March Madness-day 10 : Stanford au paradis, les tops et les flops du Tournoi

La March Madness et le Tournoi NCAA 2021, c’est fini ! Avant de revenir sur ce tournoi palpitant, évoquons un peu sa finale, un thriller – encore un dans cette MM qui aura bien porté son nom – qui a vu Stanford et Arizona offrir un suspense et un spectacle dignes de ce nom.

On rêvait donc d’une finale disputée et on y a eu droit ! Un troisième titre pour la légendaire Tara Vanderveer ou bien un premier pour Arizona et sa charismatique coach Adia Barnes ? On pensait qu’il n’y aurait pas photo et que Stanford s’imposerait assez nettement. Raté.

Le Cardinal a tremblé, a semblé fragile. Quand tout roule, l’équipe est une machine qui domine, mais quand ça commence à dérailler, on est loin de l’ogre qui fait si peur. Le sentiment qui prévaut est que Stanford est la meilleure équipe et cela a pu se voir dans le jeu hier. Mais la conclusion restait la même à quelques secondes de la dernière action qui scellerait le match : si Arizona perdait, il n’y aurait pas de quoi avoir honte. Dans le cas contraire, la campagne de Stanford s’achèverait sur un flop.

Une fin de match à couper le souffle

Stanford est allé s’imposer d’un tout petit point, 54-53, en étant à la merci d’un ultime shoot comme deux jours plus tôt face à South Carolina. On se refait la fin de match : 35 secondes au chronomètre et Stanford remet en jeu.

L’équipe sort d’un temps mort et décide de jouer la montre en allant au bout des 30 secondes de possession. Kiana Williams garde la balle et, à l’approche de la fin de possession, se retrouve sans solution à trop avoir tardé. Cameron Brink décide alors de sortir de la raquette et vient proposer une alternative. Williams lui fait une passe assez simple que la talentueuse freshman n’arrive pas à maitriser sous la pression défensive derrière elle. Arizona récupère la balle avec 5 secondes à jouer et un un point de retard. Adia Barnes prend un temps mort, lors duquel elle ordonne la chose la plus logique qui soit : mettre la balle dans les mains de Aari McDonald, fabuleuse depuis le début du tournoi.

Stanford aussi s’y attend et défend parfaitement avec quasiment trois joueuses sur la meneuse, proche de la ligne à 3 points. L’angle est difficile, l’ouverture quasi inexistante, mais McDonald prend quand même sa chance sur ce tir très (trop ?) compliqué. Le ballon rebondit sur l’arrière du cercle et le buzzer retentit. Stanford peut exulter.

Si les Californiennes ont dominé outrageusement le rebond (47 contre 29), elles n’ont pas su gérer la pression mise par Arizona en perdant des wagons de ballons (21 turnovers dont 12 sur interceptions). Les Wildcats sont restées fidèles à l’identité qu’elles ont dévoilée toute la saison tout en montrant que leurs qualités allaient au-delà du talent d’Aari McDonald. Hier, Aari-zona était un peu plus proche du commun des mortels : 22 points à 5/21 au tir (4/9 à 3 points), McDonald a pu compter sur l’apport inestimable de Shaina Pellington en sortie de banc (15 points, 7 rebonds, 3 interceptions).

Arizona a fait bien plus que de la figuration malgré ce que beaucoup de monde s’imaginait. Les filles étaient au rendez-vous et peuvent être fières de ce parcours incroyable. Les larmes aperçues après le match sur le visage d’Aari McDonald de ses coéquipières ne doit pas faire oublier cela. Arizona n’avait pas participé à la March Madness depuis 16 ans (2005) et n’avait jamais dépassé le stade du Sweet Sixteen (en 1998). Pour leur retour, elles ont fait ce que très peu, voir personne, n’attendaient d’elles  : aller jouer le titre. Aari McDonald avait fait le choix de ne pas se présenter à la Draft l’année dernière en espérant aller chercher un titre. Le pari a bien failli être gagnant. Et même si le titre n’est pas au bout, la meneuse et son université ont remporté le vote populaire.

