la Big Ten est abyssal
Traditionnellement dense et compétitive, la Big Ten cette saison est pour le moment extrêmement faible. Même si trois équipes sont encore classées (Iowa en #2, Ohio State en #18 et Indiana en #16) , le niveau d’intensité et de jeu des matchs est bas et les rencontres globalement soporifiques, même chez ces trois équipes. On verra par la suite qui de Ohio State ou Iowa (je pense qu’Indiana est largement en dessous des deux autres) peut gagner cette conférence, mais les surprises des années précédentes vont sans doute ne pas se répéter. Iowa reste pour le moment en tête sans avoir perdu. Le faible niveau de concurrence actuel d’ailleurs me fait relativiser le classement des Hawkeyes qui certes gagnent mais avec un calendrier très modeste. Dans le jeu, cette équipe continue de m’inquiéter dans l’optique de la March Madness.
Stanford, c’est Cameron Brink
Pour celles et ceux qui avaient encore des doutes, c’est totalement balayé. Stanford est enfin l’équipe de Cameron Brink et, pour ne rien vous cacher, cela fait plaisir ! Cameron rayonne et impacte le jeu bien au-delà de ses statistiques, que ce soit dans le playmaking, l’attaque ou la défense. Le dernier match contre Colorado est une preuve criante. Malgré la défaite de son équipe, à chaque fois que « Cam » était sur le terrain, Colorado prenait la foudre. Brink a fini avec un plus/minus de +15 dans une défaite de 12. C’est simple, quand elle est sur le terrain, il n’existe plus aucune alternance de jeu possible pour l’adversaire, qui se contente de prendre du tir extérieur tellement driver et jouer au poste sont impossibles. C’est d’ailleurs un sujet qui m’inquiète pour Stanford collectivement : à quel point peuvent-elles survivre sans Cameron sur le terrain contre les bonnes équipes ? Il faudra assurément que Tara VanDerveer réajuste le temps de jeu à la hausse de son intérieure vedette sous risque de partir tôt en vacances en mars.
La PAC12 et la ACC sont les deux meilleures conférences du pays
Je parlais tout à l’heure de la Big Ten mais, à l’inverse, s’il y a bien deux conférences qui excellent dans les résultats ou la compétitivité, ce sont bien la PAC12 et la ACC. Ces deux conférences représentent 40% des équipes classées, avec notamment 4 équipes dans le top 10 ! Le niveau de compétition est dense, le jeu est de qualité et les 10 équipes classées comptent déjà 150 victoires à mi-saison !
La classe freshman est phénoménale
Depuis quelques temps, on attendait principalement deux noms dans cette classe freshman : JuJu Watkins et Hannah Hidalgo. Si les deux sont purement phénoménales sur le terrain (Hidalgo est une machine à voler des ballons, Watkins une scoreuse patentée), on n’imaginait pas que la cuvée puisse être aussi dense et profonde. J’ai déjà parlé des 3 recrues de UConn, mais il y a également des joueuses qui sortent du lot dans leurs équipes respectives. Voici une petite liste que je vous encourage à suivre car nul doute qu’on en reparlera dans les années à venir :
- Hannah Hidalgo (Notre Dame)
- JuJu Watkins (USC)
- Ashlynn Shade (UConn)
- KK Arnold (UConn)
- Madison Booker (Texas)
- Zoe Brooks (NC State)
- Mikaylah Williams (LSU)
- Milaysia Fulwiley (South Carolina)
La mayonnaise ne prend pas à LSU
Alors bien évidemment le bilan reste très bon (16 victoires pour 2 défaites) mais il faut étudier le calendrier de l’équipe pour se rendre compte qu’il est l’un des plus faibles des équipes du top 50 NCCAW. Comme souvent avec Voldemort Kim Mulkey, ses équipes jouent un calendrier simple de façon à obtenir un classement très avantageux. Néanmoins, le terrain ne ment pas. Les transferts d’Aneesah Morrow et surtout d’Hailey Van Lith n’ont pas eu les effets escomptés. La hiérarchie d’attaque est compliquée à trouver, notamment pour Van Lith, littéralement méconnaissable à la mène de cette équipe. Depuis son annonce de transfert, on avait de nombreux doutes sur sa capacité à organiser le jeu d’une équipe. Ces doutes se confirment et son utilisation en tant que meneuse est juste catastrophique. On espère que le coaching staff va réagir et notamment trouver des solutions de line-up plus cohérentes. Une piste serait d’utiliser plus son banc qui actuellement n’obtient que des miettes dans des larges victoires. Des axes Mikaylah Williams/Angel Reese et Hailey Van Lith/Aneesah Morrow pourraient être également une solution. Les associer ne fonctionne pas ou annule le concept de hiérarchie. Le repositionnement de Van Lith en poste 2 en sortie de banc avec de nombreux ballons à jouer en attaque semblerait être une meilleure solution. En résumé, il y a du travail si LSU veut envisager le back to back !
