C’est le dimanche 28 juillet que commencera enfin le tournoi de basket féminin des Jeux Olympiques 2024 à Paris. A l’approche de cette échéance cruciale pour nos équipes de cœur (Belgique, France et USA pour ceux qui ne suivraient pas là-bas dans le fond), l’équipe Swish Swish a décidé de vous proposer une grande preview pour être à jour sur les enjeux et les forces en présence.
Aujourd’hui, place au groupe B, qui aura une saveur toute particulière pour la communauté Swish Swish puisqu’il s’agira du groupe de l’équipe de France, les locales de l’étape.
🗓️ Calendrier du groupe B
- Nigeria – Australie, 11h00
- Canada – France, 17h15
- Australie – Canada, 13h30
- France – Nigeria, 17h15
- Canada – Nigeria, 13h30
- Australie – France, 21h00
🇦🇺 Australie
3e équipe au ranking mondial et médaille de bronze du dernier mondial, l’Australie a l’habitude des grandes compétitions. Et si, par le passé, Sandy Brondello a parfois eu tendance à se passer de certaines joueuses de talent laissées à la maison, cette année, quand on regarde le roster, il n’y a pas de doutes. Les Opals ne sont vraiment pas venues pour rigoler.
🪪 Roster
Poste | Nom | Age/Taille |
Guard | Isobel Borlase | 19/1.80 |
Guard | Tess Madgen | 33/1.83 |
Guard | Jade Melbourne | 21/1.78 |
Guard | Kristy Wallace | 28/1.80 |
Guard | Sami Whitcomb | 35/1.78 |
Forward | Rebecca Allen | 31/1.86 |
Forward | Alanna Smith | 27/1.93 |
Forward | Stephanie Talbot | 30/1.88 |
Forward/Center | Cayla George | 35/1.92 |
Center | Lauren Jackson | 43/1.98 |
Center | Ezi Magbegor | 24/1.93 |
Center | Marianna Tolo | 35/1.96 |
💪🤏 Forces et faiblesses
Avec 7 joueuses évoluant actuellement en WNBA, 4 y ayant pris part par le passé – dont Lauren Jackson dont la légende n’est plus à prouver – et la dernière tout juste draftée, les Opals viennent à Paris avec sans doute, après Team USA, l’effectif le plus rempli sur le papier. Shoot, athlétisme, défense, cette équipe semble avoir tout pour elle et pouvoir s’appuyer sur des individualités fortes et une atmosphère combative inhérente à cette nation. L’équipe peut également s’appuyer sur un mélange de jeunesse et d’expérience mais également des joueuses arrivées à parfaite maturité. On pense entre autres à l’éclosion récente d’Ezi Magbegor dont nous reparlerons plus bas ou encore l’évolution de Bec Allen, un peu plus précieuse année après année en WNBA.
Au point de vue de l’expérience, comment ne pas parler de Lauren Jackson. Après près de 10 ans d’absence, cette dernière semble s’acheter une deuxième carrière après avoir mis ses problèmes de blessures derrière elle. A 43 ans, elle dame le pion de Diana Taurasi pour être la joueuse la plus âgée de ce tournoi. Mais que l’on ne s’y trompe pas. Malgré son âge, LJ ne vient pas juste pour faire le nombre. Même si la vitesse et l’athlétisme ne sont plus là, Lauren reste une usine à basket capable techniquement de peser sur le jeu. Il faut dire que c’est d’abord dans ce domaine – technique et intelligence de jeu – que Lauren a construit sa carrière. Cette année encore, en WNBL tout d’abord et en seconde division australienne ensuite, elle a continué à poser des lignes de stats plus qu’honorable (voire parfois indécente). On se rappellera enfin que lors du dernier mondial, c’est sa prestation étincelante dans le dernier match qui avait permis à l’Australie de repartir avec la médaille de bronze. Don’t ever underestimate the heart of a champion.
Si nous devions pointer toutefois un petit bémol, il se situerait probablement au niveau de la mène. Tant Jade Melbourne qu’Isobel borlase sont de jeunes joueuses avec peu voir pas d’expérience de ce niveau de compétition. Sami Whitcomb, quant à elle, est plus une poste 2 dans l’âme, plus à l’aise au scoring et dans le jeu sans ballon que dans l’organisation de jeu, même si elle a montré par le passé pouvoir parfois s’en acquitter a minima. La question de l’organisation du jeu peut donc se poser pour cet effectif, surtout avec Sandy Brondello au coaching, surtout connue pour sa capacité à gérer un groupe et des égos plutôt qu’en tacticienne aiguisée.