Vous l’avez compris, après cette fin de match tendue contre South Carolina, Stanford a donc encore tremblé et frôlé le scénario catastrophe. Mais à la fin, l’essentiel est là : Stanford est le nouveau champion NCAA. Pousser McDonald à prendre des tirs compliqués et obliger les autres joueuses à répondre présentes a été un plan plutôt efficace. UConn avait échoué dans cette entreprise au tour précédent.

Haley Jones au firmament

On l’a souvent dit depuis le début du tournoi, mais c’est la profondeur et la variété de la force de frappe du Cardinal qui faisait de cette équipe un favori. Si on doit absolument dégager une joueuse, prenons celle qui a été élue MOP du tournoi, la sophomore Haley Jones. Pour son premier tournoi, la recrue lycéenne n°1 du pays en 2019 a su être au rendez-vous et prendre ses responsabilités en fin de match. Son énorme and-one qui pour mettre Stanford a +4 a été curcial. Son tournoi en chiffres : 14 points (plus de 60% au tir et à 3 points), 7 rebonds et 2.5 passes de moyenne. Jones a endossé le costume de super-héroïne en mettant les paniers compliqués et importants lorsque son équipe a eu besoin que quelqu’un sorte du lot. Les franchises WNBA qui avaient les yeux rivés sur cette rencontre doivent déjà se frotter les mains à l’idée d’accueillir la polyvalente Jones d’ici deux ans.

Ce titre 2021 a d’autant plus de saveur pour Stanford quand on se penche sur ce les joueuses ont vécu cette saison : 87 nuits à l’hôtel, 24 matchs à l’extérieur ou sur terrain neutre, à cause des restrictions du comté de Santa Clara, très peu de “vrais” matchs à domicile avec des séjours à Las Vegas ou sur des terrains prêtés pour pouvoir tenir un semblant de calendrier… Ce groupe snobé des récompenses de fin de saison s’est démarqué par son sens du collectif, au sein duquel ont pu s’exprimer, tour à tour, de belles individualités dont certaines tenteront de réaliser le back to back dans un an. Bravo championnes ! 

Les tops et les flops de la March Madness

Il aura fallu attendre 714 jours avant d’avoir à nouveau un championnat NCAA. Avant de refermer la page sur cette saison, je vous propose mes tops et mes flops de ces deux dernières semaines.  

Les tops

  • L’émotion de Jordan Nixon 

Mon moment préféré du tournoi  ? Peut-être. C’était en sortie de son match contre Iowa State où elle inscrit 35 points avec le shoot de la gagne pour garder en vie Texas A&M. Elle apparaît en pleurs, émue. Au lieu de nous parler de ce tir en lui-même, de cet exploit individuel, elle évoque la confiance que lui ont accordée ses coéquipières. Je trouve cela magnifique, ça m’a ému et c’est l’une des images que je garderai pour longtemps.  

https://twitter.com/espn/status/1374899506165260288?s=20
  • Arizona et Adia Barnes

Il y a eu des upsets dans ce tournoi. Je pense à Michigan qui sort Tennessee ou bien Texas qui s’offre Maryland. Mais s’il y a un parcours aussi étonnant que grandiose à retenir, c’est bien celui de Arizona. Je ne vais pas vous redonner tous les faits que vous avez pu lire juste au-dessus, mais voir une équipe qui n’a jamais été évoquée comme un possible champion aller jusque-là et être finalement à un point de remporter le Gaal, c’est juste… Wow. Rappelons que les Wildcats ont été snobées de certains clips publicitaires lors du Final Four. Comme aurait dit Michael Jordan dans pareille circonstance, elles ont “pris ça personnellement” ! Résilience, égo et ténacité, cette équipe aura rassemblé les gens et montré un visage exemplaire. 

