Se lever de son fauteuil à 3h du matin, ne pas pouvoir crier parce que des gens dorment autour de moi, sautiller partout et faire dix fois le tour du salon : exalter. Voici la nuit d’un fan du Liberty, en tout cas la mienne. Et pourquoi cette agitation ? Pour celle qui m’émerveille depuis bientôt 3 ans : Sabrina Ionescu.
Le shoot repasse en boucle dans la tête et il est difficile de décrire ce que cela représente. Bien sûr, c’est d’abord la première victoire au Barclays Center. Le clip d’introduction des joueuses était incroyable et le parquet l’est tout autant. C’est aussi la première victoire d’une équipe qui galère depuis plusieurs années (bilan de 2-20 l’année dernière) et d’un groupe tout nouveau grâce à l’intersaison de feu de la franchise de la grosse pomme. Mais c’est surtout la première victoire de Sabrina Ionescu en WNBA. Et de quelle manière…
25/6/11, je ne vais pas revenir en détail sur les statistiques mais je suis obligé de parler des deux mots que tout le monde avait à la bouche : Triple Double. Oui, il manquait quand même 4 rebonds… mais quand on connaît le phénomène, on sait que ce n’est rien d’impossible. On parle quand même de la joueuse qui détient le record de triple-double homme et femme confondu au niveau universitaire, rien que ça.
Ce match, cette performance, c’était bien plus que juste une performance. Le 1er août 2020, Sabrina Ionescu devait mettre un terme à sa première saison WNBA après seulement 3 matchs. Après 9 mois sans jouer, beaucoup s’interrogeait sur son niveau de jeu à son retour. S’interrogeait sur son niveau de jeu ? Non, ce n’est pas une blague. Des gens se posaient des questions sur le niveau de jeu d’une joueuse qui n’a aucune blessure sur le CV si ce n’est une entorse un peu sérieuse. Je ne vais pas vous le cacher, ça me rendait fou. On parle d’une fille qui a marqué l’histoire universitaire avec un programme qui était jusqu’alors inconnu. Elle arrive en WNBA, inscrit 12 pts / 6 rebonds / 4 passes face au Storm qui fait des prises à 2 pour son PREMIER match, pose un 33/7/7 pour son second match et à lire les gens sur les réseaux sociaux, il faudrait s’inquiéter après une entorse…
Ce match est simplement une revanche de mon point de vue et surtout le cri de Sabrina au monde entier pour montrer qui elle est. La revoir sur le terrain, son petit sourire après son premier panier à 3 points un peu chanceux. Ses drives et coupures d’élan pour le tir mi-distance, ses passes dignes d’un quarterback. Sabrina c’est un package qui sait tout faire. Et elle est faite pour ces moments-là. Ce shoot de la gagne, elle voulait le prendre. A aucun moment, elle n’en a eu peur (c’était son quatrième match professionnel, je le rappelle). Je suis certain que les doutes du public et des médias l’ont nourrie : elle a un énorme mental et connaît la pression. Vous me demandez aujourd’hui qui est la franchise player de New York alors qu’il y a des joueuses comme Natasha Howard, Betnijah Laney, Sami Whitcomb ? C’est Sabrina.
Ce n’est pas une joueuse fragile et elle a des progrès à faire dans beaucoup d’aspects du jeu (notamment sa défense) mais on a devant nous une joueuse qui peut écrire une nouvelle page de l’histoire du Liberty ainsi que de la ligue. Regardez, admirez, amusez-vous. Merci à toi Sabrina de me faire rêver à chaque match.