Courtney Vandersloot et Team USA : un rendez-vous manqué ?

À la fin de l’été auront lieu les Jeux olympiques de Tokyo.

Comme tous les quatre ans depuis un temps qui pour beaucoup semble déjà immémorial, l’équipe des États-Unis sera celle qui concentrera la plus grande proportion de stars du basket mondial. Pourtant, au sein de cette armada regroupant le fleuron de la discipline, on sait d’ores et déjà qu’un nom manquera à l’appel — celui de la joueuse qui, au cours des dernières années, s’est progressivement imposée comme la meilleure meneuse en activité de la planète : Courtney Vandersloot.

Mais comment expliquer l’absence de “Sloot”, reine des assists et floor general aujourd’hui inégalable, dans l’effectif de la sélection américaine ? Entre Team USA et Courtney Vandersloot, on peut parler de rendez-vous manqué.

Des débuts prometteurs

Les débuts de la carrière de Courtney Vandersloot sont prometteurs, et tout laisse espérer que la meneuse prodige de Gonzaga intègrera rapidement le groupe de team USA. Au sortir de l’université, elle est appelée pour participer au training camp de l’équipe nationale qui se tient à Las Vegas. Quatre ans plus tard, en 2015, elle participe à la tournée européenne de Team USA qui s’oppose à des équipes nationales et à des club européens à l’occasion de match amicaux. Mais entre temps, elle n’a été sélectionnée ni pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012, ni pour les Championnats du monde, en 2014.

Au bon endroit, au mauvais moment…

“Right person, wrong time”, disent parfois les Américains pour décrire cette situation déchirante où la bonne personne se présente au mauvais moment. Il suffit de se référer à cette formule pour comprendre l’absence de Courtney Vandersloot dans l’équipe de Team USA.

Prenons un point de comparaison simple. Quand Sue Bird quitte l’Université du Connecticut en 2002, elle intègre directement l’équipe qui remporte les championnats du monde en Chine, puis les Jeux olympiques d’Athènes deux ans plus tard. À vingt-deux ans, la jeune meneuse sait que son rôle n’est pas encore de briller sur les parquets, mais bien plus d’apprendre de la meneuse titulaire, la légende Dawn Staley, de dix ans son aînée.

L’écart d’âge — neuf ans — est presque le même entre Sue Bird et Courtney Vandersloot, et on aurait aisément pu imaginer un scénario similaire. Mais quand Courtney quitte Gonzaga en 2011, une deuxième meneuse de talent s’est déjà imposée dans l’effectif de Team USA. La remplaçante de Sue Bird, Lindsay Whalen, est toute trouvée. L’épopée magnifique des Minnesota Lynx n’est pas étrangère à cette sélection : la décennie 2010 est celle de Minnesota, et on compte parfois jusqu’à 5 joueuses de la franchise dans les rangs de team USA sur cette période.

Le tournant des JO 2016

Quand on pense aux JO 2016, la plus grande controverse qui vient à l’esprit est sans hésitation la non-sélection de Candace Parker (oui, vous avez bien lu) par Geno Auriemma. Mais si ce coup dur a marqué un véritablement tournant dans la carrière de CP3, qui suite à l’incident prend sa retraite en équipe nationale de manière anticipée, ce fut également le cas pour Courntey Vandersloot.

À vingt-huit ans, la meneuse du Chicago Sky a l’impression que sa fenêtre de tir pour participer aux Jeux olympiques est de plus en plus réduite. La Draft révèle chaque année de nouveaux talents, et les piliers de team USA — Bird, Taurasi, Whalen — ne semblent pas encore décidés à raccrocher les crampons. Alors, quand elle est laisée sur le banc de touche juste avant de partir à Rio, Sloot remet son avenir avec team USA en question :

“J’avais plus ou moins en tête, dès le début de ma carrière que si je ne participais pas aux JO 2016, j’allais réfléchir à la question. Les prochains JO seraient dans quatre ans, et je ne serais plus toute jeune […].”

Comme sa compagne (aujourd’hui épouse) et coéquipière Allie Quigley, il se trouve par ailleurs que Courtney a acquis la nationalité hongroise quelques mois auparavant, une naturalisation qui augmente sa côte sur le marché européen, où le nombre de joueuses américaines autorisé dans une même équipe est limité. À contrecoeur, mais avec la conviction que c’est la bonne décision pour la suite de sa carrière, Sloot rejoint les rangs de l’équipe nationale de Hongrie au cours des mois suivants, disant du même coup adieu à son rêve de représenter un jour Team USA aux Jeux olympiques.

Malheureusement, l’équipe hongroise, dont la dernière participation aux JO remonte à 1980, ne décroche pas son ticket pour Tokyo. C’est donc depuis chez elle que Courtney Vandersloot devra se résigner à suivre la compétition. À l’instant T, il est difficile pour tous les fans de basket qui connaissent le potentiel de la native du Washington de ne pas être pris d’assaut par une avalanche de regrets.

Nous sommes en 2021 : Lindsay Whalen a pris sa retraite en 2018, et Sue Bird participera vraisemblablement à sa dernière campagne olympique cet été. Quatre ans après sa naturalisation, il n’y a aujourd’hui aucun doute quant au fait que Courtney Vandersloot aurait aisément trouvé sa place dans l’équipe des États-Unis. Elle aurait pu seconder Sue Bird en 2020, et même devenir la meneuse titulaire en 2024, à trente-cinq ans.

Mais les choses sont ce qu’elles sont, et la trajectoire de Courtney Vandersloot ne sera pas celle-là. Même si elle continue à nous faire rêver chaque été pendant la saison WNBA, son absence dans les compétitions internationales à venir aura forcément un goût amer.

Dans le monde du basket comme dans la vie, “timing is everything”.

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