Une partie de l’équipe de Swish Swish était à Anvers la semaine dernière, pour assister au TQO auquel participait les Belgian Cats, en compagnie des Etats-Unis, du Nigeria et du Sénégal. Les Belges et les Nigérianes ont validé leur billet pour Paris. Voici ce que l’on en a retenu.
Merci les Cats : la Belgique, c’est le basket
C’est un Belge de coeur (bien que Français), qui écrit ici, donc vous penserez certainement que ce qui va suivre manque un peu d’objectivité. Néanmoins, j’ai beau avoir été de nombreuses fois en Belgique dans ma vie, il m’a fallu attendre 2024 pour voir un match des Cats en live et me rendre compte à quel point la relation entre ce pays et son équipe de basket féminine est spéciale. Les fans belges n’ont pas attendu le sacre à l’EuroBasket pour être à fond derrière Emma Meesseman, Julie Allemand et le reste de la troupe. Mais ce TQO a dévoilé un soutien encore plus entier, enthousiaste et contagieux que celui auquel je m’attendais. Stéphanie, notre CEO de Swish Swish bien aimée, et Flo (@MysticsBE) m’en avaient parlé un million de fois. Je comprends mieux, maintenant que j’ai pu vivre l’expérience sur place, au Sportpaleis d’Anvers. Au-delà de la ferveur, qui m’a scotché, il y a le basket. C’est simple : cette équipe EST le basket. Ou en tout cas l’idée que je m’en fais.
Il y a plusieurs manières de jouer et de gagner, bien entendu, mais celle utilisée par les Cats est la plus euphorisante que j’ai pu observer. La Belgique a perdu contre les Etats-Unis sur un buzzer de Breanna Stewart, certes. Mais pendant quatre quart-temps, j’ai vu du mouvement, de l’altruisme, la recherche constante d’une partenaire mieux placée, mais aussi un goût pour le spectacle et une envie d’en donner pour leur argent aux gens qui se sont déplacés, parfois de loin, pour les soutenir. Le lendemain, face au Sénégal, puis le dimanche contre le Nigeria, même avec l’importante différence de niveau par rapport à Team USA, il y a de nouveau eu ce souci de respecter l’identité de jeu belge, de donner du plaisir tout en assurant l’essentiel, à savoir une qualification pour les Jeux Olympiques.
En cela, il faut aussi avoir une pensée pour Philippe Mestdagh, qui est l’architecte de cette identité que j’évoquais un peu plus haut. Pendant des années, l’ancien coach des Cats a inculqué ce cocktail d’altruisme et de basket total à des filles qui l’ont intégré, développé et adapté au gré des coachs qui sont passés après lui. Rachid Meziane a apporté sa touche, tout en respectant ce qui avait été bien fait avant son arrivée et c’est tout à son honneur.
J’ai quitté Anvers avec des étoiles dans les yeux et j’ai déjà hâte de revoir cette équipe en action, à la télé ou dans une salle surchauffée !
Team USA à la cool, Diana cette légende
Déjà qualifiés pour les J.O., les Etats-Unis ont tout de même fait le déplacement à Anvers pour préparer la conquête d’un nouveau titre à Paris l’été prochain. Entre celles qui n’avaient pas joué depuis 6 mois, celles qui étaient un peu venues en touriste, celles qui étaient en pleine bourre car en pleine saison avec leur club en Europe et des débutantes à ce niveau, Cheryl Reeve avait un groupe un peu hétérogène à piloter. Sur le terrain, Team USA a assuré l’essentiel en remportant ses trois matchs, notamment le choc magnifique face aux Cats (voir plus haut). Certaines joueuses sont sorties du lot à mes yeux. Napheesa Collier est arrivée affutée comme jamais, avec un niveau assez terrifiant qui me pousse à l’inclure dès à présent dans les favorites pour le titre de MVP de la prochaine saison WNBA. Rhyne Howard, pas entrée en jeu contre la Belgique, a été excellente sur les deux derniers rendez-vous pour sa première apparition en équipe nationale. Jewell Loyd, même un peu irrégulière sur le séjour, est hypnotisante lorsqu’elle commence à dégainer à mi-distance. Et puis, le simple fait de voir Breanna Stewart, Kelsey Plum, Jackie Young et toutes ces filles qui font partie du gratin de la planète basket, est surréaliste.
Surréaliste, mais pas autant que de voir Diana Taurasi venir tailler la bavette pendant 5 minutes à la sortie du car de Team USA après avoir vu Micka (qui a arboré un hoodie Swish Swish aux quatre coins d’Anvers) porter son maillot du Mercury floqué à son nom. Même pressée par Cheryl Reeve, “DT” a discuté avec nous de l’organisation bancale des Jeux Olympiques à Paris, de son amour pour la Côte d’Azur ou de ses compatriotes argentins du Stade Toulousain, en prenant le temps de poser pour des photos. On peut penser ce que l’on veut du tempérament de la joueuse sur le terrain, mais des interactions comme celle-là, alors que rien ne l’y oblige, la rendent encore plus légendaire.
On a retenu aussi…
– Yacine Diop, la joueuse du Sénégal, passée par Charnay il y a quelques années après un cursus à Louisville, a fait un magnifique tournoi. En dehors des Belges et des Américaines, elle est celle qui m’a le plus impressionnée. Diop a de l’allure, des moves à la Kobe et une vraie force de frappe offensive. A la place de n’importe quel club français ou en lice dans l’une des compétitions européennes, j’essaierais d’aller la convaincre de quitter le championnat égyptien… Diop a été logiquement élue dans le meilleur cinq de ce TQO, en compagnie d’Emma Meesseman, Napheesa Collier, Amy Okonkwo et Rhyne Howard.
– Julie Vanloo est plus que prête à débarquer aux Mystics, où elle n’est pour le moment qu’assurée de participer au training camp. Mike Thibault, le boss de Washington, était à Anvers en tant qu’assistant de Cheryl Reeve et Julie n’a pas raté l’occasion de lui montrer ce qu’elle avait dans le moteur. Vu le chantier aux Mystics, on ne serait même pas étonnés de voir Julie Vanloo titulaire au démarrage de la saison.
– Parmi les belles rencontres faites à Anvers, on citera deux personnes dont vous pouvez retrouver le travail sur les réseaux : Albane, dont les photos de l’événement illustrent cet article et qui couvre de nombreux événements de sport comme vous pouvez le voir sur son compte Instagram, et Odile, créatrice de contenus au club de Bourges Basket. L’essentiel de ce que vous pouvez voir sur les réseaux des Berruyères vient d’elle.
– Kelsey Plum est un phénomène de foire. Que ce soit sur le terrain, où on dirait qu’elles sont deux ans sa tête, ou pendant les temps morts, lorsqu’elle se déhanche en entendant Footloose, l’arrière des Aces n’en rate pas une pour rappeler qu’elle n’est pas branchée comme tout le monde.
– Rena Wakama, la coach du Nigeria a un fashion game imbattable.
– La gare d’Anvers est très belle. Le musée du chocolat est aussi très chouette, surtout quand on y croise Breanna Stewart, sa compagne et sa fille, venues faire leurs emplettes.