⭐️Joueuse à suivre : Ezi Magbegor
Voilà très probablement le nouveau visage de cette sélection australienne et elle n’a pourtant que 24 ans. Il faut dire que cela fait désormais quelques années qu’on voit Ezi progresser saison après saison en WNBA, elle qui y est arrivée dès ses 19 ans. Cette année, Ezi semble arriver dans son prime, si bien que le Big Three du Seattle Storm s’est mué en Big Four et qu’elle est, à notre sens, favorite pour prendre le trophée de DPOY en fin de cette saison. Dans le contexte de la sélection australienne, l’évolution d’Ezi a suivi la même courbe. D’abord dans l’ombre de Liz Cambage, les frasques et la mise au ban de cette dernière ont donné les clés du camion à la jeune Ezi juste au moment où elle arrivait à maturité pour pouvoir pleinement faire profiter ses coéquipières de son leadership défensif et de son apport athlétique et sa mobilité en attaque également. Entourée des joueuses complémentaires que représentent Kristy Wallace, Bec Allen ou Alanna Smith, et avec à ses côtés l’expérience des anciennes, Lauren Jackson, Cayla George ou encore Marianna Tolo, Ezi est prête à faire briller la prochaine génération d’australienne comme bien d’autres avant elle.
🇨🇦 Canada
Encore une nation habituée des grands rendez-vous dans le basket féminin que cette sélection canadienne. Actuellement classée 5e au ranking mondial, le Canada peut faire figure de gros nom et d’espoir de médaille. Et pourtant, dans les grands rendez-vous, le Canada a souvent trébuché avant d’atteindre les dernières marches.
🪪 Roster
Poste | Nom | Age/Taille |
Guard | Shay Colley | 28/1.76 |
Guard | Nirra Fields | 30/1.70 |
Guard | Sami Hill | 29/1.77 |
Guard | Syla Swords | 18/1.82 |
Guard/Forward | Kia Nurse | 28/1.82 |
Forward | Laeticia Amihere | 23/1.91 |
Forward | Bridget Carleton | 27/1.85 |
Forward | Yvonne Ejim | 22/1.82 |
Forward | Cassandre Prosper | 19/1.88 |
Forward/Center | Natalie Achonwa | 31/1.90 |
Forward/Center | Aaliyah Edwards | 22/1.91 |
Center | Kayla Alexander | 33/1.93 |
💪🤏 Forces et faiblesses
Lorsque l’on liste l’effectif du Canada, on repère tout de suite une grosse densité à l’intérieur. Natalie Achonwa et Kayla Alexander sont des joueuses d’expérience qui ont roulé leur bosse tant en WNBA qu’en Europe. Aaliyah Edwards, quant à elle, débute tout juste son expérience WNBA avec les Washington Mystics, où elle montre déjà de très belles promesses. Toutes les 3 amènent un bon mix d’athlétisme, d’intelligence de jeu mais également de hustle et de défense. Que ça soit dans ce groupe ou dans l’optique d’une phase finale, le secteur intérieur du Canada aura de quoi répondre à pas mal de sélections adverses.
C’est plutôt dans le secteur des “petites” que le bât blesse. La différence de niveau entre les intérieures et les guards est important. Le niveau de création au niveau de la mène risque d’être un vrai problème, surtout dans ce groupe relevé. Reste l’alternance de jeu et la possibilité de produire du scoring depuis les lignes extérieures. A ce niveau, l’impact de Bridget Carleton sera capital (voir plus bas). Kia Nurse devrait être cette option principale au scoring extérieur, voir au scoring tout court, et potentiellement le visage de cette sélection. Pourtant, depuis sa saison All-Star, Kia peine à confirmer, que cela soit en club ou en sélection. Pourtant sans création et option de jeu fiable à l’extérieur, le Canada ne pourra pas exister valablement dans ce groupe et dans ce tournoi.
⭐️Joueuse à suivre : Bridget Carleton
Nous en avons parlé dans les faiblesses, le Canada risque de souffrir sur le plan de la création et de l’alternance du jeu sur les postes extérieures. Bridget Carleton (ainsi que Kia Nurse dans une moindre mesure) devra apporter ce danger extérieur, notamment à 3 points. Cependant, elle devra également prendre une place très importante dans un rôle qu’on lui connait moins, celui de porteuse de balle. Vu sa saison WNBA remarquable avec les Lynx, nul doute qu’elle arrive en pleine confiance pour ces JO. Si le Canada veut sortir de ce groupe très relevé, il faudra qu’elle reste sur ce niveau très élevé de performances sinon le Canada risque de très peu impacter les adversaires par son important secteur intérieur. En résumé adresse et création du jeu pour Carleton : conditions sine qua non pour envisager jouer un 1/4 de finale et pourquoi pas un dernier carré.
