Le simple fait que New York ait pu tenir la distance contre Las Vegas est une petite victoire pour Walt Hopkins et ses joueuses. On ne va pas se mentir, on avait un peu peur pour le Liberty et son amour-propre en vue de l’affrontement avec les Aces. Très prometteuses depuis le début de la saison, les New Yorkaises recevaient la bande à Bill Laimbeer sans Natasha Howard et avec les lacunes à l’intérieur que cela suppose. En face, c’est la raquette la plus effrayante de toute la WNBA qui se pointait au Barclays Center avec l’hypothèse solide d’un carnage dans la peinture.
La plupart des équipes prennent des danses et des gifles à l’ego face à A’ja Wilson et Liz Cambage. Alors un groupe avec Kylee Shook et Kiah Stokes comme seules intérieures de métier disponibles ? Bonjour l’angoisse. Il n’en a rien été et Hopkins a réussi à faire en sorte qu’on ait le droit à un beau match de basket, avec un Liberty battu, mais qui peut garder la tête haute. A la taille, New York a opposé la vitesse d’exécution, le tir et l’abnégation.
Las Vegas a bel et bien alimenté ses intérieures et elles ont sacrément bien mangé, la MVP en titre en particulier. A’ja Wilson a rendu l’une des copies individuelles les plus propres et fournies depuis le début de la saison et probablement la plus gourmande en SSFL : 30 points, 13 rebonds, 5 passes et 3 contres, avec un sans-faute sur la ligne. Cette capacité à provoquer des fautes et à sanctionner via les lancers a été décisive pour les Aces. Si Liz Cambage (12 pts) a pu être freinée à l’aide de prises à deux, Wilson a rappelé qu’elle n’était pas MVP sortante pour rien. Sa faculté à transpercer le filet en tête de raquette reste l’une des armes les plus dévastatrices dans cette ligue.
Là où le Liberty a proposé des choses intéressantes, c’est en termes de ressources mentales et d’implication différente des joueuses qui ne s’appellent pas Sabrina Ionescu. La meneuse californienne est passée à côté de son match à la finition (5 points à 2/13), mais ses coéquipières ont su se montrer et proposer des choses. Betnijah Laney (23 pts) a poursuivi sa série de matchs à au moins 20 points (le 8e), Rebecca Allen (16 pts) a été incroyable sur plusieurs runs pour gommer l’écart, Sami Whitcomb a fait du Sami Whitcomb sur le plan de l’artillerie (14 pts, 5 rbds, 5 asts) et la sophomore Leaonna Odom s’est montrée à son avantage (7 pts à 3/3).
Certes, les Aces ont constamment affiché une supériorité et un sang froid impeccables, mais le Liberty a quand même réussi à faire perler quelques gouttes de sueur sur les fronts nevadains. Menées de 19 points en première mi-temps, les filles de Walt Hopkins n’ont pas lâché là où beaucoup d’équipes auraient sans doute accepté le blowout et la soirée sans. Voir cette équipe s’adapter et rayonner dans l’adversité contre l’un des prétendants au titre avait quelque chose de rafraîchissant.
Sabrina Ionescu ne l’a sans doute pas vécu comme ça, elle qui pioche un peu ces derniers temps, comme bloquée par le rookie wall qu’elle n’a pas eu le temps de connaître dans la Wubble la saison dernière. Il n’y a rien d’alarmant et la n°1 de la Draft 2020 va sans souci se relever de cette période un peu cahoteuse, ça ne fait aucun doute. Même à côté de la plaque au scoring, Ionescu est parvenue à distribuer 9 passes décisives et à capter 9 rebonds. La capacité à avoir un impact sur le jeu dans d’autres secteurs quand l’une de ses armes est inutilisable, c’est aussi un signal positif.