Draymond Green n’a rien compris

Le turbulent power forward des Golden State Warriors n’a pas sa langue dans sa poche, c’est peu de le dire. A cause de cela, il est parfois adulé, parfois moqué selon les propos ou la personne qui réceptionne ces derniers. Parfois, aussi, Draymond parle trop vite ou s’attaque à des sujets qu’il ne maitrise pas vraiment. Pas de bol pour le sport féminin, il a voulu “aider” et donner son avis mais au final, c’est plus flop que top.

Dans une série de tweets où il a pris le soin de tagger des athlètes comme Sue Bird, Diana Taurasi, Brittney Griner, Skylar Diggins-Smith, Candace Parler ou encore Mme le Présidente Nneka Ogwumike, il s’exprime sur la problématique de la différence de salaire entre les athlètes féminines et masculins. Et il a un avis à faire passer, aïe caramba !

On sent réellement que l’idée de fond est sympa. Il veut aider Draymond. Mais c’est tellement maladroit, truffé d’approximation et de raccourcis erronés. Son message de base est simple : les femmes se plaignent de cette différence de salaire mais ne font rien pour augmenter les revenus de la ligue. Et Draymond a des idées pour cela, notamment celle de balancer Paige Bueckers, 19 ans, sensation d’UConn cette saison, dans le grand bain de la WNBA dès la saison prochaine. On n’est pas loin du panier abaissé pour pouvoir dunker.

Si on devrait résumer les tweets de Green, voilà ce que ça donnerait : “Bon, les meufs, arrêtez de vous plaindre et bougez-vous ! Regardez ce que fait la NBA, ça marche pour nous. Racontez des histoires à propos des joueuses, étendez la couverture médiatique et ça ira pour vous aussi et là, vous pourrez réclamer des sous”.

Alors, Draymond, oui mais non ! D’abord, sur la forme, paie ton mansplaining. Ensuite, petit soucis de destinataires : pourquoi s’adresser aux joueuses pour leur énoncer des vérités (= l’augmentation de la couverture médiatique) pour lesquelles elles se battent depuis des années ? Pourquoi dire à Sue Bird ou Nneka Ogwumike qu’elles doivent améliorer la communication de la ligue ?

Tout d’abord, ce genre de réthorique semble indiquer que le soucis de manque du visibilité est à imputer aux athlètes elles-même. C’est également nier que nous évoluons dans une société encore profondément misogyne où de nombreux Jean-Raymond n’hésitent pas à utiliser plusieurs minutes de leur précieux temps pour pourrir systématiquement les publications qui parlent de sport féminin, en précisant bien à quel point le niveau de celui-ci est en dessous de celui des hommes. Enfin, c’est également passer à côté de l’importance de l’investissement dans un produit aussi jeune que la WNBA. La NBA a vu le jour en 1946, la WNBA en 1996. Les 2 ligues sont difficilement comparables et ne sont pas au même niveau de vie entreprenariale. Et puis, last but nos least, le titre IX ne date que de 1972.

Alors, Draymond, la prochaine fois que tu veux aider, viens voir des matchs de W, partage les performances des athlètes que tu as taguées au lieu de leur faire ton Power Point “Comment augmenter vos revenus en 5 minutes grâce aux conseils de tonton Dray” et incite tes fans à suivre la WNBA. Là, on parlera.

En te remerciant…

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