Sa coach, Adia Barnes, a bien incarné cela. L’ancienne joueuse WNBA a transpiré le charisme et la badass attitude. On parle d’une coach capable de lâcher des doigts d’honneur en réponses aux sceptiques pour galvaniser ses troupes, et de tirer son lait pour nourrir son bébé à la mi-temps d’un match tout en trouvant les mots pour que son équipe déjoue tous les pronostics. Ce n’est assurément pas la dernière fois que l’on entend parler de Barnes, possible héritière des grands noms du coaching universitaire américain.

https://twitter.com/Luke_The_Duke00/status/1378190645118967808?s=20
  • Le butt-slap de Paige Bueckers sur Geno Auriemma

Paige Bueckers, élue meilleure joueuse (et co-meilleure freshman) de la saison) n’a pas uniquement brillé balle en main. La star de UConn a étalé toute sa réjouissante impertinence après l’une des victoires de son équipe dans le Tournoi, en commettant un acte que même Diana Taurasi n’aurait peut-être pas osé en son temps : mettre une tape sur les fesses du mythique et pas toujours commode Geno Auriemma pour lui montrer qu’elle avait raison de le pousser à faire jouer Anna Makurat. Un geste qui poussera Auriemma à qualifier affectueusement Bueckers de “délinquante juvénile” le lendemain.

  • Les promesses de Cameron Brink

Cameron Brink commet encore trop de fautes et son temps de jeu en est du coup trop limité. Mais bon sang, quelle jeune joueuse déjà incroyable ! La freshman de Stanford a donné un aperçu de ce qu’elle sera capable de faire dans les années à venir, que ce soit en NCAA ou en WNBA. Car c’est une évidence, cette fille à l’allonge gigantesque est faite pour être l’une des superstars de la ligue, au même titre que les jeunes talents de sa génération que l’on a pu voir en action cette année, de Paige Bueckers à Caitlin Clark, en passant par Hailey Van Lith. Brink est une machine à contrer, mais a les armes pour être une joueuse efficace et dominante dans bien d’autres secteurs. Est-ce que l’on est vraiment prêts pour ce qu’elle est capable de devenir ?

https://twitter.com/espnW/status/1378118057051185154?s=20

Les flops  

  • L’organisation  

Impossible de ne pas évoquer ce qui a précédé le tournoi. Qui ne se rappelle pas de la vidéo de l’intérieure d’Oregon Sedona Prince montrant les différences en termes de moyens entre les tournois masculin et féminin ? Si la NCAA a vite remédié à cela, compliqué de fermer les yeux là-dessus, surtout quand c’est la même organisation qui s’occupe des deux tournois. Malgré les progrès évidents et l’émulation que l’on sent autour du basket féminin et de la NCAA, il y a encore aujourd’hui deux poids, deux mesures.

  • L’arbitrage  

Alors oui, les erreurs d’arbitrage font partie du sport. Mais quand plusieurs d’entre elles ont des conséquences directes sur le résultat, notamment sur des actions dans les dernières secondes, on est obligé de l’évoquer. Les gens ont sûrement en tête l’un des matchs les plus suivis de ce tournoi , entre Baylor et UConn avec la faute, évidente au ralenti, sur Dijonai Carrington, mais on a eu droit à d’autres exemples de ce type, notamment avec Iowa State contre Texas A&M. L’idée n’est pas d’incriminer l’arbitrage mais plutôt de demander davantage de cohérence. On a eu certaines fins de matchs avec 42 reviews d’actions et d’autres où on se demandait si les arbitres ne dormaient pas… 

Stanford est champion et la saison NCAA se termine ici. On aura eu de long mois marqués par les matchs annulé mais tout ça valait le coup avec en clôture une March Madness excitante. Je ne peux que vous remerciez pour avoir suivi cet événement avec nous et vous donner rendez-vous à la saison prochaine. Ah, on me dit dans l’oreillette qu’on parlera encore de joueuses NCAA une dernière fois bientôt. Et oui, dans 10 jours c’est la draft WNBA ! 

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