Puisque les lumières de la NBA ne souhaitent pas se tourner vers elle, c’est en WNBA que sa légende se poursuivra. Comme on le pressentait il y a quelques jours, ça n’a pas traîné, Becky Hammon va être nommée head coach des Las Vegas Aces et remplacera Bill Laimbeer sur le banc de Sin City.
A en croire les génies qui peuplent les réseaux sociaux, la WNBA n’intéresse personne. Ce doit être pour ça que Shams Charania (The Athletic) et Adrian Wojnarowski (ESPN), les deux plus gros newsbreakers du sport mondial, se sont livrés l’une de leurs traditionnelles batailles cette nuit pour annoncer la nouvelle et l’enrober de détails exclusifs pour balayer la quête de visibilité pourtant méritée leurs homologues de WNBA. Cette arrivée de Becky Hammon à Vegas est importante à bien des égards dans le paysage du basket américain et les papes du scoop US l’ont compris.
L’ancienne meneuse de San Antonio et New York va signer pour 5 ans et sur un deal financier qui fera d’elle la coach la mieux payée de WNBA. En réussissant à convaincre Becky Hammon en mettant sur la table les moyens financiers et sportifs pour l’attirer, Mark Davis, le nouveau propriétaire des Aces, montre qu’il n’est pas là pour faire de la figuration. Les mots sur l’envie de faire grandir le “women’s game” et faire prospérer la ligue à la hauteur de son mérite n’étaient peut-être pas que des mots de politicien. Espérons que ces efforts et ces belles intentions deviennent la norme.
Faire venir des coachs référencés, convoités en NBA ou tout simplement très connus du grand public fait partie des avancées importantes pour une ligue qui ne doit plus se présenter comme un lot de consolation. La WNBA doit devenir une voie respectable et respectée. Si les patrons de franchise joignent le nombre de zéros sur le chèque à la parole, il n’en ressortira que du positif et la renommée du meilleur championnat féminin au monde grimpera enfin à la hauteur de nos attentes.
A Vegas, elle était le premier et l’unique choix
Becky Hammon aurait pu continuer d’attendre son tour dans l’une des 30 franchises NBA ou prier pour que les Spurs décident de lui confier les clés de la boutique après Gregg Popovich – ce n’était plus du tout à l’ordre du jour – mais se faire dicter un tempo et imposer de la patience était déjà contre-nature pour elle lorsque l’on sait quelle joueuse elle a été et quelle femme elle est. A Las Vegas, elle sait qu’elle est le premier et l’unique choix. Aucun autre coach n’a été auditionné et le simple fait que la direction lui offre un poste détenu jusque-là par un monstre sacré du coaching en WNBA est un signal fort. Le contrat de 5 ans pour piloter un effectif déjà très solide, avec la probabilité de voir arriver des joueuses ambitieuses et désireuses de travailler avec elle, en est un autre.
On ne sait pas encore à quoi ressemblera la chaîne décisionnelle chez les Aces en 2022, mais on imagine que “Big Shot Becky” a obtenu la garantie d’avoir une large marge de manoeuvre. Dan Padover, le double tenant du titre de General Manager de l’année, est parti tenter de faire grandir Atlanta et, à cette heure, personne n’a récupéré son job. Laimbeer, auquel on prêtait l’intention de revêtir cette casquette, semble préférer opérer de loin, sans responsabilités au quotidien, et sera a priori nommé dans un rôle de consultant. Parmi les chantiers à gérer rapidement, il y a évidemment les fins de contrat de Liz Cambage, Angel McCoughtry et Riquna Williams (A’ja Wilson est restricted free agent mais, sauf séisme, n’ira nulle part).
On attend avec impatience la première conférence de presse de Becky Hammon. On sait très bien ce qu’elle y dira. Qu’elle ne revient pas en WNBA par dépit. Qu’elle aime cette ligue qu’elle a contribué à populariser. Et surtout qu’elle est là pour gagner et pas pour juste montrer à la NBA à côté de quoi elle est passée, même si elle le pensera très fort. On le sait, mais on a quand même très envie de l’entendre.
On a aussi hâte de voir les premières retrouvailles entre Becky Hammon et Vickie Johnson, la coach des Dallas Wings. Les deux amies formaient le backcourt du New York Liberty et ont fait les beaux jours de la franchise et de la ligue au début des années 2000.
Bref, vous l’aviez sans doute déjà compris avec l’article de Steph l’autre jour, mais on est tout simplement heureux de savoir que celle que l’on a adorée comme joueuse et en laquelle on croit beaucoup comme coach, soit de retour en WNBA. Pas de regrets, ni de déception. Si la NBA et l’entre-soi cultivé par ses franchises n’étaient pas prêts pour elle ou pour une autre femme, tant pis pour eux, tant mieux pour nous !