Texas est en difficulté sans Rori Harmon
C’est simple, Texas n’est plus la même équipe avec ou sans sa meneuse. En apprenant il y a 2 semaines la grvae blessure au genou de Rori Harmon, les espoirs de titre pour les Long Horns se sont quasiment évaporés. Alors oui, Texas est toujours plaisant à regarder jouer. Il y a des joueuses pour, en partie, pallier l’absence d’eHarmon. Mais soyons clairs, sans elle, la force de frappe n’est plus la même. La preuve, Texas doit s’en remettre à sa freshman (Madison Booker) pour exister dans les rencontres. Le bilan est sans appel, avec Rori Harmon : Texas est à 13 victoires – 0 défaite. Sans Rori : Texas est à 4 victoires – 2 défaites. On espère maintenant qu’Harmon pourra revenir en pleine possession de ses moyens l’année prochaine tellement c’est un régal de la voir jouer sur un terrain.
Colorado impressionne
Sans avoir de grandes stars annoncées dans son équipe, Colorado montre les crocs et surprend en termes de résultats. Emmenée par l’énergie d’une Jaylyn Sherrod de gala (14 PTS 5.6 AST à 49%), Colorado a mis à terre plusieurs équipes classées, dont récemment Stanford, qui n’avait pourtant perdu qu’une seule fois cette saison. Leur jeu demi-terrain, une belle adresse à 3 points et des plans de jeu bien conçus par le coaching staff font fureur. Attention à cette équipe qu’on pourrait retrouver très loin en mars. D’ici là, l’objectif est désormais le titre en PAC12, ce qui ne sera pas simple vu la concurrence.
South Carolina reste la seule équipe invaincue
Je l’écrivais déjà il y a un mois : South Carolina déroule sans avoir pourtant de grandes stars dans son équipe. L’exécution, l’intensité physique et le niveau de jeu sont parfaits ! On verra jusqu’où South Carolina pourra emmener sa série d’invincibilité, mais en ayant perdu l’ensemble de son 5 majeur la saison dernière, c’est très impressionnant. Pour tempérer un peu, attention au calendrier. En effet, tout comme la Big Ten, la conférence SEC est nettement moins dense et moins compétitive que les saisons passées. De plus, même si les protégées de Dawn Staley ont joué récemment deux équipes classées, les victoires ont été très accrochées (78-69 contre Utah et 65-58 contre North Carolina).
Pour terminer je vous propose une First Team NCAAW sur les deux premiers mois de compétition :
Hannah Hidalgo (G – Fr) 35 min – 24.2 PTS – 6.9 REB – 5.5 AST – 5.7 STL – 49.8% – 37.7% – 77.9%
Caitlin Clark (G – Sr) 33 min – 30.9 PTS – 7.2 REB – 7.9 AST – 48.2% – 39.9% – 81.6%
Paige Bueckers (G – Jr) 28 min – 19.1 PTS – 4.6 REB – 3.8 AST – 2.3 STL – 1.1 BLK – 54.7% – 48.6% – 82.6%
Alissa Pili (F – Sr) 25 min – 22.1 PTS – 5.7 REB – 2.6 AST – 1.3 BLK – 63.4% – 46.9% – 82.1%
Cameron Brink (F/C – Sr) 23 min – 17.6 PTS – 11.1 REB – 2.2 AST – 3.4 BLK – 54.6% – 34.2% – 92.3%
Mentions : Angel Reese, Jacy Sheldon, JuJu Watkins, Lauren Betts, Kiki Rice, Aziaha James, Aaliyah Edwards, Te-Hina Pao Pao, Madison Booker
Voilà ce qui clos ce deuxième résumé NCAAW, rendez-vous d’ici un gros mois pour faire le bilan des différentes conférences.