🇫🇷 France
Des JO à la maison, voilà qui n’était plus arrivé depuis 100 ans. L’importance du rendez-vous n’est plus à prouver et la fédération en a, bien évidemment, fait un objectif ultime. Mais s’en sont-ils pour autant donné suffisamment les moyens ? Objectif médaille assumé pour une belle équipe des bleues sur le papier. Reste à savoir si la réalité verra ce rêve se réaliser.
🪪 Roster
Poste | Nom | Age/Taille |
Guard | Romane Bernies | 31/1.70 |
Guard | Marine Fauthoux | 23/1.74 |
Guard | Marine Johannès | 29/1.78 |
Guard | Leïla Lacan | 20/1.80 |
Forward | Valériane Ayayi | 30/1994 |
Forward | Marième Badiane | 29/1.90 |
Forward | Sarah Michel-Boury | 35/1.80 |
Forward | Janelle Salaün | 22/1.88 |
Forward | Gabby Williams | 27/1.80 |
Center | Alexia Chery | 25/1.90 |
Center | Dominique Malonga | 18/1.97 |
Center | Iliana Rupert | 23/1.94 |
💪🤏 Forces et faiblesses
Même si nous sommes assez circonspect depuis quelques temps sur ce que propose cette équipe de France, il faut quand même ne pas se tromper d’analyse. L’EDF, sur le papier, possède à ce jour l’un des 3 meilleurs effectifs (avec Team USA et l’Australie) de ce tournoi olympique. Que ca soit en profondeur ou sur le talent peu d’équipes peuvent se vanter d’aligner un tel roster. La France a actuellement 12 joueuses pouvant jouer dans cette compétition sans aucun problème et malgré un léger rajeunissement possèdent 10 joueuses sur 12 habituées aux plus hautes joutes européennes. C’est d’ailleurs pour cette raison que la France doit/peut ambitionner clairement le dernier carré de la compétition mais également la médaille. Tout autre résultat qu’une 1/2 finale, serait à mon sens un échec surtout avec des JO à la maison.
Néanmoins cette profondeur et ce talent sont sans doute également les plus gros dangers. Depuis l’arrivée de J.A. Toupane à la tête de la sélection, la France souffre de manque de hiérarchie dans le jeu. Que ça soit à l’euro 2023 ou plus récemment au TQO cette équipe aborde des principes de répartir énormément les temps de jeu de chaque joueuse. Principe qui a tendance à bien fonctionner sur des équipes plus modestes mais qui est aussi très régulièrement un frein quand les oppositions et les plans tactiques adverses deviennent difficiles. Il est toujours compliqué au sein d’un groupe de savoir qui doit avoir les rênes du jeu quand cela n’est pas clairement identifié en amont.
L’autre incertitude est sur l’aspect tactique du coaching staff et l’utilisation de tout ce talent à disposition. Nous avons vite compris que l’identité était une défense intense pour obtenir du jeu de relance et s’en remettre au talent de création de nos joueuses sur jeu placé. La grande question est : Est-ce-que ce plan de jeu minimaliste suffira contre les grandes équipes de ce tournoi ? A ce jour nous le souhaitons et la préparation (5 matchs – 5 victoires) a dû donner le plein de confiance au groupe.
⭐️Joueuse à suivre : Marine Johannès
Que cela fait plaisir de revoir Marine porter le maillot des Bleues. Après un énorme imbroglio à l’euro 2023, assez ridicule de notre point de vue, revoilà une Marine Johannès en plein prime et en pleine possession de ses moyens. MJ devra faire du MJ pour que cette équipe puisse avancer dans le tournoi. Replacée sur le banc depuis son retour au TQO de Février, Marine déverrouille le jeu offensif des bleues à chacune de ses entrées sur le terrain. Ce repositionnement engendre d’ailleurs beaucoup de frustrations chez les fans qui ont du mal à comprendre ce choix de 6ème joueuse. Néanmoins peu importe ce qui compte c’est le temps passé sur le terrain. Nous espérons que Marine aura un des plus gros temps de jeu de cette équipe tellement sa créativité à la passe et dans le tir bonifient l’attaque des bleues. J’ai tendance à penser que c’est enfin sa compétition. Elle est totalement à maturité sur et en dehors du terrain. La France ne pourra envisager une médaille qu’avec une Marine en phase totale avec son basket. C’est le cas actuellement et on a hâte de la voir nous sortir un énorme tournoi.
