Paige Bueckers est bien le phénomène annoncé… et peut-être même plus

Si vous êtes vraiment au taquet sur le WNBA Twitter, vous avez peut-être vu que ça avait un peu chauffé pour Alex Bazzell, le compagnon de Napheesa Collier, ces derniers jours. Le motif ? Un tweet de Bazzell affirmant que Paige Bueckers (rappel : ça se prononce “Beckers”) serait immédiatement l’une des 5 meilleures meneuses de WNBA si elle était autorisée à y jouer. Mr Collier était un peu dans la provoc’, assurément. Mais aujourd’hui, le simple fait que l’on puisse se poser la question prouve bien que la jeune star de UConn n’est pas une joueuse comme les autres.

Malgré cette saison tronquée et ces conditions de jeu particulières aux quatre coins du pays, une chose est sûre : la hype qui entoure Bueckers depuis ses premières prouesses médiatisées dans son lycée du Minnesota est méritée. Geno Auriemma a vu passer un nombre impressionnant de pépites depuis qu’il a sorti le programme universitaire de Connecticut de l’anonymat, notamment sur les postes arrières. On ne peut pas encore garantir à Paige Bueckers une carrière à la Sue Bird ou à la Diana Taurasi, ce serait absolument inconscient. Simplement, s’il doit y avoir une élue pour reprendre le flambeau que devront malheureusement passer un jour Sue et DT, ce pourrait bien être elle.

Paige n’a qu’une petite saison régulière NCAA dans les pattes. C’est un échantillon bien maigre, mais sa montée en puissance et l’effet qu’elle produit sur toutes celles et ceux qui prennent le temps de regarder les rencontres des Huskies ne mentent pas. La prodige n’aura peut-être jamais le palmarès des deux pré-citées ou de l’intouchable Breanna Stewart. En revanche, en termes de talent brut et de perspectives au niveau professionnel, il est de plus en plus difficile de ne pas céder à l’enflammade.

Des perfs offensives jamais vues à UConn

L’un des plus gros tests de la jeune carrière de Paige Bueckers lui a justement été proposé lundi, avec un choc face à South Carolina, une grosse écurie qui n’a nulle autre prétention que le sacre au terme de la March Madness. On sentait, ces dernières semaines, que la numéro 5 de UConn avait déjà passé un cap en termes de confiance en son immense potentiel. Cet affrontement avec la troupe de Dawn Staley a été une éclatante confirmation.

Avec 31 points, 5 passes, 4 rebonds, 6 interceptions (!), à 14/26 et surtout un coup de chaud énorme (5/5 et un game winner un peu chanceux à 3 points) en fin de rencontre pour faire basculer le match en faveur des Huskies en prolongation, “Bueckers” s’est offert une pub assez splendide en prime time. Sur ses 45 minutes de jeu, on l’a vu dévoiler son ahurissante panoplie offensive. Son jeu sans ballon, sa lecture des écrans, sa manière de gérer les prises à deux, son handle et sa prise de décision… Tout transpire le très haut niveau chez la jeune femme de 19 ans. Ses instincts défensifs sont aussi très bons, même si deux ou trois saisons NCAA supplémentaires ne lui feront pas de mal pour apporter du coffre et de la résistance en vue de la grande ligue.

Depuis le 29 janvier, Bueckers est dans une autre dimension. Jamais, dans l’histoire de UConn, une joueuse n’avait aligné trois matchs de suite à plus de 30 pts, comme elle l’a fait contre St John (32 pts), Marquette (30 pts) et donc South Carolina. En termes d’adresse, au vu du volume de tirs qu’elle ose désormais prendre, son 57/94 (60.6%) sur ses cinq dernières apparitions tient du prodige.

Même Geno Auriemma est épaté

Le réflexe de Paige Bueckers, pourtant, n’est pas de chercher à tout prix à être l’option n°1 de son équipe. Jusqu’à très récemment, elle avait encore tendance à agacer Geno Auriemma par excès d’altruisme. Le taulier de UConn est exigeant et n’a pas hésité à demander à sa protégée de se faire violence. Voici ce qu’il expliquait au micro de SNY juste avant le choc face à South Carolina :

“Paige joue comme ça depuis le premier entraînement. C’est pour ça que c’était dommage de la voir refuser des tirs en début de saison. A l’entraînement, elle les prenait. Elle nous disait simplement qu’elle n’avait pas l’habitude de jouer sans le ballon et de scorer en sortie d’écran. Elle a toujours eu la balle dans les mains pour distribuer le jeu. Je lui ai fait comprendre qu’il n’y avait aucun mal à ça et qu’elle devait simplement être capable de saisir les opportunités quand elles se présentent à elle. Tous les jours à l’entraînement, on la voit shooter comme ça. Et quand elle manque un tir, je lui gueule dessus en lui demandant si elle a un problème. C’est fou, parce qu’elle n’a raté que 6 tirs en 4 matchs dernièrement. Mais on pense vraiment que chacun de ses tirs va rentrer”.

Pour ne rien gâcher, Bueckers a ce côté leader et chef de file qui est aussi la marque des futurs grands. Bien que freshman, elle est déjà l’élément moteur du groupe et l’une de ses voix les plus déterminantes.

“Paige donne énormément de confiance à tout le monde. Elle parle tout le temps aux autres joueuses. Je dirais même qu’elle leur donne presque trop de confiance. Elle leur dit de prendre certains shoots que moi je leur interdis, même si elles savent que je vais les tuer après ça”, a plaisanté Auriemma.

La chose la plus impressionnante à son sujet, c’est qu’elle joue avec constance tout le match. C’est extrêmement rare chez une joueuse aussi jeune. C’est elle qui dicte le tempo du match, pas l’inverse. Elle réussit tout ça malgré la pression qu’elle a sur les épaules. Je suis toujours surpris quand elle tire et que le ballon ne rentre pas. Elle est bien cette joueuse dont tout le monde parlait”.

Encore une fois, Paige Bueckers évolue à une époque où on a tendance à mettre des joueuses sur un piédestal très rapidement. Elle n’a disputé que 14 matches et, bien qu’elle ait déjà à son actif des accomplissements qu’aucune des légendes des Huskies qui l’ont précédée n’a pu réaliser, il lui reste beaucoup de temps et de travail pour être l’une des “cinq meilleures meneuses de WNBA”. La prudence ne doit toutefois pas étouffer complètement l’enthousiasme et l’excitation.

Pour qu’un coach aussi mythique et franc que Geno Auriemma ait du mal à cacher son admiration pour une aussi jeune joueuse, c’est qu’il sait qu’il tient une pépite générationnelle. Si vous n’avez pas encore pris le temps de regarder un match de UConn depuis que Paige Bueckers en est la figure de proue, laissez-vous tenter. C’est déjà très effrayant.

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