Le premier tour des playoffs a livré son verdict et ce sont donc les Aces, le Liberty, le Sun et les Wings qui, après des luttes plus ou moins âpres selon les cas, voient leur aventure se poursuivre. On a donc décidé de tirer quelques premiers enseignements de ces rencontres pour les équipes éliminées.
Chicago Sky : le plus dur commence
En se faisant éliminer 2 à 0, Chicago n’a pas surpris grand monde. Le fait d’accéder aux playoffs représentait déjà une réussite en soi. Tout au long de la saison, l’équipe a démontré des limites claires mais bien souvent compensée par une énergie et une envie indéniable ainsi qu’un esprit de groupe sans faille. Face aux Aces, la bande à Kahleah, Courtney et Marina n’a cependant rien pu faire. La marche était trop haute.
Reste maintenant à voir où aller pour la saison prochaine. L’équipe ne manque pas de joueuses intéressantes et de talent, jeunes pour la plupart, mais sans véritable superstar, même si Kahleah Copper a plus que répondu aux attentes portées en elle. Comment désormais améliorer cet effectif ? Continuer sur la base de ce groupe, avec le risque de stagner longtemps dans le ventre mou de la ligue ? Viser une reconstruction mais avec quels assets, puisque James Wade a vidé le capital de picks de draft à la dernière Free Agency ? Les options ne sont pas évidentes pour le Sky.
La situation est rendue d’autant plus compliquée par le flou qui subsiste au niveau du Front Office. James Wade possédait la double casquette Coach/GM, reprise en intérim par Emre Vatansever. En sortie de série, ce dernier a indiqué que cette double fonction ne serait plus d’actualité la saison prochaine. Un nouveau GM devra donc être désigné et le plus tôt sera le mieux car des décisions doivent être prises. Dans un premier temps, l’intérim de Vatansever doit-il être prolongé ? Au vu des performances de l’équipe, rien n’indique qu’il ne puisse pas être l’homme de la situation. Reste à voir s’il sera en phase avec la vision du nouveau GM. Enfin, GM et coach devront se poser pour déterminer dans quelle direction emmener l’équipe. Les premières négociations débuteront probablement à la mi-janvier comme habituellement. Dans l’idéal, le Front Office devra être structuré et prêt d’ici là.
Minnesota : L’heure de s’offrir une autre star ?
En poussant le Sun au Game 3 décisif, Cheryl Reeve a montré une fois de plus qu’elle savait mieux que quiconque proposer une structure et des rôles à ses joueuses. Sans vraie meneuse et avec une pivot rookie, les Lynx ont su proposer une saison encore une fois de très haute facture. Napheesa Collier s’est révélée à son plein potentiel. Face au Sun, la matchup nous semblait trop défavorable et cela s’est confirmé, non sans faire suer Stéphanie White et compagnie.
Au delà des louanges que l’on peut faire à l’une et l’autre coach pour cette belle série, ces confrontations ont surtout permis de mettre en évidence la dépendance de l’effectif au rayonnement de Napheesa. Une fois celle-ci coupée du jeu, tout devient plus compliqué pour les Lynx. Kayla McBride aura été la deuxième option offensive tout au long de la saison et représenté une belle alternance dans le jeu. Cependant, cette dernière s’exprime au sein de systèmes, système dont bien souvent Napheesa est le coeur. Pour espérer passer se cap et retrouver un statut de contender que la franchise n’a plus connu depuis le départ de Maya Moore, il faut sans doute à cette équipe une autre option capable de produire du jeu, de prendre la relève quand Napheesa est ciblée et ainsi rendre le plan de jeu des Lynx moins prévisible.
La solution peut peut-être passer par le recrutement d’une meneuse solide et le développement de Diamond Miller, diamant encore un peu brut mais qui a déjà laissé entrapercevoir les promesses d’un incroyable plafond. A moins que Cheryl ne réalise encore un tour de magie à la draft, comme cette sélection de Dorka Juhász au 16e pick cette année. Vu la profondeur de la draft 2024, attention les yeux.
Washington : Un coeur immense ne compense pas une infirmerie trop souvent pleine
Même si le bilan comptable de 2 à 0 semble sévère pour Washington, dans le contenu les Mystics ont opposé une très belle résistance à l’armada du Liberty? Une résistance héroïque pourrait-on même dire si l’on analyse uniquement le contenu du Game 2 qui, sans quelques erreurs de lucidité en fin de match, aurait pu tourner à l’avantage des Mystics et pousser la série au game 3. Dans l’intensité défensive et l’engagement, Washington n’aura pas grand chose à se reprocher.
Difficile cependant de viser mieux lorsque l’on joue une équipe possédant dans ses rangs Jonquel Jones avec sa propre pivot titulaire, Shakira Austin, blessée. Difficile de faire mieux lorsque l’on affronte directement une équipe aussi armée que le Liberty, la faute à une 7e place là aussi conséquence des innombrables blessures de la saison.
Au complet, cette équipe des Mystics a montré plusieurs fois qu’elle avait la possibilité de battre tout le monde. Il ne faudrait donc pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Plusieurs questions doivent néanmoins se poser en prévision de la saison suivante et en particulier liées aux joueuses en fin de contrat.
Elena Delle Donne en premier lieu. On sait cette dernière attachée à sa localisation géographique, proche de sa soeur handicapée avec qui elle a une relation quasi fusionnelle. On imagine donc mal Elena avoir des envies d’ailleurs. Reste à savoir quelles seront ses prétentions salariales. Elle a montré qu’elle avait encore les capacités de dominer mais sur un mode plus lent encore que par le passé. En playoffs, elle s’est concentré sur ses tâches défensives face à Breanna Stewart et s’est donc montrée moins impactante que par le passé. Quelle est donc la valeur désormais d’EDD, telle est la question. On se la pose nettement moins pour Tasha Cloud, véritable héroïne du Game 2. Tasha va probablement signer un gros contrat et ça n’en sera que mérité, elle qui est plus que jamais le coeur et les poumons de cette équipe.
Reste à tout faire pour conserver une infirmerie la plus vide possible et espérer continuer avec ce groupe et toutes les promesses qu’il a pu montrer.
Atlanta : Le projet en est là où on l’attendait, ni plus, ni moins. C’est quoi l’étape suivante ?
En atteignant la 5e place de la régulière, Atlanta a sans doute dépassé pas mal d’attentes et au maximum égalé celles de ses observateurs les plus optimistes. En playoffs cependant, l’écart de niveau avec les Wings, pourtant une seule place devant elles au classement, s’est avéré conséquent. Atlanta en est donc là de son projet de reconstruction. Ce dernier s’est avéré rapide et plus que bien mené lorsqu’on se souvient du marasme des année 2019-2021.
Atlanta a donc atteint un premier palier avec cette belle campagne de régulière et doit maintenant se questionner sur la marche à suivre pour passer le cap suivant. On peut évidemment penser au développement de ce groupe somme tout encore fort jeune. Rhyne Howard dispose sans doute encore d’une marge de progression mais celle-ci se réduit très certainement lorsqu’on voit ce qu’elle est déjà capable de produire. Haley Jones est sans doute une autre piste, elle qui peut encore progresser sur pas mal d’aspect mais aussi et surtout être mieux/plus utilisée dans le plan de jeu du Dream. Reste la question du secteur intérieur, véritable point faible de l’équipe. Il s’agira probablement de l’axe de développement principal de l’équipe.