🇳🇬 Nigeria
Sur le continent africain, je demande le Nigeria. Gagnantes des 4 dernières éditions de l’Afrobasket, les nigérianes sont assez au dessus au niveau continental mais cela se complique quand on passe à l’échelon mondial (seulement un quart de final atteint lors du mondial 2018). Dans le contexte de ce groupe assez relevé, les D’Tigress pourront-elles défier les pronostics pour sortir de la phase de groupe ?
🪪 Roster
Poste | Nom | Age/Taille |
Guard | Sarah Ogoke | 34/1.77 |
Guard | Promise Amukamara | 31/1.75 |
Guard | Olaoluwatomi Oluwayemisi Taiwo | 24/1.78 |
Guard | Ifunanya Okoro | 25/1.83 |
Guard/Forward | Elizabeth Balogun | 23/1.85 |
Forward | Amy Okonkwo | 27/1.88 |
Forward | Nicole Enabosi | 27/1.83 |
Forward | Adebola Adeyeye | 24/1.88 |
Forward | Murjanatu Musa | 24/1.87 |
Forward | Pallas Kunaiyi-Akpanah | 27/1.88 |
Center | Lauren Ebo | 24/1.93 |
Center | Blessing Ejiofor | 25/1.95 |
💪🤏 Forces et faiblesses
Comme certaines autres équipes dont les joueuses évoluent dans des championnats que nous n’avons pas le loisir de suivre, force est d’avouer que nous avons moins de recul et de contexte pour avoir une analyse très poussée de cette équipe. Nous avons toutefois eu la chance de voir cette équipe évoluer lors du TQO organisé à Anvers où les joueuses de Rena Wakama se sont qualifiées pour ces jeux. A cette occasion, nous avons pu apprécier la qualité athlétique et individuelle de certaines des joueuses. Ceci cependant parfois au détriment d’une vraie structure de jeu et qualités collectives vraiment développées. Par comparaison, lors de ce tournoi, le Sénégal qu’elles affrontaient nous avaient paru plus plaisant dans le jeu, avec un effectif plus limité qualitativement. C’est sur leur qualité individuelles que les nigérianes avaient fait la différence. Ce qui avait suffi au niveau de ce TQO face au Sénégal leur permettra-t-il d’exister face à l’opposition de ce groupe ? Rien n’est moins sur. Les équipes de ce groupe n’ont rien à envier d’un point de vue qualitatif et sont même nettement au dessus. Et certaines proposent même un collectif supérieur. Et là où le Nigeria existe souvent dans les rencontres grâce à un esprit combattif, elles ne sont sans doute pas tombé dans le groupe idéal à ce niveau. L’Australie, la France et le Canada sont des équipes qui, habituellement, ne refusent pas le combat physique. Sauf effet de surprise ou suffisance d’un adversaire, on peine à voir le Nigeria sortir de ce groupe. Mais avec ce format particulier, il n’est pas non plus impossible d’imaginer les nigérianes finir meilleures 3e en cas de défaillance adverse. Elles savent en tout cas qu’elles n’auront rien à perdre.
⭐Joueuse à suivre : Amy Okonkwo
Joueuse sans doute un peu méconnue du grand public, mais que nous français connaissons bien avec ses passages récents à Saint-Amand et Landerneau. La future ailière du Bourges Basket devrait apporter son côté scoreuse athlétique notamment en percussion et sera très certainement l’option numéro une de l’attaque des D’Tigress. Après une formation américaine du côté de l’université de TCU (Texas), Amy s’est aguerrie aux joutes européennes en jouant en Espagne et en France. C’est dire qu’elle possède une sérieuse expérience du basket Fiba. Elle devra apporter son gros volume au scoring que ça soit à 3 points ou proche du cercle afin d’espérer envoyer son équipe en 1/4 de finale.
🔮 Notre prono
- Australie 🇦🇺
- France 🇫🇷
- Canada 🇨🇦
- Nigeria 🇳🇬
Dans ce groupe, l’Australie et la France sont, selon nous un cran au dessus des autres, ne fusse qu’en terme d’effectif. Le Canada est un nom mais nous semble avoir certaines limitations tactiques et d’effectif. Le Nigeria devrai fermer la marche. Enfin, entre la France et l’Australie la marge est fine sur le papier. Sur le terrain en revanche, les doutes que nous avons sur le coaching nous poussent à voir les Opals finir en tête de ce groupe assez relevé.